Sequoia Prêt à Conclure sa Première Transaction Asie-Pacifique Post-Séparation
Dans les couloirs feutrés de la Silicon Valley, un géant se réveille. Sequoia, mastodonte du capital-risque célèbre pour avoir repéré les futurs titans de la tech dès leurs premiers pas, s'apprête à franchir un cap symbolique. Presque un an jour pour jour après sa scission retentissante avec ses branches asiatiques, le fonds iconique est sur le point de conclure sa première transaction dans la région Asie-Pacifique version 2.0. Direction l'Inde, où Sequoia mène un tour de table de 30 à 32 millions de dollars dans la pépite fintech Vance, spécialisée dans les paiements transfrontaliers.
Un nouveau chapitre s'ouvre pour Sequoia
Si l'opération se confirme, elle sonnera comme un retour en fanfare pour Sequoia sur ses anciennes terres de chasse. Rappelons qu'en juin 2023, dans un séisme qui a ébranlé tout l'écosystème tech mondial, Sequoia avait annoncé sa séparation d'avec ses antennes star d'Inde, d'Asie du Sud-Est (rebaptisées Peak XV Partners) et de Chine (désormais HongShan). Une décision motivée par les tensions géopolitiques croissantes entre Washington et Pékin, mais aussi par une volonté de recentrage stratégique.
Depuis, chacune des trois entités trace sa route, non sans regarder dans le rétroviseur. Ainsi, le Financial Times révélait cette semaine que HongShan, l'ex-branche chinoise de Sequoia dotée d'une force de frappe de 9 milliards de dollars, lorgne des deals en Europe et en Asie du Nord, face à un marché domestique difficile. Peak XV Partners a de son côté monté une équipe aux États-Unis, avec l'ambition d'y investir directement.
Vance, une fintech en plein essor
Et Sequoia dans tout ça ? Après des mois de réorganisation en interne, la société menée par Roelof Botha semble prête à sortir à nouveau les griffes à l'international, en commençant donc par l'Inde. Son véhicule d'investissement : Vance, une startup de Bangalore qui a développé une app permettant à la diaspora indienne d'envoyer de l'argent au pays, mais aussi d'investir dans des actions et des fonds communs de placement. Un segment porteur, puisque Vance revendique déjà près d'un milliard de dollars de transferts annualisés.
Notre décision de nous séparer de nos équipes en Inde et en Chine fait partie de ces moments cruciaux - une ou deux décisions par an qui ont un impact énorme sur l'entreprise. Ce n'est pas une décision que l'on peut annuler deux ans plus tard en se disant 'Oups, désolé, on devrait redevenir une seule entreprise'.
Roelof Botha, à la tête de Sequoia, lors d'une récente conférence Fortune.
Une nouvelle ère de compétition
Au-delà du montant, somme toute modeste pour un fonds de la trempe de Sequoia, c'est la portée symbolique de l'opération qui retient l'attention. Elle signe le coup d'envoi d'une nouvelle ère de compétition entre les trois ex-mousquetaires, désormais engagés dans une course mondiale aux meilleurs deals.
Une rivalité qui pourrait d'ailleurs rapidement s'inviter sur de nouveaux terrains. Outre le Sud-Est asiatique, qui reste l'un des viviers de licornes les plus prometteurs au monde, l'Afrique et l'Amérique latine sont dans le viseur. De quoi promettre de belles batailles en perspective, arbitrées à coups de millions de dollars. Mais dans ce grand jeu planétaire du capital-risque, une chose est sûre : Sequoia, le doyen de la Silicon Valley, n'a pas dit son dernier mot.
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