L’Europe rebondit prudemment après l’investiture de Trump
Malgré des inquiétudes initiales liées aux menaces de guerre commerciale, les places boursières européennes ont finalement terminé dans le vert au lendemain de l'investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les investisseurs se sont montrés rassurés par l'absence, dans un premier temps, de l'imposition de droits de douane redoutés.
Un soulagement temporaire pour les marchés
À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,48%, le Dax allemand de 0,24% et le Footsie britannique de 0,33%. Dans l'ensemble, l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 a affiché un gain modeste de 0,05%. Ces performances positives reflètent avant tout un certain soulagement des opérateurs, qui craignaient des mesures protectionnistes immédiates de la part de la nouvelle administration américaine.
Cependant, le répit pourrait n'être que de courte durée. Si l'Europe a été épargnée dans un premier temps, le Canada et le Mexique pourraient faire les frais dès février de la volonté du président républicain de réduire les déficits commerciaux. Et la zone euro n'est pas à l'abri non plus sur le plus long terme.
Risque inflationniste et rendements sous pression
Au-delà des menaces sur le commerce international, les marchés s'inquiètent également des pressions inflationnistes que pourraient engendrer certaines des mesures de Donald Trump :
- Restriction de l'immigration, qui pourrait créer des tensions sur le marché du travail
- Politique budgétaire expansionniste avec des baisses d'impôts et des dépenses d'infrastructure
- Hausse de la production de pétrole et de gaz aux États-Unis
Je ne vois pas comment une économie avec un taux de chômage de 4,1% peut espérer imposer des droits de douane sans que cela n'entraîne d'inflation.
– Kit Juckes, responsable de la stratégie devises chez Société Générale CIB
Une remontée de l'inflation et des taux d'intérêt exercerait une pression sur les rendements obligataires et par ricochet sur les actifs risqués comme les actions. Les investisseurs scruteront donc de près l'évolution des indicateurs économiques et les décisions de la Fed dans les prochains mois.
Dans le détail des valeurs européennes
Si la tendance générale était positive mardi en Europe, la performance était plus contrastée au niveau sectoriel et des valeurs individuelles :
- Le luxe a brillé, porté par une note favorable de Bernstein sur le secteur. LVMH a gagné 2,7%, Hermès 2,6% et Kering 0,5%.
- À l'inverse, les constructeurs automobiles ont souffert des craintes de taxes et de la fin des incitations sur les véhicules électriques aux États-Unis. Volkswagen, BMW et Stellantis ont cédé entre 0,8% et 1,8%.
- Côté services financiers, le gérant d'actifs Abrdn (+4,4%) a été salué pour une collecte meilleure que prévu. Son homologue suédois Avanza Bank a lui bondi de 11,5% après des résultats supérieurs aux attentes.
Même si le pire a été évité pour le moment, les investisseurs européens garderont un œil attentif sur Washington dans les semaines à venir, guettant le moindre signal sur les futures relations commerciales et leurs impacts économiques et monétaires.