Le Vatican Réglemente l’IA pour une Utilisation Éthique et Humaine
À l'heure où l'intelligence artificielle suscite autant de fascination que de craintes, le plus petit État du monde a décidé de saisir le sujet à bras le corps. Mi-décembre, le Vatican a publié un important décret fixant des "Lignes directrices sur l'intelligence artificielle", à la demande expresse du pape François. Ce texte fondateur, entré en vigueur ce 1er janvier 2025, dessine les contours d'une IA à visage humain, au service du bien commun et de la "fraternité universelle".
Une IA inclusive et non discriminatoire
Le Saint-Siège entend promouvoir une intelligence artificielle éthique et responsable, en phase avec ses valeurs. Ainsi, toute utilisation de l'IA à des fins discriminatoires ou d'exclusion est formellement prohibée au Vatican. Les algorithmes et applications d'IA développés en son sein ne pourront en aucun cas désavantager les personnes handicapées ou creuser les inégalités sociales. L'accent est mis sur une technologie inclusive, au service de tous.
L'humain au cœur, la technologie autour
Loin de diaboliser l'IA, le Vatican veut en faire un outil au service de l'humain et du développement durable, en cohérence avec les principes de son encyclique écologique Laudato Si'. Dans les domaines de la santé, du patrimoine culturel, de l'environnement ou encore de l'administration, l'IA sera mise à contribution de manière éclairée et éthique, "sans jamais remplacer la prise de décision humaine".
L'intelligence artificielle est à la fois fascinante et redoutable. Son développement vertigineux nous oblige à légiférer rapidement pour poser des garde-fous, afin qu'elle reste une technologie au service de l'homme.
Pape François, lors du G7 sur l'IA en juin dernier
Une commission spéciale pour réguler l'IA
Pour veiller au respect de ces lignes directrices, le Vatican se dote d'une commission chargée de superviser et réguler les usages de l'IA en son sein. Composée de juristes, d'experts IT et de spécialistes en sécurité, elle aura pour missions de :
- Préparer les textes d'application du décret
- Valider les projets de recherche et d'utilisation de l'IA
- Contrôler la bonne application des systèmes d'IA déployés
- Évaluer l'impact de l'IA au Vatican via un rapport semestriel
À travers ce dispositif inédit, le Saint-Siège ouvre la voie d'une régulation de l'IA éthique et pragmatique. Une démarche pionnière qui pourrait inspirer d'autres États et organisations.
L'IA, un enjeu crucial pour l'Église
Derrière ce décret, il y a la volonté du pape François de se saisir du sujet brûlant de l'intelligence artificielle. Conscient des immenses défis soulevés par cette technologie disruptive, le souverain pontife avait appelé de ses vœux l'adoption de "cadres solides" pour réguler l'IA, lors du G7 en juin dernier. Avec ses "Lignes directrices", le Vatican passe de la parole aux actes et prend ses responsabilités pour façonner une IA plus humaine.