Les entreprises françaises triomphent au Maroc : des contrats juteux

Le réchauffement des relations diplomatiques entre la France et le Maroc fait les affaires des entreprises tricolores. Selon l'Élysée, la visite d'État d'Emmanuel Macron fin octobre à Rabat a débouché sur près de 10 milliards d'euros de contrats et d'engagements croisés. Un véritable jackpot pour les industriels français, déjà premiers investisseurs étrangers du royaume chérifien avec plus de 8 milliards d'euros de stock d'investissement.

Si une bonne partie de ces annonces restent à confirmer, plusieurs gros contrats ont d'ores et déjà été signés dans des secteurs clés comme les transports, l'énergie ou l'aéronautique. Alstom, le champion français du ferroviaire, a ainsi remporté la fourniture de 18 rames de TGV nouvelle génération qui équiperont le prolongement de la ligne à grande vitesse entre Casablanca et Marrakech. Un contrat évalué entre 750 millions et 1 milliard d'euros par le groupe.

Le ferroviaire et les ports, grands gagnants des contrats

Dans le même secteur, l'équipementier allemand Vossloh, filiale du français Bouygues, fournira des rails et des systèmes d'aiguillage pour 75 millions d'euros. Tandis qu'Egis, filiale de la Caisse des Dépôts, assurera la maîtrise d'ouvrage de cette nouvelle ligne TGV.

Autre grand gagnant : CMA CGM. L'armateur français, numéro 3 mondial du transport maritime, va investir 280 millions d'euros, en partenariat avec Marsa Maroc, pour opérer une partie du futur terminal portuaire géant de Nador West Med, dans le nord du pays.

Safran ouvre un nouvel atelier de maintenance

L'aéronautique n'est pas en reste avec Safran qui prévoit d'ouvrir un atelier de maintenance pour ses moteurs Leap d'ici 2026, en plus de ses 8 usines déjà présentes dans le royaume. Une bonne nouvelle pour le groupe qui fait du Maroc un maillon essentiel de sa supply chain.

TotalEnergies mise sur l'hydrogène vert marocain

De façon plus prospective, TotalEnergies a annoncé le lancement d'études préliminaires avec ses partenaires Eren et deux fonds danois pour un projet de production massive d'hydrogène vert à partir d'énergie éolienne et solaire. L'hydrogène serait transformé en 200 000 tonnes d'ammoniac vert par an, destiné à l'export vers l'Europe. Le Maroc se rêve en effet en futur hub régional de production d'hydrogène décarboné.

Ces contrats confirment l'appétit des entreprises françaises pour le marché marocain, porté par une forte croissance et des coûts de main d'oeuvre attractifs. Ils renforcent aussi les liens économiques étroits entre les deux pays, dans le sillage du réchauffement diplomatique. Un partenariat gagnant-gagnant qui devrait encore s'intensifier à l'avenir, au vu des projets dans les tuyaux.

Les atouts du Maroc pour les industriels français

Le royaume présente en effet de nombreux atouts pour les investisseurs étrangers :

• Une position géographique stratégique, à la porte de l'Afrique et de l'Europe.
• Une main d'œuvre qualifiée et bon marché, avec des ingénieurs formés dans les grandes écoles françaises.
• Des infrastructures modernes : ports, aéroports, autoroutes, TGV...
• Un climat des affaires favorable, avec de nombreuses facilités pour s'implanter.
• Une stabilité politique dans une région souvent instable.

Autant d'arguments qui séduisent les multinationales françaises, en quête de relais de croissance à l'international. Le Maroc constitue une formidable tête de pont vers l'Afrique, le deuxième marché à plus forte croissance après l'Asie. Une opportunité que les entreprises de l'Hexagone ne veulent pas laisser passer, comme en témoignent ces méga-contrats.

« Le Maroc est une terre d'opportunités pour les entreprises françaises. Nous y réalisons 10% de notre chiffre d'affaires, en croissance à deux chiffres chaque année. »

Thierry Mallet, PDG de Transdev (transports publics)

En misant sur le Maroc, les groupes industriels français consolident ainsi leur leadership en Afrique, tout en relocalisant une partie de leur production plus près de leurs bases européennes. Une stratégie payante, comme l'illustrent ces nouveaux partenariats d'envergure.