Alison Nankivell quitte MaRS pour Export Development Canada

Accueil - Technologies et Avenirs - Start-ups - Alison Nankivell quitte MaRS pour Export Development Canada
Alison Nankivell quitte MaRS pour Export Development Canada Innovationsfr
décembre 23, 2024

Alison Nankivell quitte MaRS pour Export Development Canada

C'est un véritable coup de tonnerre qui vient de secouer l'écosystème technologique canadien. Alison Nankivell, qui avait pris les rênes du MaRS Discovery District il y a seulement 9 mois, vient d'être nommée PDG et présidente d'Export Development Canada (EDC). Une annonce faite par la ministre Mary Ng qui soulève de nombreuses interrogations sur l'avenir de MaRS et plus globalement sur la stratégie d'innovation du Canada.

Un passage éclair chez MaRS

Lorsqu'Alison Nankivell avait été choisie en mars dernier pour succéder à Yung Wu à la direction de MaRS, cela avait été perçu comme un choix judicieux au vu de son expérience et de son expertise. Passée par la BDC, EDC et le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, elle semblait avoir le profil idéal pour diriger ce fleuron de l'innovation canadienne. Pourtant, son mandat aura été de courte durée.

En à peine 9 mois, Alison Nankivell aura surtout été la lanceuse d'alerte sur les difficultés financières de MaRS. Dès juin, elle annonçait une "remise à plat" du modèle économique, accompagnée de 20 licenciements principalement parmi les cadres. Puis en octobre, 11 nouvelles suppressions de postes intervenaient, avec l'objectif annoncé de passer à un financement 50/50 entre fonds publics et privés "dans les prochaines années".

Un modèle économique fragile

Car c'est bien là que le bât blesse pour MaRS. Malgré son statut d'acteur incontournable de la tech canadienne, le hub torontois dépend encore à près de deux tiers de subventions gouvernementales. Un chiffre certes en baisse de 10% sur un an et de 65% par rapport à 2019, mais qui reste trop élevé pour assurer la pérennité de la structure.

En mars dernier, MaRS avait ainsi conclu avec le gouvernement de l'Ontario une extension pour deux ans de son accord de financement, à hauteur de 10 millions de dollars par an. Un montant conséquent mais nécessaire pour poursuivre les missions de soutien aux startups et de promotion de l'innovation. L'enjeu pour la nouvelle direction sera donc de trouver de nouvelles sources de revenus.

EDC, un nouveau défi pour Alison Nankivell

En rejoignant Export Development Canada, Alison Nankivell va diriger une société d'État bien plus importante. Avec un portefeuille de quelque 100 milliards de dollars, EDC est un acteur majeur du soutien aux entreprises canadiennes tournées vers l'export. Un outil stratégique au service du commerce extérieur du pays.

Alison Nankivell succède à ce poste à Mairead Lavery, qui occupait les fonctions de PDG depuis 6 ans. Dans un contexte économique mondial incertain et face à la montée des tensions commerciales, son expérience internationale, notamment sur les marchés asiatiques, sera un atout indéniable. Tout comme sa fine connaissance des rouages du financement public et privé de l'innovation.

Je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance à Mairead Lavery pour son leadership et son dévouement exceptionnels envers EDC au cours des 6 dernières années et félicite Alison Nankivell, qui rejoint l'organisation à un moment charnière de l'histoire du Canada alors que le paysage du commerce mondial devient de plus en plus complexe, tout en offrant des opportunités passionnantes.

Mary Ng, Ministre de la promotion des exportations et du commerce international

Un signal inquiétant pour l'écosystème tech canadien ?

Au-delà du défi que représente la direction d'EDC, c'est le départ précipité d'Alison Nankivell de MaRS qui interpelle. Cela intervient dans un contexte de turnover important des dirigeants dans la tech canadienne en 2024. Une instabilité qui n'est pas de bon augure au moment où le secteur traverse une passe difficile, entre ralentissement des investissements et vagues de licenciements.

Le prochain dirigeant ou la prochaine dirigeante de MaRS devra donc rapidement se pencher sur ces enjeux pour restaurer la confiance et assurer l'avenir du hub. Car au-delà d'être un symbole, MaRS joue un rôle primordial d'accompagnement des jeunes pousses et de catalyseur de l'innovation made in Canada. Un écosystème fragile qu'il est crucial de préserver et de renforcer.

Le gouvernement canadien, à travers des organismes comme EDC mais aussi la BDC ou les fonds de pension publics, a un rôle central à jouer. En orientant davantage ces ressources vers le financement des startups et des scale-ups à fort potentiel, il peut créer un véritable effet de levier. Et ainsi permettre au Canada d'exprimer pleinement son potentiel d'innovation, de Toronto à Montréal en passant par Vancouver ou Waterloo.

Le départ d'Alison Nankivell de MaRS n'est donc peut-être que le symptôme d'un mal plus profond qui touche la tech canadienne. Celui d'un écosystème encore trop dépendant des subsides publics et qui peine à développer des champions capables de rivaliser à l'international. Un constat qui doit servir d'électrochoc pour mobiliser tous les acteurs autour d'une stratégie ambitieuse. L'avenir du Canada en dépend.

Partager:

Ajouter Un Commentaire

Chercher

Beauty and lifestyle influencer

Follow my journey on all Social Media channels

Alienum phaedrum torquatos nec eu, vis detraxit periculis ex, nihilmei. Mei an pericula euripidis, hinc partem ei est.
facebook
5M+
Facebook followers
Follow Me
youtube
4.6M+
Youtube Subscribers
Subscribe Me
tiktok
7M+
Tiktok Followers
Follow Me
instagram
3.4M+
Instagram Followers
Follow Me