T-Mobile rassure que les pirates n’ont pas eu accès aux logs clients
Face à la vague de cyberattaques visant actuellement les géants américains des télécommunications, T-Mobile se veut rassurant. L'opérateur affirme que malgré les tentatives d'intrusion détectées sur ses systèmes, aucun accès aux historiques d'appels, messages texte et messageries vocales de ses clients n'a été possible.
Jeff Simon, responsable de la sécurité chez T-Mobile, explique que l'entreprise a rapidement repéré ces dernières semaines des "tentatives d'infiltration de nos systèmes", provenant selon lui d'un autre opérateur télécom connecté au réseau de T-Mobile. Le nom de ce dernier n'a pas été divulgué.
"Nous avons rapidement coupé la connectivité vers le réseau de ce fournisseur car nous pensons qu'il était - et est peut-être toujours - compromis", a déclaré Jeff Simon.
Une vaste campagne d'espionnage visant les télécoms US
Le Wall Street Journal révélait la semaine dernière qu'un groupe de hackers liés à la Chine, connu sous le nom de Salt Typhoon, avait réussi à compromettre T-Mobile ainsi que plusieurs autres géants télécoms comme AT&T, Verizon et Lumen. Cette opération d'envergure vise à espionner les communications de responsables américains et de personnalités de premier plan, dont des candidats à la présidentielle.
Si T-Mobile dit ne pas pouvoir identifier avec certitude les auteurs de ces attaques, l'entreprise souligne toutefois ne plus voir à l'heure actuelle "ces attaquants ou d'autres dans nos systèmes". Sans exclure catégoriquement une éventuelle intrusion passée, l'opérateur indique que ses défenses cybersécurité ont empêché les pirates "d'accéder à des informations client sensibles".
Les métadonnées d'appels et SMS considérées comme sensibles
Interrogé par TechCrunch, un porte-parole de T-Mobile a précisé que les métadonnées relatives aux appels et messages des clients, telles que les informations sur l'appelant, l'expéditeur, le destinataire, ainsi que les dates et heures des communications, sont considérées comme des données client "sensibles" et n'ont pas été consultées.
"Nous disposons de moyens techniques robustes, dont des logs, pour pouvoir identifier les menaces et les activités sur nos systèmes. C'est ce type de télémétrie qui nous a permis d'identifier rapidement une activité suspecte et de prendre des mesures pour protéger nos systèmes et nos clients", a déclaré Michelle Jacob, porte-parole de T-Mobile.
L'opérateur explique avoir investi massivement dans le renforcement de sa cybersécurité ces dernières années, notamment suite à plusieurs violations de données ayant exposé les informations personnelles de millions de ses abonnés.
Les autorités US alertent sur une vaste campagne d'espionnage chinoise
L'agence américaine de cybersécurité CISA et le FBI ont publié la semaine dernière une alerte indiquant que des pirates soutenus par la Chine ciblaient les opérateurs télécoms dans le cadre d'une "vaste et importante campagne de cyberespionnage". Leurs attaques viseraient notamment les systèmes d'écoute légale, que les entreprises de téléphonie et d'Internet américaines sont légalement tenues d'installer.
De hauts responsables américains relient la campagne Salt Typhoon contre les télécoms à un effort plus large de la Chine pour préparer le terrain à de futures cyberattaques perturbatrices, dans l'éventualité d'un conflit avec les États-Unis, comme une potentielle invasion chinoise de Taïwan.
Si T-Mobile se montre confiant dans ses défenses, cette nouvelle attaque d'envergure démontre une fois de plus la pression constante exercée par les cybermenaces étatiques sur les infrastructures télécoms critiques. La vigilance et l'investissement en matière de cybersécurité restent plus que jamais de mise pour ces acteurs au cœur de notre écosystème numérique.
