DeepSeek crée la surprise dans la Silicon Valley
La startup chinoise DeepSeek vient de provoquer des remous dans la Silicon Valley en publiant en open source une version de son modèle d'IA baptisé R1. Cette annonce a suscité de vives réactions des acteurs majeurs de la tech, certains y voyant une avancée majeure tandis que d'autres s'interrogent sur les implications géopolitiques et économiques.
DeepSeek sur les traces d'OpenAI avec des coûts réduits
Le modèle R1 de DeepSeek serait en effet aussi performant, voire meilleur, que le modèle o1 d'OpenAI sur certains benchmarks d'IA. Un exploit réalisé avec seulement 5,6 millions de dollars d'investissement dans l'entraînement, contre des centaines de millions dépensés par les leaders américains.
L'innovation freinée par les sanctions américaines ?
Cette prouesse est d'autant plus impressionnante que DeepSeek a dû composer avec les sanctions américaines interdisant la vente de puces avancées aux entreprises chinoises. Selon le MIT Technology Review, ces restrictions poussent au contraire les startups comme DeepSeek à innover en se concentrant sur l'efficacité, le partage de ressources et la collaboration. Mais Liang Wenfeng, dirigeant de DeepSeek, a confié au Wall Street Journal que ces restrictions constituent toujours un frein.
Prouesse technologique ou opération de désinformation ?
Neal Khosla, PDG de Curai, y voit plutôt une opération de désinformation du Parti Communiste Chinois visant à fausser les coûts pour affaiblir la compétitivité américaine dans l'IA. Son père, Vinod Khosla, étant investisseur dans OpenAI, certains ont toutefois souligné son manque d'impartialité. À l'inverse, d'autres comme le journaliste Holger Zschaepitz estiment que si DeepSeek peut développer une IA de pointe à faible coût et sans accès aux dernières puces, cela remettrait en cause la pertinence des investissements massifs des géants américains.
Un scénario gagnant-gagnant pour certains experts
Garry Tan, PDG de Y Combinator, pense au contraire que le succès de DeepSeek profiterait à ses concurrents en accélérant la demande et donc l'utilisation des capacités de calcul. Quant à Yann LeCun, directeur IA de Meta, il y voit surtout la preuve que les modèles open source surpassent les modèles propriétaires :
DeepSeek a profité de la recherche ouverte et de l'open source. Ils ont eu de nouvelles idées et les ont construites sur le travail des autres. Comme leur travail est publié et open source, tout le monde peut en profiter.
– Yann LeCun, Chief AI Scientist de Meta
DeepSeek séduit déjà le grand public
En attendant de voir qui de la Chine ou des États-Unis prendra le leadership de l'IA, une chose est sûre : les consommateurs sont au rendez-vous. L'assistant IA de DeepSeek est déjà numéro 1 des apps gratuites sur l'App Store, devant ChatGPT. La course à l'IA ne fait que commencer, et elle s'annonce passionnante !