Comment les fondateurs en phase de démarrage déclenchent les VC
Lorsqu'il s'agit de lever des fonds pour une startup en phase de démarrage, les fondateurs doivent faire attention aux signaux qu'ils envoient aux investisseurs potentiels. Même si la plupart des capital-risqueurs affirment laisser les entrepreneurs dépenser l'argent levé comme ils l'entendent, certaines pratiques peuvent tout de même déclencher des alertes. Découvrez ce qui peut faire tiquer un VC lors du financement d'une jeune pousse.
Les assistants exécutifs, un luxe en phase d'amorçage ?
Jenny Fielding, co-fondatrice d'Everywhere Ventures et ancienne directrice chez Techstars, a récemment lancé un débat sur les réseaux sociaux en demandant ce que les gens pensaient des fondateurs en pré-amorçage qui ont des assistants exécutifs pour les aider à gérer leur emploi du temps. Si certains ont suggéré de recourir à des assistants virtuels, d'autres se sont offusqués qu'un VC puisse remettre en question ce choix, même aux tout premiers stades d'une startup.
Pour Fielding, il s'agit surtout de rappeler aux entrepreneurs que la gestion de trésorerie doit rester une priorité, surtout quand les revenus sont encore maigres et que l'entreprise doit se concentrer sur le développement d'un produit qui répond à un véritable besoin. À ce stade, un assistant est certes utile mais représente une dépense opérationnelle qui n'aide pas directement à construire et soutenir le produit initial.
D'autres postes qui peuvent alerter un investisseur
Au-delà d'un assistant pour le CEO, d'autres intitulés de poste peuvent représenter un «drapeau rouge» pour les capital-risqueurs lors des premiers tours de table :
- Directeur des opérations (COO) : souvent un troisième co-fondateur qui ne sait pas trop où se positionner et coûte cher en salaire et en parts.
- Directeur financier (CFO) : pas forcément nécessaire quand la priorité est de développer un produit et trouver ses premiers clients.
La question épineuse des salaires des fondateurs
C'est un autre point que les investisseurs surveillent de près, même s'ils n'en parlent pas toujours ouvertement. Jenny Fielding a ainsi mis fin à un deal en constatant que le fondateur s'octroyait un salaire de 300 000 dollars, bien au-dessus des standards pour une startup en pré-amorçage.
Un salaire raisonnable au stade pré-graine se situe entre 85 000 et 125 000 dollars. Avec un million levé, payer le fondateur 200 000 dollars, c'est déjà dépenser un cinquième de l'argent.
– Jenny Fielding, Everywhere Ventures
Même si ce niveau de rémunération peut correspondre au précédent poste chez Google ou Microsoft, les jeunes pousses n'ont tout simplement pas la trésorerie pour se le permettre, sauf à brûler le cash à vitesse grand V. Les fondateurs doivent accepter de se serrer la ceinture le temps que l'entreprise décolle. Un VC silencieux n'en pense pas moins...
L'importance des signaux pour la suite
Si la plupart des investisseurs en phase d'amorçage n'ont pas de siège au conseil d'administration et laissent les fondateurs gérer, ils n'en gardent pas moins un œil attentif sur l'évolution de leurs participations. Des dépenses jugées excessives ou inappropriées pour le stade de développement constitueront tôt ou tard un frein.
Lorsque la startup aura besoin de lever un nouveau tour, elle sollicitera en effet ses investisseurs historiques pour la recommander et lui ouvrir leur réseau. Un VC échaudé par des pratiques dispendieuses hésitera à jouer ce rôle pourtant crucial pour la suite. Mieux vaut donc donner les bons signaux dès le début !