Le milliardaire Daniel Kretinsky approché pour le rachat d’Uniper
Selon des sources proches du dossier, le gouvernement allemand a approché plusieurs acquéreurs potentiels, dont le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, en vue d'un possible rachat de sa participation de 99,12% au capital d'Uniper. Des options allant d'une cession partielle à une vente totale seraient actuellement à l'étude.
Pour rappel, Berlin avait dû nationaliser en urgence le géant allemand de l'énergie en 2022, en pleine crise énergétique déclenchée par l'arrêt des livraisons de gaz russe suite à la guerre en Ukraine. Une opération de sauvetage historique qui avait coûté 13,5 milliards d'euros aux contribuables.
Un intérêt marqué de Daniel Kretinsky
Parmi les prétendants approchés, le nom de Daniel Kretinsky, qui contrôle la holding énergétique EPH, revient avec insistance. Selon une source, l'homme d'affaires tchèque "ferait partie du processus" et aurait marqué son intérêt pour une reprise d'Uniper.
EPH n'est pas un inconnu en Allemagne. Le groupe avait déjà mis la main sur les centrales à charbon allemandes de Vattenfall en 2016 et acquis des actifs d'Uniper en France en 2019. Via d'autres véhicules, Daniel Kretinsky détient également des participations chez Thyssenkrupp ou le groupe Metro.
D'autres acquéreurs sur les rangs
Outre Daniel Kretinsky, d'autres grands noms de l'industrie figurent parmi les repreneurs potentiels approchés par Berlin :
- Le fonds américain Brookfield
- Le groupe pétrogazier norvégien Equinor
- La compagnie émiratie TAQA
Un dossier complexe et stratégique
Si Uniper attire les convoitises, une vente ne sera pas chose aisée. Actuellement valorisé 19 milliards d'euros, le groupe devrait être cédé avec une décote selon les sources. Mais surtout, son caractère stratégique pour la sécurité énergétique allemande impliquera un examen minutieux de tout repreneur.
L'an dernier, Uniper a fourni environ un quart du gaz et de l'électricité consommés en Allemagne.
Au-delà de sa position dominante dans l'approvisionnement, le groupe exploite aussi des infrastructures vitales comme le plus grand réseau de stockage gazier du pays. Berlin dispose d'ailleurs d'un droit de veto sur l'acquisition de plus de 10% des actifs énergétiques allemands par un investisseur hors UE.
Malgré ces défis, le rachat d'Uniper promet d'être l'une des transactions majeures de 2025. Un dossier à suivre de près dans les prochains mois tant les enjeux industriels, énergétiques et financiers sont importants. La partie s'annonce serrée entre des mastodontes qui ont les reins solides et l'appétit aiguisé pour ce joyau allemand de l'énergie.