Le partenariat Nasa-Privé : stratégie gagnante pour la Lune
Qui aurait cru, il y a encore quelques années, que des entreprises privées seraient en première ligne pour le retour de l'Homme sur la Lune ? C'est pourtant bien la stratégie adoptée par la Nasa, avec son programme Commercial Lunar Payload Services (CPLS). Une petite révolution pour la conquête spatiale.
La Nasa mise sur le secteur privé pour un retour efficace sur la Lune
Après des décennies d'absence, la Lune est redevenue une priorité pour la Nasa. Mais cette fois, l'agence spatiale américaine ne compte pas y aller seule. Son programme CPLS, lancé en 2018, mise sur les capacités grandissantes du secteur spatial privé pour transporter du matériel scientifique jusqu'à notre satellite.
L'idée est simple : plutôt que de développer elle-même les technologies nécessaires, au prix de lourds investissements, la Nasa achète des prestations "sur étagère" à des entreprises privées. SpaceX, Blue Origin, Lockheed Martin... Au total, 14 sociétés ont été sélectionnées pour un budget total de 2,6 milliards de dollars jusqu'en 2028.
Un modèle déjà éprouvé pour ravitailler la Station spatiale internationale
Ce n'est pas la première fois que la Nasa fait appel au privé. Elle avait déjà confié à SpaceX et Boeing le transport de ses astronautes vers la Station spatiale internationale. Une façon de stimuler l'innovation, faire baisser les coûts grâce à la concurrence, et permettre à l'agence de se concentrer sur des missions d'exploration plus ambitieuses.
La Nasa ne se positionne plus que comme un acheteur et paie une prestation en espérant bénéficier des meilleurs prix grâce à la concurrence entre ses prestataires.
Des missions lunaires de plus en plus fréquentes
Grâce à ce nouveau modèle, les missions vers la Lune vont se multiplier dans les prochaines années, à raison d'environ deux par an. Premier exemple concret en ce début d'année 2025 : le lancement réussi de l'alunisseur de Firefly Aerospace, embarquant une dizaine d'équipements scientifiques de la Nasa.
Au programme de sa mission de 45 jours jusqu'à la Mer des Crises :
- Collecte de données sur le régolithe lunaire
- Étude des caractéristiques géophysiques
- Analyse des interactions du vent solaire avec le champ magnétique terrestre
Firefly Aerospace, un prestataire en pleine ascension
Au-delà de ses contrats avec la Nasa, la jeune pousse texane Firefly Aerospace multiplie les succès et s'impose comme un acteur majeur du New Space. Ses atouts :
- Une gamme complète de vaisseaux spatiaux : mini-lanceurs, lanceurs lourds, vaisseaux de transport, alunisseurs...
- Une réactivité impressionnante, avec la capacité de lancer une fusée en 24h chrono
- Le soutien d'investisseurs de renom, avec 475 millions de dollars levés ces deux dernières années
De quoi viser encore plus haut et décrocher de nouveaux contrats auprès de la Nasa. Firefly a d'ailleurs été sélectionnée pour une troisième mission lunaire en 2028, avec la mise en service d'un rover sur un site encore inexploré.
Le privé, clé de la présence durable sur la Lune ?
Au-delà des missions ponctuelles, l'objectif à long terme est d'établir une présence durable sur la Lune. Un défi colossal, qui nécessitera la mise en place d'infrastructures pérennes pour permettre aux astronautes de vivre et travailler sur place.
Là encore, le savoir-faire et l'agilité du secteur privé seront cruciaux. La Nasa l'a bien compris et compte s'appuyer sur un écosystème dynamique de startups et de géants de l'industrie spatiale. D'autant que ses concurrents, en particulier la Chine, avancent leurs pions...
Pour les États-Unis comme pour l'humanité, le chemin de la Lune passera donc par un nouveau modèle de coopération public-privé. Reste à prouver que cette stratégie peut porter ses fruits sur le long terme. Les prochaines missions seront déterminantes.
