La banque Julius Baer réduit ses effectifs dans un contexte difficile
Le secteur bancaire traverse actuellement une période difficile, en particulier en Suisse. Les établissements doivent s'adapter et prendre des mesures pour réduire leurs coûts dans ce contexte économique tendu. C'est le cas de la banque Julius Baer, qui vient d'annoncer un important plan de restructuration.
5% des effectifs mondiaux supprimés chez Julius Baer
Pour faire face à la crise et retrouver de la rentabilité, la direction de la banque Julius Baer a décidé de supprimer 5% de ses effectifs à travers le monde, soit environ 400 postes. Cette décision fait suite à des pertes liées à l'exposition au groupe immobilier Signa, actuellement en faillite.
Le nouveau directeur général Stefan Bollinger, arrivé le mois dernier à la tête de Julius Baer, est à l'origine de ce plan d'économies. Il remplace l'ancien dirigeant évincé en raison des lourdes pertes enregistrées. Selon lui, une nouvelle organisation avec une direction resserrée permettra de gagner en efficacité :
Il s'agit de la première mesure visant à créer un mode de gestion plus simple et plus direct de notre entreprise. Nous appliquerons les mêmes principes dans toute l'organisation.
Stefan Bollinger, directeur général de Julius Baer
110 millions d'économies visées
Avec ce plan de restructuration, la banque Julius Baer espère réaliser 110 millions de francs suisses d'économies, soit environ 117 millions d'euros. Cela passera par :
- La suppression de 400 postes, soit 5% des effectifs
- La réduction de la taille du conseil d'administration à 5 membres
- Une simplification de l'organisation et du fonctionnement
Ces mesures devraient permettre de redresser la rentabilité après une année 2024 difficile. Les bénéfices ont en effet été inférieurs aux attentes.
L'action Julius Baer chute en bourse
L'annonce de ces suppressions de postes et de ces mesures d'économies n'a pas rassuré les marchés financiers. Le titre Julius Baer a ainsi dévissé de plus de 11% à la bourse de Zurich suite à ces annonces.
Les analystes estiment que la banque devra fournir des efforts supplémentaires pour retrouver une rentabilité satisfaisante dans les années à venir. Julius Baer a d'ailleurs annoncé renoncer à lancer un nouveau programme de rachat d'actions, privilégiant la prudence dans ce contexte incertain.
Un secteur bancaire sous pression
Le cas de Julius Baer illustre bien les difficultés que traverse actuellement le secteur bancaire, en particulier en Suisse. Après des années fastes, les grands établissements doivent s'adapter :
- Taux bas qui pèsent sur les marges
- Réglementation accrue et exigences de fonds propres
- Concurrence des fintechs et néobanques
- Scandales à répétition comme les Panama Papers ou les Suisse Secrets
De plus en plus de banques sont donc contraintes de se restructurer, souvent au prix de lourds plans sociaux, pour s'adapter à ce nouveau contexte. Un mouvement qui devrait se poursuivre et s'amplifier dans les années à venir.
La restructuration annoncée par Julius Baer s'inscrit dans ce contexte difficile pour le secteur bancaire. Son nouveau dirigeant mise sur des économies et une organisation simplifiée pour redresser la rentabilité. Mais la route s'annonce encore longue et semée d'embûches pour Julius Baer comme pour les autres grandes banques, qui devront se réinventer pour rester compétitives face aux nouveaux défis.