Wall Street Ouvre en Baisse sous la Pression des Rendements
Les principaux indices boursiers américains ont entamé la séance de vendredi dans le rouge, sous la pression des rendements obligataires qui ont bondi suite à la publication de données étonnamment solides sur l'emploi aux États-Unis. Cette situation a poussé les investisseurs à revoir leurs attentes concernant la trajectoire des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.
Des créations d'emplois supérieures aux attentes
Selon le rapport mensuel sur l'emploi du département américain du Travail, l'économie a généré 256 000 nouveaux postes en décembre, dépassant largement le consensus des analystes qui tablaient sur 160 000 créations. Ce chiffre plus élevé que prévu a immédiatement fait grimper les rendements des bons du Trésor et le dollar américain.
Face à la vigueur du marché du travail, le scénario d'une pause prolongée dans le cycle de resserrement monétaire de la Fed semble s'éloigner. Les opérateurs anticipent désormais une hausse de taux supplémentaire en juin, et non plus dès le mois de mai comme envisagé précédemment.
L'impact sur les valeurs technologiques
Sans surprise, ce sont les valeurs technologiques, particulièrement sensibles à l'évolution des taux d'intérêt, qui accusent les plus fortes baisses en début de séance :
- Le Nasdaq Composite lâche 0,86%.
- L'action Nvidia abandonne 3,4% suite à des informations sur de potentielles restrictions à l'export de puces pour l'intelligence artificielle.
Un vent contraire pour le secteur aérien
À contre-courant, les compagnies aériennes tirent leur épingle du jeu grâce à l'optimisme de Delta Air Lines qui anticipe une année 2025 record en termes de rentabilité :
- Delta grimpe de 5,2% en Bourse.
- Dans son sillage, American Airlines, United Airlines et Alaska Air gagnent chacune entre 2% et 3,3%.
Nous tablons sur une dynamique de demande soutenue pour nos billets "premium" et une amélioration de notre pouvoir de fixation des prix.
Ed Bastian, directeur général de Delta Air Lines
Vers un atterrissage brutal des marchés en 2025 ?
Si la santé de l'économie peut sembler réjouissante, elle complique paradoxalement la tâche de la Fed. Les cambistes craignent en effet que la banque centrale soit contrainte de remonter ses taux plus haut et plus longtemps que prévu pour juguler l'inflation, au risque de provoquer une récession.
La nervosité des investisseurs est palpable et la volatilité devrait rester élevée ces prochaines semaines, à l'approche des réunions décisives de la Réserve fédérale. Une erreur de politique monétaire pourrait avoir des conséquences désastreuses sur des marchés financiers déjà sous tension.
Les statistiques à venir sur l'inflation, la consommation et le marché immobilier seront scrutées de près pour tenter d'y déceler un éventuel ralentissement de la première économie mondiale. Un "atterrissage en douceur", tant espéré, semble de plus en plus compromis au vu des derniers indicateurs.
