Stellantis Prolonge l’Arrêt de Production à Turin jusqu’en 2025
Dans un contexte déjà morose pour l'industrie automobile européenne, le constructeur franco-italien Stellantis vient d'annoncer une nouvelle peu réjouissante. Selon les informations rapportées par le syndicat FIOM-Cgil, le groupe a décidé de prolonger la suspension de la production dans son usine historique de Mirafiori, à Turin, jusqu'au 20 janvier 2025.
Une demande en berne pour les modèles turinois
Plusieurs facteurs expliquent cet arrêt prolongé de l'activité sur le site piémontais, berceau historique de Fiat. Tout d'abord, la citadine électrique Fiat 500, produite à Mirafiori, peine à trouver son public. Malgré un design réussi et des performances honorables, ce modèle souffre comme beaucoup de ses concurrents de la frilosité des consommateurs européens vis-à-vis des véhicules zéro émission.
Mais la Fiat 500 électrique n'est pas la seule à connaître des difficultés. Les deux modèles sportifs de la marque Maserati, également produits dans l'usine turinoise, font eux aussi face à un marché atone. La faiblesse de la demande pour les voitures de luxe, en Chine et aux États-Unis notamment, pèse lourdement sur les cadences de Mirafiori.
Un avenir incertain pour le site turinois
Cette situation préoccupante n'est pas nouvelle. Tout au long de l'année 2024, le site a connu de multiples interruptions de production en raison de la morosité persistante des ventes. Fin novembre, la direction de Stellantis avait déjà annoncé un arrêt des lignes pour tout le mois de décembre et jusqu'au 5 janvier 2025.
Avec cette nouvelle prolongation jusqu'au 20 janvier, c'est un peu plus l'avenir de ce site historique et de ses salariés qui s'assombrit. Même si officiellement, le constructeur n'a pas encore confirmé la mesure, le spectre de réductions d'effectifs, voire d'une fermeture, commence à planer au-dessus des lignes de Mirafiori.
Symbole des difficultés du secteur automobile européen
Plus largement, la situation de l'usine turinoise illustre les profondes mutations et les vives tensions qui traversent l'industrie automobile du Vieux continent. Prise en tenaille entre l'électrification imposée par les normes environnementales et une conjoncture économique défavorable, la filière peine à trouver un second souffle.
« L'industrie automobile européenne traverse une zone de fortes turbulences dont elle n'est pas sûre de sortir indemne. Des ajustements majeurs sont à prévoir. »
Analyste financier spécialisé dans le secteur automobile
Dans ce contexte délicat, l'annonce de Stellantis concernant Mirafiori apparaît comme un nouveau signal préoccupant, symbole d'un secteur en proie au doute et qui doit se réinventer pour espérer retrouver le chemin de la croissance. Un défi majeur pour toute une filière industrielle et les territoires qui en dépendent.