Accord Mondial contre la Pollution Plastique : Obstacles et Espoirs
Imaginez un monde sans cette pollution plastique omniprésente qui étouffe nos océans, nos sols et même l'air que nous respirons. C'est l'objectif que s'étaient fixé plus de 170 pays en entamant des négociations il y a deux ans pour établir le premier traité international juridiquement contraignant contre ce fléau. Malheureusement, au terme de la 5ème et dernière session qui s'est achevée le 1er décembre à Busan en Corée du Sud, aucun accord n'a été trouvé. Un échec en demi-teinte, car malgré l'obstruction d'une poignée de pays producteurs de pétrole, l'espoir d'une régulation globale du plastique est plus vivace que jamais.
Une mobilisation croissante des États, freinée par le lobbying industriel
Au fil des sessions de négociations, un nombre grandissant de pays, désormais entre 125 et 130, s'est rallié à l'idée d'un traité ambitieux visant à limiter la production même de plastique, en grande majorité issu de la pétrochimie. Mais cette Haute Ambition s'est heurtée à une résistance farouche d'un petit groupe de pays pétroliers mené par la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran.
L'objet de ce traité est d'en finir avec la pollution plastique, pas avec le plastique en soi. Nous n'avons entendu aucune proposition sur ce qui pourrait le remplacer.
Porte-parole du Koweït
Derrière ces pays se cachent les intérêts de l'industrie pétrochimique, qui voit dans le plastique un relais de croissance face au déclin annoncé des énergies fossiles. Selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Énergie, le plastique incarne ainsi le renouveau espéré des géants du pétrole.
Des discussions "tendues" et un "dialogue de sourds"
Les échanges entre les tenants d'un traité ambitieux et les pays pétroliers ont été qualifiés de "tendus" et de "dialogue de sourds" par plusieurs observateurs. Avec un recours abusif au véto, les opposants ont réussi à bloquer toute avancée significative.
Les points de crispation portaient notamment sur :
- La réduction chiffrée de la production mondiale de plastique
- L'interdiction de certains polymères et additifs nocifs
- Le financement de filières de gestion des déchets dans les pays en développement
L'espoir d'un accord au printemps 2025
Malgré cet échec, les défenseurs d'un traité ambitieux ne baissent pas les bras. Un nouveau round de négociations est d'ores et déjà annoncé pour le printemps prochain, probablement en avril.
Busan nous a permis de réunir une majorité d'États, de plus en plus écrasante, qui réclame un traité à la fois ambitieux et opérationnel, pour mettre fin à la pollution plastique.
Olga Givernet, ministre française déléguée à l'énergie
Cette mobilisation sans précédent témoigne d'une prise de conscience globale de l'urgence à agir contre la pollution plastique, l'une des plus grandes menaces environnementales de notre temps. Malgré la déception de Busan, l'élan en faveur d'un nouvel ordre mondial du plastique semble irréversible. Rendez-vous au printemps 2025 pour, espérons-le, écrire enfin l'Histoire !