Thoma Bravo Débarque en Europe avec un Fonds de 1,8 Md€
Saviez-vous que l’Europe, avec ses startups florissantes et son écosystème numérique en pleine effervescence, attire désormais les regards des géants de l’investissement américains ? Une nouvelle page se tourne avec l’arrivée de Thoma Bravo, une firme de private equity bien connue outre-Atlantique, qui vient de clôturer son premier fonds européen à hauteur de *1,8 milliard d’euros*. Ce mouvement n’est pas anodin : il reflète une transformation profonde du paysage entrepreneurial européen, où les opportunités pullulent pour les entreprises technologiques prêtes à passer à la vitesse supérieure. Alors, que signifie cette incursion pour les startups du continent ? Plongeons dans cette aventure captivante.
Un Géant Américain à la Conquête de l’Europe
Thoma Bravo, basé à Chicago, n’est pas un novice dans le monde de l’investissement. Avec des décennies d’expérience dans le secteur des logiciels aux États-Unis, la firme a décidé de poser ses valises en Europe, un marché qu’elle juge mûr pour une révolution numérique. Ce fonds inaugural de *1,8 milliard d’euros* vise à soutenir des entreprises de taille moyenne spécialisées dans les solutions logicielles, un secteur clé pour la transformation des industries traditionnelles.
Ce n’est pas une simple expansion géographique : c’est une réponse stratégique à un constat. Alors que certains investisseurs nord-américains, comme Andreessen Horowitz ou Omers Ventures, réduisent leur présence en Europe, Thoma Bravo voit une opportunité en or. Le retrait de ces acteurs laisse un vide que les firmes de private equity, à l’affût de bonnes affaires, sont prêtes à combler.
Une Présence Européenne Déjà Bien Ancrée
Avant même ce fonds, Thoma Bravo n’était pas un inconnu en Europe. Depuis 2011, date de l’acquisition de l’entreprise française *InfoVista*, la firme a investi près de *14 milliards d’euros* dans 16 opérations sur le continent. Parmi les coups d’éclat récents, on note le rachat de *Darktrace*, une pépite britannique de cybersécurité, pour *5,3 milliards de dollars* en 2024. Ces transactions montrent que Thoma Bravo ne se contente pas de suivre les tendances : elle les anticipe.
L’ouverture d’un bureau à Londres en 2023 a marqué une étape décisive. Ce hub, le premier hors des États-Unis, symbolise une volonté de s’installer durablement et de tisser des liens étroits avec les acteurs locaux. Pour Irina Hemmers, partenaire et responsable Europe chez Thoma Bravo, cette initiative est une chance unique de renforcer leur empreinte dans une région en pleine *digitalisation*.
« L’Europe se numérise à grande vitesse, et les entreprises logicielles leaders cherchent un soutien dédié pour accélérer leur croissance. »
– Irina Hemmers, Partenaire chez Thoma Bravo
Pourquoi les Logiciels ? Un Choix Stratégique
Si Thoma Bravo mise sur les logiciels, ce n’est pas un hasard. Ce secteur est le moteur de l’innovation dans presque tous les domaines : santé, finance, éducation, transports… Les entreprises qui développent des solutions numériques sont devenues indispensables pour répondre aux besoins d’un monde connecté. En Europe, où la *digitalisation* s’accélère, ces sociétés représentent un vivier d’opportunités pour les investisseurs.
Contrairement au venture capital, qui parie sur des startups en phase de démarrage, le private equity s’intéresse à des entreprises déjà établies, prêtes à franchir un cap. Thoma Bravo cible ainsi des structures solides, avec un potentiel de croissance inexploité, qu’elle peut accompagner vers de nouveaux sommets grâce à son expertise et ses ressources financières.
Quelques exemples concrets ? Outre *Darktrace*, on peut citer des investissements dans des sociétés comme *Qlik* ou *Sophos*, qui ont bénéficié de cette approche pour se restructurer et conquérir de nouveaux marchés. Cette stratégie pourrait bien redéfinir les ambitions des PME technologiques européennes.
Un Contexte Européen en Mutation
L’Europe n’est pas en reste en matière de financement. Des fonds locaux comme *Atomico* ou *Cherry Ventures* continuent de soutenir les jeunes pousses à fort potentiel. Mais l’arrivée d’un acteur comme Thoma Bravo change la donne : elle apporte une échelle et une vision différentes, axées sur des investissements massifs et des rachats stratégiques.
Le timing est également révélateur. Avec le repli de certains VC américains, les startups européennes cherchent des partenaires capables de les accompagner dans une phase de consolidation. Thoma Bravo, avec son fonds de *1,8 milliard d’euros*, se positionne comme un allié de poids pour ces entreprises en quête de stabilité et de croissance.
Voici quelques chiffres pour illustrer cette dynamique :
- *14 milliards d’euros* investis en Europe depuis 2011.
- 16 deals réalisés, dont plusieurs rachats majeurs.
- *1,8 milliard d’euros* pour ce nouveau fonds dédié.
Quels Impacts pour les Startups Européennes ?
Pour les startups, l’arrivée de Thoma Bravo est une aubaine, mais aussi un défi. D’un côté, elle offre une source de financement conséquente et un savoir-faire éprouvé pour scaler à l’international. De l’autre, elle impose une pression accrue pour atteindre une taille critique et attirer l’attention de tels investisseurs.
Les entreprises ciblées ne sont pas des débutantes : elles ont déjà un produit viable, une base de clients et un chiffre d’affaires significatif. Pour elles, collaborer avec Thoma Bravo pourrait signifier une accélération fulgurante, mais aussi une perte d’autonomie si elles passent sous contrôle majoritaire.
Un point positif ? Cette présence renforce la crédibilité de l’écosystème européen. Si un géant comme Thoma Bravo mise sur le continent, cela envoie un signal fort aux autres investisseurs mondiaux : l’Europe est un terrain fertile pour l’innovation.
Un Avenir Numérique en Accélération
La *digitalisation* rapide de l’Europe est un moteur clé derrière cette initiative. Des secteurs comme la cybersécurité, les fintechs ou encore les solutions SaaS (*Software as a Service*) explosent, portés par une demande croissante. Thoma Bravo l’a bien compris et compte capitaliser sur cette vague pour soutenir des entreprises capables de devenir des leaders mondiaux.
Mais ce n’est pas sans risques. Le private equity, par nature, cherche des rendements élevés, souvent en restructurant ou en revendant les entreprises acquises. Les startups devront donc naviguer entre opportunité et prudence pour tirer le meilleur parti de cette collaboration.
Pour résumer les enjeux :
- Accès à des fonds massifs pour accélérer la croissance.
- Risque de perte de contrôle pour les fondateurs.
- Renforcement de la compétitivité européenne face aux géants mondiaux.
Et Après ? Les Ambitions de Thoma Bravo
Ce fonds de *1,8 milliard d’euros* n’est qu’un début. Thoma Bravo ne cache pas son ambition de devenir un acteur incontournable en Europe. Avec une expertise affûtée dans les logiciels et une approche pragmatique, la firme pourrait bien redessiner le paysage des investissements technologiques sur le continent.
À moyen terme, on peut s’attendre à d’autres rachats spectaculaires, à l’image de *Darktrace*. À long terme, l’objectif est clair : faire de l’Europe un hub aussi dynamique que la Silicon Valley, mais avec une identité propre, portée par des champions locaux boostés par des capitaux étrangers.
Une chose est sûre : l’arrivée de Thoma Bravo marque un tournant. Reste à voir si les startups européennes sauront saisir cette chance pour écrire leur propre success-story.