OpenAI et Anduril s’allient pour améliorer la technologie anti-drones militaire
C'est une alliance aussi inattendue que porteuse de sens à l'heure où l'intelligence artificielle s'invite dans tous les domaines, y compris les plus sensibles. OpenAI, le célèbre laboratoire à l'origine de ChatGPT, vient en effet de signer un accord avec Anduril, une startup spécialisée dans la défense, pour intégrer ses technologies d'IA aux systèmes anti-drones utilisés par l'armée américaine.
Objectif : détecter et neutraliser les drones ennemis plus efficacement
Selon les informations révélées par le Wall Street Journal, l'IA d'OpenAI sera incorporée aux logiciels d'Anduril chargés d'évaluer et de suivre les aéronefs sans pilote. L'idée ? Permettre une détection plus rapide et précise des drones hostiles afin de mieux les contrer, tout en limitant les dommages collatéraux.
Pour Anduril, l'apport des modèles d'OpenAI représente une véritable valeur ajoutée :
Les modèles d'OpenAI pourraient améliorer considérablement la précision et la vitesse de réponse face aux drones, tout en réduisant les dégâts collatéraux.
– Un porte-parole d'Anduril
Un partenariat limité aux systèmes anti-drones
Il est important de préciser que dans le cadre de cet accord, la technologie d'OpenAI ne sera pas utilisée avec les autres systèmes d'armes d'Anduril. Une limitation de périmètre qui n'est pas anodine, alors qu'OpenAI avait jusqu'ici interdit l'usage de son IA à des fins militaires.
Mais comme le souligne le Wall Street Journal, ce partenariat illustre une tendance de fond : de plus en plus de géants de la tech se tournent vers le secteur de la défense, voyant là un relais de croissance majeur pour leurs innovations.
Le virage stratégique d'OpenAI vers la défense
Après avoir longtemps exclu toute application militaire de ses technologies, OpenAI a en effet revu sa politique en janvier dernier. Depuis, le labo multiplie les contrats avec le Pentagone, que ce soit pour des missions de cybersécurité ou d'autres projets encore confidentiels.
Dans le même temps, OpenAI a recruté plusieurs figures du monde de la défense au sein de ses équipes dirigeantes :
- Sasha Baker, ancienne responsable du département de la Défense
- Paul Nakasone, chef de la NSA, qui siège désormais au conseil d'administration d'OpenAI
Entre opportunités et questionnements éthiques
Si l'alliance entre OpenAI et Anduril ouvre indéniablement de nouvelles perspectives en matière de sécurité et de défense anti-drones, elle soulève aussi son lot d'interrogations :
- Quelles seront les limites posées à l'usage de l'IA dans le domaine militaire ?
- Comment s'assurer que ces technologies ne seront pas détournées à mauvais escient ?
- Quels garde-fous mettre en place pour préserver le nécessaire contrôle humain ?
Autant de questions cruciales qui devront trouver réponse alors que l'IA s'apprête à jouer un rôle clé sur les théâtres d'opérations militaires des prochaines années. Un enjeu stratégique, mais aussi et surtout un immense défi éthique, avec en toile de fond ce partenariat inédit entre deux acteurs à la pointe de l'innovation : OpenAI et Anduril.
Une chose est sûre : loin des fantasmes de science-fiction, l'irruption de l'intelligence artificielle dans la sphère de la défense est devenue une réalité. Aux différentes parties prenantes - états, armées, industriels, chercheurs, citoyens - d'en maîtriser les contours pour qu'elle reste au service du bien commun. Le partenariat entre OpenAI et Anduril n'est finalement que la partie émergée de l'iceberg de cette nouvelle ère de la défense pilotée par l'IA qui s'ouvre sous nos yeux.