Action collective contre les médicaments inefficaces
Dans un contexte où la FDA (Food and Drug Administration) américaine propose de retirer du marché certains médicaments contre le rhume et la grippe jugés inefficaces, un cabinet d'avocats australien a décidé de lancer une action collective contre le géant pharmaceutique Johnson & Johnson. L'entreprise est accusée d'avoir sciemment commercialisé et vendu pendant des années des décongestionnants dont l'efficacité n'est pas prouvée.
Une action collective inédite contre un géant pharmaceutique
Le cabinet australien Bannister Law a lancé une action collective contre la multinationale Johnson & Johnson, alléguant que celle-ci aurait délibérément induit les consommateurs en erreur en commercialisant des décongestionnants inefficaces sous les marques Codral et Sudafed depuis plusieurs années. Selon les avocats, des millions d'Australiens auraient ainsi acheté ces médicaments en pensant soulager leurs symptômes de rhume et grippe, sans réel bénéfice.
Nous pensons que Johnson & Johnson a dissimulé aux consommateurs australiens le fait que certains ingrédients de ses produits étaient inefficaces dans le traitement des symptômes du rhume et de la grippe.
– Charles Bannister, principal avocat de Bannister Law
Des ingrédients actifs remis en question
Cette action intervient peu après une proposition de la FDA de retirer des étagères aux États-Unis des centaines de médicaments contre le rhume et la grippe en vente libre contenant certains ingrédients actifs, notamment la phényléphrine et la dextromethorphane, en raison de leur manque d'efficacité démontré. Ces deux substances sont justement présentes dans de nombreux médicaments vendus par Johnson & Johnson en Australie.
Bannister Law argue que malgré les preuves scientifiques remettant en cause l'efficacité de ces ingrédients, Johnson & Johnson a continué à les utiliser dans ses produits et à en faire la promotion auprès des consommateurs, réalisant ainsi d'importants profits.
Un préjudice pour des millions d'Australiens
Selon le cabinet d'avocats, cette tromperie aurait affecté des millions d'Australiens qui ont acheté ces médicaments inefficaces au fil des ans, représentant un préjudice financier substantiel pour les consommateurs à l'échelle nationale. L'action collective vise à obtenir une compensation pour les personnes concernées ainsi qu'une injonction forçant Johnson & Johnson à modifier la composition et le marketing de ses produits.
- Plus de 5 millions d'Australiens achètent chaque année des décongestionnants en vente libre
- Le marché des médicaments contre le rhume et la grippe représente 500 millions de dollars par an en Australie
- Johnson & Johnson détient environ 30% de parts de marché avec ses marques Codral et Sudafed
Cette action collective sans précédent en Australie pourrait avoir des répercussions majeures sur l'industrie pharmaceutique et la réglementation des médicaments en vente libre. Elle soulève des questions sur la responsabilité des fabricants, la transparence sur l'efficacité des produits et la protection des consommateurs face au marketing trompeur.
Johnson & Johnson nie les accusations
De son côté, Johnson & Johnson a fermement rejeté les allégations, affirmant que tous ses médicaments contre le rhume et la grippe respectent les réglementations australiennes strictes et ont démontré leur efficacité et leur sécurité au travers d'études rigoureuses. Le groupe a indiqué qu'il défendrait vigoureusement ses produits et sa réputation face à cette action en justice.
Nous sommes convaincus que tous nos médicaments contre le rhume et la grippe en vente libre sont sûrs et efficaces lorsqu'ils sont utilisés conformément aux instructions. Nous réfutons catégoriquement les allégations avancées dans cette action.
– Communiqué de Johnson & Johnson
Il reviendra désormais à la justice australienne de déterminer si les preuves étayent les accusations du cabinet Bannister Law et si Johnson & Johnson a effectivement trompé les consommateurs pendant des années avec des décongestionnants inefficaces. L'issue de cette action collective sera suivie de près, tant elle pourrait créer un précédent et inciter d'autres pays à se pencher sur la question de l'efficacité réelle de certains médicaments grand public.
En attendant, les consommateurs sont invités à consulter un professionnel de santé pour obtenir des conseils sur les options les plus appropriées pour soulager leurs symptômes de rhume et grippe, au-delà des médicaments en vente libre dont l'efficacité est remise en cause. Cette affaire met en lumière l'importance de rester vigilant et bien informé face aux allégations des fabricants, même pour des produits d'usage courant.