L’UE renforce sa compétitivité face aux USA et à la Chine
Alors que le président américain Donald Trump appelle l'Europe à réduire sa réglementation et brandit la menace de nouveaux droits de douane, l'Union Européenne contre-attaque. Sous la pression de plusieurs États membres dont la France, la Commission Européenne s'apprête à dévoiler un vaste plan pour renforcer la compétitivité du Vieux Continent face aux géants mondiaux que sont les États-Unis et la Chine.
Un pari sur les technologies d'avenir
Au cœur de cette ambitieuse initiative baptisée « boussole de la compétitivité » : les technologies clés telles que l'intelligence artificielle, les biotechnologies et les énergies propres abordables. L'exécutif européen mise sur ces secteurs porteurs pour accroître la productivité via l'innovation et décarboner l'industrie manufacturière de l'UE.
Parmi les 29 mesures prévues pour les deux prochaines années, on peut citer :
- Le lancement fin février d'un « Pacte pour une industrie propre » visant à réduire les exigences administratives des entreprises en matière de reporting RSE et à faire baisser les prix de l'énergie.
- Une révision des règles européennes régissant les produits chimiques.
- Des mesures pour encourager les usines liées à l'IA et aider les startups innovantes à changer d'échelle.
- Une plus grande coordination des politiques industrielles des 27 États membres.
La France en première ligne
Ces propositions font écho à l'offensive française en faveur d'un allègement des formalités administratives au niveau de l'UE. Dans un document confidentiel, Paris appelle à « une pause réglementaire massive », voire à revoir certaines règles environnementales récemment adoptées dans le cadre du Pacte vert européen.
Nous attendons des annonces fortes dans les 100 premiers jours du mandat de la présidente de la Commission qui s'en est fait une priorité.
Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie
Concilier écologie et compétitivité
Le défi pour l'Europe sera de trouver le bon équilibre entre ses ambitions environnementales, portées notamment par le Green Deal, et la nécessité de rester dans la course face à des concurrents qui n'hésitent pas à assouplir leurs règles pour attirer les investissements.
Une équation complexe à résoudre, alors que plane la menace de sanctions commerciales brandies par Donald Trump, et que les entreprises européennes peinent à rivaliser avec leurs homologues d'outre-Atlantique et d'Asie sur certains coûts de production, notamment celui de l'énergie.
L'Europe peut-elle réussir son pari ?
Malgré ces défis, l'Union Européenne dispose de sérieux atouts dans la compétition mondiale :
- Un écosystème de recherche et d'innovation dynamique.
- Des champions industriels de niveau mondial dans de nombreux secteurs (aéronautique, automobile, luxe...).
- Une main d'œuvre qualifiée et créative.
En misant sur les technologies d'avenir et en simplifiant son environnement réglementaire, tout en restant fidèle à ses valeurs, l'Europe a une carte à jouer pour rester dans le peloton de tête des puissances économiques. Les prochains mois seront décisifs pour voir si elle parvient à transformer l'essai.