Meta Pivote sa Modération de Contenu: Zuckerberg s’Explique
Les récentes annonces de Meta en matière de modération de contenu ont suscité de vives réactions. Mark Zuckerberg, PDG de l'entreprise, est revenu en détail sur ces changements lors d'une interview fleuve de près de 3 heures avec Joe Rogan. L'occasion pour lui de défendre sa vision d'un retour aux sources pour les réseaux sociaux.
Meta mise sur la liberté d'expression
Au cœur des changements annoncés par Meta : la fin de son programme de fact-checking indépendant, remplacé par un système de notes de la communauté comme sur X (ex-Twitter). Meta va aussi relever les seuils de ses filtres automatisés, laissant passer plus de contenus "limite". Zuckerberg l'assume, c'est un retour à la mission originelle des réseaux sociaux selon lui :
Vous ne créez ce genre d'entreprise que si vous croyez au fait de donner une voix aux gens. Tout l'intérêt des réseaux sociaux est de permettre aux gens de partager ce qu'ils veulent.
Mark Zuckerberg
La difficile position "d'arbitre de la vérité"
Le fondateur de Meta admet avoir été mal à l'aise dès le début à l'idée de devenir cet "arbitre de la vérité" pour des milliards d'utilisateurs. Il pointe du doigt les pressions reçues, notamment de l'administration Biden, pour supprimer des informations qui se sont avérées vraies par la suite, comme certains effets secondaires des vaccins.
Élection de Trump : simple coïncidence ?
Le timing de ces annonces, à quelques jours de l'investiture de Donald Trump, soulève des questions. Le président élu avait accusé Zuckerberg de comploter contre lui en 2020. Mais le PDG de Meta assure qu'il n'y a pas de lien, et se dit même "optimiste" quant à la nouvelle administration, notamment sur la défense des intérêts des géants tech américains à l'international.
Une révolution culturelle en marche
Au-delà des questions de modération, Zuckerberg voit un tournant sociétal majeur à l'œuvre. Les gens font de moins en moins confiance aux instances officielles et aux médias établis. De nouveaux leaders d'opinion émergent, comme les créateurs sur les réseaux sociaux et les animateurs de podcasts tels que Rogan.
Il note aussi que la société occidentale, et en particulier le monde de l'entreprise, s'est "émasculée" et "castrée" ces dernières années. Un retour à une présence masculine plus affirmée serait nécessaire selon lui, comme l'illustre par exemple la nomination de Dana White au board de Meta.
Une nouvelle ère pour les réseaux sociaux ?
Meta semble donc décidé à prendre ses distances avec la modération de contenu telle qu'on l'a connue ces dernières années. Un pari risqué, mais assumé par Mark Zuckerberg, qui se dit prêt à affronter les critiques pour rester fidèle à sa vision originelle des réseaux sociaux comme espaces de libre expression.
Seul l'avenir nous dira si ce pivot marque un véritable tournant pour le secteur, ou s'il se heurtera à de nouvelles controverses et régulations. Une chose est sûre : le débat sur le rôle et les responsabilités des grandes plateformes est loin d'être clos.