Ion-X : 13 millions levés pour sa propulsion ionique de satellites
Et si le futur des microsatellites passait par l'électrohydrodynamique ? C'est le pari fou que fait la deeptech française Ion-X, qui vient de franchir un nouveau cap. Avec une levée de fonds de 13 millions d'euros bouclée en décembre 2024, cette pépite du New Space tricolore compte bien passer la vitesse supérieure et industrialiser sa technologie de rupture : un moteur ionique ultra-efficace énergétiquement, spécialement pensé pour les satellites de 10 à 100 kg placés en orbite basse.
Cofondée en 2021 par le CNRS et Technofounders, Ion-X a vu le jour avec une ambition claire : révolutionner la propulsion des petits satellites. Son arme secrète ? Un moteur ionique novateur basé sur le principe physique de l'électrohydrodynamique, conçu par le chercheur Jacques Gierak. Une technologie qui promet des performances énergétiques inégalées pour les engins spatiaux de petite taille.
Un moteur ionique unique en son genre
Le propulseur d'Ion-X se démarque par son efficacité énergétique exceptionnelle, rendue possible grâce à l'exploitation de l'électro-hydrodynamique. Contrairement aux technologies de propulsion électrique classiques qui accélèrent les ions par un champ électrique, le moteur d'Ion-X les met en mouvement via un champ électrohydrodynamique. Un procédé astucieux qui permet de réduire drastiquement la consommation électrique.
Résultat : un moteur compact, léger, peu gourmand en énergie mais pourtant très puissant. Des atouts indéniables pour propulser efficacement les microsatellites en orbite basse, que ce soit pour réaliser des manœuvres orbitales, compenser la traînée atmosphérique ou encore désorbiter en fin de vie. Un game changer pour le secteur en plein boom des petits satellites.
Vers une production en série dès 2026
Avec cette nouvelle levée de fonds de 13 millions d'euros, dans laquelle on retrouve ses investisseurs historiques Expansion et Technofounders Participation, mais aussi le fonds du Conseil européen de l'innovation et la région Île-de-France, Ion-X va pouvoir concrétiser ses ambitions industrielles. Au programme : la construction d'une usine de production en série dans la région parisienne.
Objectif affiché : sortir 10 moteurs ioniques par mois dès 2026. De quoi répondre à la demande croissante du marché des microsatellites et équiper un maximum de missions. Ion-X avait d'ailleurs signé un premier contrat avec le CNES en mai dernier, l'agence spatiale ayant commandé 3 exemplaires de son moteur pour une démonstration en orbite prévue fin 2025.
Premier essai en vol imminent
Mais avant de passer à l'échelle industrielle, Ion-X s'apprête à franchir une étape cruciale : son premier essai en vol. Initialement prévu en octobre, ce test grandeur nature a été décalé au 16 janvier prochain. Le moteur a été intégré sur un satellite du danois Space Inventor et sera mis en orbite par une fusée Falcon 9 de SpaceX. Un vol inaugural capital pour valider les performances de la technologie en conditions réelles.
Avec ce premier essai en orbite, nous allons pouvoir démontrer tout le potentiel de notre propulseur ionique basé sur l'électro-hydrodynamique. C'est une étape clé pour porter notre technologie sur le marché et équiper un maximum de microsatellites. Nous sommes impatients !
Nicolas Plihon, cofondateur et CEO d'Ion-X
Si ce test s'avère concluant, nul doute qu'Ion-X disposera d'un argument de poids pour séduire de nouveaux clients et s'imposer comme un acteur incontournable de la propulsion des petits satellites. De quoi propulser cette jeune pousse française encore plus loin dans l'aventure du New Space. Une success story à suivre de près !