
Carta rend la résiliation d’abonnement difficile, selon des fondateurs
Gérer une startup peut s'avérer onéreux, nécessitant de multiples abonnements. Les logiciels de gestion de table de capitalisation comme Carta, qui aident les fondateurs à organiser leur financement, peuvent coûter des milliers de dollars par an. Leader sur ce marché, la société Carta basée à San Francisco fait cependant l'objet de critiques de la part de certains entrepreneurs, dénonçant un processus de résiliation d'abonnement bien trop complexe.
Le problème a été soulevé sur X par Sudarshan Sridharan de Pipeline, qui s'est plaint de la difficulté à résilier son abonnement Carta. Selon lui, l'entreprise exigeait un rendez-vous avec un responsable pour mettre fin à la souscription. Mais les premiers créneaux disponibles étaient fixés après sa date de renouvellement :
Je suis sans voix face à l'attitude anti-fondateurs de @cartainc. Ils rendent impossible l'annulation de l'abonnement ou de parler à un agent du support.
– Sudarshan Sridharan, fondateur de Pipeline
Un problème récurrent selon plusieurs fondateurs
Adam Ryan, PDG de la startup Workweek, a évoqué une expérience similaire, ne pouvant planifier l'annulation qu'après le renouvellement. Face à cette impasse, il a dû contacter sa banque pour stopper le paiement, montrant les captures d'écran comme preuve.
Carta a justifié ces délais inhabituels par un "défi ponctuel de personnel", assurant que les clients pouvaient joindre le support en direct par chat ou téléphone. Pourtant, selon les concurrents AngelList et Pulley, un tel processus n'est pas une pratique standard du secteur.
Des alternatives offrant une résiliation simplifiée
Chez AngelList, les clients peuvent résilier directement dans le logiciel en quelques clics ou par simple email. "À mon avis, rien ne justifie qu'un fournisseur de table de capitalisation vous oblige à passer un appel", déclare Sumukh Sridhara, responsable des produits fondateurs.
Même son de cloche chez Pulley, où la demande de résiliation est traitée dès réception de l'email, sans rendez-vous ni réunion obligatoire. Pour Alison Gonzalez, VP Marketing, l'objectif est de permettre aux clients d'annuler avant la date de renouvellement.
Carta se défend en invoquant son statut d'agent de transfert
Carta justifie son approche par la nécessité d'informer clairement les clients du processus, de limiter l'impact sur leurs actionnaires et d'initier le transfert sécurisé des données. L'entreprise souligne que son logiciel n'est pas un simple produit SaaS mais requiert des étapes spécifiques en tant qu'agent de transfert SEC.
Cependant, Pulley est également agent de transfert SEC selon son site web, sans pour autant imposer de rendez-vous d'annulation. Carta assure être ouverte aux commentaires des clients pour faire évoluer son approche.
Un leader du marché pas exempt de controverses
Malgré ces critiques, de nombreux fondateurs continuent de faire confiance à Carta, louant la qualité de son produit. C'est le cas de Bill Smith de Landing, qui juge la solution "100 fois meilleure" que celle du concurrent Diligent.
Katie Jacobs Stanton, dont le fonds est un "petit investisseur" de Carta, pense qu'il s'agit d'un bug et salue le service rendu à ses équipes. Ce n'est pas la première fois que les pratiques de Carta sont pointées du doigt.
En janvier, Linear avait accusé l'entreprise d'avoir partagé des données privées de table de capitalisation avec l'un de ses business angels, sans notification préalable. Suite à la polémique, Carta avait fini par se retirer du marché des transactions d'actions secondaires, le cédant à Public.
Vers une simplification des processus de résiliation
Face aux critiques grandissantes, Carta sera-t-elle amenée à revoir sa politique de résiliation pour offrir plus de flexibilité à ses clients fondateurs ? Dans un marché des logiciels de gestion de cap table en pleine croissance, la facilité de sortie d'abonnement pourrait devenir un critère de choix majeur.
Au-delà de Carta, c'est toute l'industrie du SaaS qui est appelée à repenser ses processus pour mieux répondre aux besoins de souplesse des startups. Dans un contexte économique tendu, pouvoir ajuster rapidement ses coûts logiciels est un enjeu crucial pour les jeunes pousses.
- Des alternatives existent, offrant une résiliation en quelques clics
- Carta invoque son statut particulier d'agent de transfert SEC
- Les fondateurs attendent plus de flexibilité sur les abonnements SaaS
L'épisode Carta illustre les défis de l'écosystème des outils pour startups : trouver le juste équilibre entre un service premium et une agilité indispensable aux entrepreneurs. Un vaste chantier dans lequel les acteurs devront faire preuve d'écoute et d'adaptation pour répondre aux nouveaux enjeux des créateurs d'entreprise.