Ouvertures et extensions industrielles en France : Le bilan 2024
Malgré un contexte global incertain, l'industrie française continue de se réinventer et d'investir pour l'avenir. C'est ce que révèle le bilan exclusif de L'Usine Nouvelle sur les ouvertures et extensions de sites industriels dans l'Hexagone en 2024. Plus de 100 bonnes nouvelles pour notre tissu productif, avec 61 inaugurations et 44 opérations d'accroissement de capacité. Un dynamisme légèrement en retrait par rapport à 2023, mais qui reste porteur d'espoir quant à la pérennité de notre appareil industriel.
2024, année contrastée pour l'industrie française
Si les chiffres d'ouvertures et d'extensions restent solides, il ne faut pas occulter que les fermetures et mises en redressement judiciaires se sont aussi multipliées cette année. Un phénomène qui rappelle la fragilité de certains pans de notre économie, confrontés à la flambée des coûts de l'énergie et des matières premières. Mais dans ce paysage en clair-obscur, plusieurs projets se distinguent par leur ampleur et leur caractère stratégique pour notre souveraineté industrielle.
Sanofi mise sur l'ARN messager à Neuville-sur-Saône
Le géant pharmaceutique français a inauguré en septembre une usine ultramoderne dédiée aux vaccins à ARN messager et viraux atténués. Un investissement de 500 millions d'euros, dont 240 millions apportés par l'État, qui permettra de produire simultanément quatre vaccins différents. Une prouesse industrielle qui conforte la place de la France dans la course mondiale aux thérapies géniques et cellulaires.
Expliseat s'implante en Anjou
La jeune pousse spécialisée dans les sièges d'avion ultra-légers change de dimension avec une première usine à Avrillé. 5 millions d'euros investis pour intégrer la fabrication de pièces en matériaux composites et viser le marché très disputé de l'aménagement cabine.
Nous démontrons qu'il est possible de réindustrialiser la France dans des secteurs de pointe comme l'aéronautique.
Benjamin Saada, Président d'Expliseat
L'heure du made in France pour Idemia
Déjà leader mondial de l'identité augmentée, le groupe français renforce son ancrage national avec un nouveau site intégré à Vitré. Cartes bancaires, SIM et composants automobiles connectés y seront produits de A à Z, pour servir les marchés européens en circuits courts et sécurisés. Un pari ambitieux à 25 millions d'euros.
Hermès accélère sur les maroquineries
Le numéro un mondial du luxe poursuit sa stratégie d'enracinement dans les territoires, avec une manufacture de maroquinerie par an. Après Riom en 2024, place à L'Isle-d'Espagnac, Loupes et Charleville-Mézières d'ici 2027. Au total, près de 1 000 artisans vont être recrutés et formés pour perpétuer l'excellence de la griffe française.
Le futur de l'énergie se construit à Dunkerque
Le port nordiste accueillera la première gigafactory française de batteries pour véhicules électriques. Fruit d'un partenariat entre Total et Stellantis, ce méga-complexe industriel produira dès 2025 des accumulateurs nouvelle génération à base de chimie au lithium-ion. Un investissement de plus de 2 milliards d'euros pour électrifier la mobilité européenne.
Et aussi...
- L'usine ultramoderne de Knauf à Fos-sur-Mer pour recycler les plaques de plâtre (80 millions d'euros)
- Le nouveau centre de tri géant de GLS en Essonne, une référence européenne (50 millions d'euros)
- Le technocentre de découpe laser nucléaire d'Onet à Chusclan
Des projets aux quatre coins de l'Hexagone, dans des filières variées et porteuses, qui prouvent que l'industrie a encore de beaux jours devant elle en France. À condition de savoir saisir les opportunités de réinvention qui s'offrent à elle, en misant sur l'innovation, la formation et l'agilité industrielle. Le défi est immense mais les premiers signes sont encourageants. La preuve avec ce bilan 2024 qui, malgré la conjoncture difficile, témoigne de la résilience et de la combativité de notre appareil productif. Une dynamique à confirmer et amplifier dans les années à venir, pour enfin réussir le pari de la réindustrialisation !