Grubhub écope d’une amende de 25M$ pour pratiques trompeuses
Le géant de la livraison de repas Grubhub se retrouve dans la tourmente. La plateforme devra payer une amende de 25 millions de dollars pour régler un procès intenté par la Federal Trade Commission (FTC) et le procureur général de l'Illinois. Au cœur des accusations : des pratiques commerciales trompeuses tant envers les consommateurs que les livreurs partenaires.
Des frais cachés qui font doubler l'addition
Selon la FTC, Grubhub aurait délibérément dissimulé le véritable coût de ses services de livraison. Les clients se retrouvaient ainsi à payer le double du prix initialement annoncé, en raison de "frais de service" ou de "frais pour petite commande" ajoutés tardivement. Une pratique jugée particulièrement dommageable pour les consommateurs.
Les consommateurs ont le droit de connaître le vrai prix de leur commande, sans frais cachés qui viennent doubler la facture finale.
Samuel Levine, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC
Des promesses de revenus gonflés pour les livreurs
Grubhub est également accusé d'avoir menti sur les revenus potentiels des livreurs. Les publicités de la plateforme faisaient miroiter des taux horaires bien supérieurs à ce que les coursiers pouvaient réalistement gagner. Une pratique qualifiée de "prédatrice" par le procureur Kwame Raoul, qui estime que les travailleurs de la "gig economy" méritent transparence et respect.
325 000 restaurants listés sans leur accord
Enfin, Grubhub aurait listé sur sa plateforme jusqu'à 325 000 restaurants non-affiliés, et ce sans leur consentement. Une pratique dommageable à la fois pour ces établissements qui n'avaient pas les moyens d'assurer ces commandes imprévues, et pour les clients qui se retrouvaient avec des plats non conformes ou des délais de livraison excessifs.
Un tournant dans la régulation des plateformes ?
Si Grubhub conteste les accusations, la plateforme a préféré clore les poursuites en payant les 25 millions de dollars demandés. Mais au-delà de l'amende, ce procès marque un tournant dans la volonté de réguler les pratiques des géants de la livraison de repas. D'autres plateformes comme Uber Eats ou DoorDash sont également dans le collimateur des autorités pour des griefs similaires.
Avec le boom des livraisons favorisé par la pandémie, tout un secteur s'est développé à vitesse grand V, dans un relatif vide juridique. Face aux dérives, autorités et associations de consommateurs entendent désormais mieux encadrer l'activité de ces acteurs et défendre les droits de toutes les parties prenantes : clients, livreurs, restaurateurs...
Un combat loin d'être terminé, mais ce procès contre Grubhub marque une première victoire importante dans la régulation d'un marché en pleine expansion. Avec à la clé, on l'espère, plus de transparence et d'équité pour tous ceux qui en dépendent au quotidien.