Le Canada pas encore sorti de l’auberge face aux tarifs douaniers américains
La menace de nouveaux tarifs douaniers américains plane comme une épée de Damoclès au-dessus de l'économie canadienne. Aaron Fowler, Sous-commissaire en chef au commerce de Global Affairs Canada, a appelé les entreprises canadiennes à se préparer à cette éventualité lors d'un appel vidéo organisé par le Conseil des innovateurs canadiens (CCI).
Si Justin Trudeau a obtenu une pause de 30 jours des mesures tarifaires envisagées par les États-Unis, M. Fowler estime que le Canada n'est "pas encore sorti de l'auberge". Il faut profiter de ce répit pour définir une stratégie de diversification et réduire la dépendance historique envers le marché américain.
Des tarifs qui affectent les biens physiques, pas les services numériques
Le responsable de Global Affairs a tenu à rassurer les chefs d'entreprise : les éventuels tarifs douaniers ne concerneraient que les biens physiques franchissant la frontière, et non les services numériques comme les abonnements. Une précision importante pour les nombreuses startups technologiques canadiennes.
Les 30 prochains jours, une fenêtre d'opportunité pour se réinventer
Pour Aaron Fowler, il faut mettre à profit le mois à venir pour travailler à une stratégie rendant le Canada moins dépendant des États-Unis, à la fois comme marché et comme source d'approvisionnement. Des accords de libre-échange existent avec une cinquantaine d'autres pays, représentant 1,5 milliard de consommateurs.
Le Canada jouit de l'un des plus grands accès aux marchés mondiaux de tous les pays du monde.
Aaron Fowler, Global Affairs Canada
Convaincre les investisseurs de la valeur du Canada
Malgré les tensions actuelles, le gouvernement canadien n'a pas l'intention de conseiller aux entreprises nationales de ne plus commercer avec son voisin du sud. Mais il va falloir redoubler d'effort pour promouvoir les atouts du Canada auprès des investisseurs internationaux :
- Stabilité de l'environnement des affaires
- Faible risque politique
- Main-d'œuvre très qualifiée
- Accès en franchise de droits à 50 pays
Des aides gouvernementales à réajuster
Ottawa dispose déjà de nombreux programmes d'aide à l'exportation, jusqu'ici très axés sur les États-Unis. Aaron Fowler indique que ces dispositifs vont être passés en revue pour voir s'ils sont encore adaptés au nouveau contexte ou s'ils doivent être renforcés pour mieux accompagner les entreprises canadiennes.
Aux entreprises de tirer leurs propres conclusions
En définitive, c'est à chaque société de décider si elle souhaite maintenir son niveau d'exposition actuel au marché américain ou trouver des moyens de diversifier ses opérations. Une réflexion stratégique s'impose en cette période d'incertitude, pour bâtir une économie canadienne plus résiliente et préparer l'avenir.