Volkswagen Rejette les Propositions Syndicales, Négociations Tendues
Les négociations entre la direction de Volkswagen et les syndicats sont au point mort en Allemagne. Le constructeur automobile a rejeté vendredi les propositions syndicales pour réduire les coûts, renforçant ainsi la menace de grèves dans ses usines outre-Rhin début décembre.
Volkswagen demande des baisses de salaires
Dans un contexte de baisse de la demande automobile en Europe et de concurrence accrue des constructeurs chinois, Volkswagen souhaite réduire urgemment ses coûts pour rester compétitif. Le groupe réclame une diminution de 10% des salaires ainsi que la fermeture de certains sites en Allemagne. Des mesures qui permettraient selon lui d'augmenter les bénéfices et de défendre ses parts de marché.
Mais ces propositions ne passent pas auprès des syndicats. Le puissant IG Metall a transmis un document aux salariés, que Reuters a pu consulter, menaçant de déclencher des grèves dès le début du mois de décembre si un accord n'est pas trouvé d'ici là avec la direction.
Des grèves sont possibles et également nécessaires à partir de début décembre.
IG Metall, principal syndicat de Volkswagen
1,5 milliard d'euros d'économies proposées par les syndicats
De son côté, IG Metall avait proposé un plan d'économies de 1,5 milliard d'euros, en renonçant notamment aux primes pour 2025 et 2026. Mais cette proposition a été rejetée par Volkswagen. Le groupe estime que cela ne permettrait pas "un allègement financier durable dans les années à venir". La direction préfère se concentrer sur des solutions pérennes de réduction des coûts.
Menace de grèves dans les usines allemandes
En l'absence d'avancées dans les négociations, des grèves pourraient éclater dès lundi dans les usines Volkswagen en Allemagne, les premières à grande échelle depuis 2018 pour le constructeur. Il s'agirait dans un premier temps de grèves "d'avertissement" de quelques heures, avant une possible escalade en cas de blocage persistant.
Les syndicats refusent catégoriquement tout plan social qui ne garantirait pas un avenir à long terme pour chaque site allemand de Volkswagen. Ils proposent des solutions pour éviter les licenciements secs et les fermetures via une réduction du temps de travail et le gel des primes. Mais la direction ne veut pas s'engager sur le maintien de tous les sites.
Volkswagen déterminera à la table des négociations la durée et l'intensité du conflit - le personnel de VW dans tout le pays est prêt à faire grève.
IG Metall
Des négociations cruciales pour l'avenir de Volkswagen
Les représentants syndicaux et la direction doivent se retrouver le 9 décembre pour une nouvelle séance de négociations sur la convention collective. L'enjeu est de taille pour Volkswagen, déjà fragilisé par une baisse de ses ventes et de ses bénéfices. Des grèves prolongées pourraient affecter encore davantage sa production et ses résultats à court terme.
Mais la direction reste ferme sur la nécessité de réduire significativement les coûts salariaux pour restaurer la compétitivité du groupe sur le long terme. Elle espère trouver un terrain d'entente avec les syndicats. Sinon, le bras de fer social pourrait durer et les conséquences seraient lourdes pour le premier employeur industriel d'Allemagne.