
Nestlé Waters réclame une clarification sur la microfiltration
Le scandale des eaux minérales microfiltrées illégalement par Nestlé prend une tournure très politique en ce mois de février 2025. Alors qu'une éventuelle intervention de l'Élysée est évoquée, la multinationale suisse demande une « clarification » sur les seuils de microfiltration autorisés en France et en Europe pour les eaux minérales dites naturelles.
Perrier produit à partir d'une source contaminée
Tout part des révélations de la cellule investigation de Radio France et du Monde début février. Elles mettent en lumière le lobbying de Nestlé auprès de l'État et de l'Élysée pour continuer à filtrer ses eaux minérales contaminées par des germes fécaux, sans en informer le consommateur. En cause notamment : l'usine Perrier de Vergèze dans le Gard, qui produit la célèbre eau pétillante à partir d'une source polluée.
La sécurité alimentaire de nos produits n'a jamais été en jeu et la sécurité sanitaire des consommateurs a toujours été assurée.
Muriel Lienau, directrice Nestlé Waters
Une enquête parlementaire en cours
Face à ce qui est qualifié de « terrible scandale d'État » par la sénatrice écologiste Antoinette Guhl, une commission d'enquête pilotée par le sénateur PS Alexandre Ouizille est en cours. La députée LFI Mathilde Panot dénonce « de l'eau volée et contaminée aux matières fécales vendue hors de prix » et annonce saisir la justice. De son côté, Emmanuel Macron assure qu'il n'y a eu ni « entente » ni « connivence » avec Nestlé.
Danone met en avant ses eaux « pures »
Dans ce contexte tendu, la Maison des eaux minérales naturelles est traversée par une opposition frontale entre Danone et Nestlé. Le premier revendique dans une campagne pub la pureté de ses eaux « sans traitements chimiques », quand le second veut pouvoir continuer à microfiltrer. Nestlé a écopé en 2024 d'une amende de 2 millions d'euros via une convention judiciaire pour « tromperie ».
Quelle réglementation sur la microfiltration ?
Pour Nestlé, il est urgent de clarifier la réglementation européenne sur les seuils de microfiltration autorisés pour les eaux minérales naturelles :
- Entre 0,2 et 0,8 micromètre ?
- La microfiltration est-elle considérée comme un traitement chimique ?
La sécurité sanitaire et la transparence envers les consommateurs sont en jeu. Les conclusions de l'enquête parlementaire, avec l'audition possible du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, sont très attendues pour trancher le débat. L'avenir de l'eau en bouteille et la confiance dans ce secteur en dépendent.