Deux Offres de Reprise pour la Fonderie de Bretagne : Europlasma en Tête

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Deux Offres de Reprise pour la Fonderie de Bretagne  Europlasma en Tête   Innovationsfr
mars 6, 2025

Deux Offres de Reprise pour la Fonderie de Bretagne : Europlasma en Tête

Imaginez une usine au bord du gouffre, des salariés suspendus à un fil, et soudain, une lueur d’espoir venue d’un acteur inattendu. C’est l’histoire qui se joue aujourd’hui à Caudan, dans le Morbihan, où la Fonderie de Bretagne, en redressement judiciaire depuis janvier 2025, attire l’attention de deux repreneurs potentiels. Parmi eux, Europlasma, une entreprise française audacieuse, se démarque avec une proposition qui pourrait changer la donne. Mais entre promesses ambitieuses et doutes syndicaux, que réserve l’avenir à ce site industriel emblématique ? Plongeons dans cette saga industrielle où se mêlent innovation, stratégie et enjeux humains.

Un Tournant Décisif pour la Fonderie de Bretagne

Depuis des mois, la Fonderie de Bretagne vit dans l’incertitude. Placée en redressement judiciaire le 23 janvier 2025 par le tribunal de commerce de Rennes, cette usine historique, autrefois fleuron de Renault, a vu ses perspectives s’assombrir. Mais le 4 mars 2025, date limite pour les candidatures à sa reprise, deux offres ont émergé, ravivant l’espoir. L’une, encore mystérieuse, provient d’un acteur discret du secteur de la fonderie. L’autre, plus détaillée, porte la signature d’Europlasma, une entreprise qui n’en est pas à son premier sauvetage industriel.

Europlasma : Un Acteur aux Ambitions Stratégiques

Quand on parle d’Europlasma, on pense d’abord à une entreprise spécialisée dans le traitement des déchets dangereux. Mais ce groupe français, basé à Pessac en Gironde, a élargi son horizon ces dernières années. En 2021, il reprend les Forges de Tarbes, suivies de Satma Industries en 2022 et de Valdunes en 2024. Chaque fois, l’objectif est clair : redonner vie à des sites en difficulté grâce à une vision industrielle audacieuse. Aujourd’hui, c’est au tour de la Fonderie de Bretagne d’entrer dans son viseur, avec un projet qui mise sur une diversification vers le secteur de la **défense**.

Le plan d’Europlasma ? Préserver 240 des 300 emplois actuels et repositionner l’usine sur des marchés porteurs. L’automobile, activité historique de la fonderie, resterait au cœur du projet, mais une nouvelle orientation vers la production de pièces pour la défense, comme des corps d’obus, pourrait transformer radicalement son avenir. Une stratégie qui s’inscrit dans un contexte de **souveraineté nationale**, où la demande pour ce type de production ne cesse de croître en Europe.

Nous proposons un projet ambitieux assurant la pérennité du site, alliant relance industrielle et souveraineté.

– Communiqué officiel d’Europlasma, 5 mars 2025

Un Passé de Reprises : Succès ou Mirage ?

Si l’offre d’Europlasma séduit sur le papier, elle soulève aussi des questions. Les précédentes reprises menées par le groupe ont souvent été accompagnées de promesses d’investissements conséquents. Pourtant, dans le cas des Forges de Tarbes ou de Valdunes, les fonds nécessaires au véritable retournement ont parfois tardé à se concrétiser. À Caudan, Europlasma anticipe une « forte hausse d’activité » grâce à des lettres d’intention de clients potentiels. Mais sans détails précis sur les montants investis, certains restent sceptiques.

Pour les observateurs, cette prudence est légitime. La Fonderie de Bretagne, avec ses 300 salariés et son savoir-faire reconnu, représente un enjeu majeur pour la région. Une diversification réussie pourrait non seulement sauver des emplois, mais aussi positionner l’usine comme un acteur clé dans un secteur stratégique. À l’inverse, un échec risquerait de plonger le site dans une crise encore plus profonde.

Les Syndicats entre Espoir et Méfiance

Du côté des salariés, l’annonce des deux offres a été accueillie avec un mélange d’optimisme et de réserve. Lors d’un comité social et économique (CSE) tenu le 5 mars 2025, les grandes lignes du projet d’Europlasma ont été dévoilées. Mais pour Maël Le Goff, secrétaire général de la CGT à la Fonderie, le compte n’y est pas encore. « On nous parle de 240 emplois repris, mais pourquoi pas tous ? Et pourquoi attendre 2026 pour en réembaucher 40 autres ? » s’interroge-t-il.

Les syndicats pointent aussi du doigt la volonté d’Europlasma de revoir les accords d’entreprise existants. Une telle démarche, perçue comme un signe de défiance, alimente les inquiétudes. S’ajoute à cela un autre sujet brûlant : la dépendance persistante envers Renault, qui reste le principal client de l’usine. Avec seulement **10 % de diversification prévue à trois ans**, le risque de rester tributaire d’un unique donneur d’ordres demeure bien réel.

Il faut des ajustements. On ne peut pas continuer avec une monoproduction et un monoclient.

– Maël Le Goff, secrétaire général CGT, Fonderie de Bretagne

Renault : Le Fantôme dans l’Équation

Impossible de parler de la Fonderie de Bretagne sans évoquer Renault. Historiquement, le constructeur automobile a représenté jusqu’à 95 % du chiffre d’affaires de l’usine. Même après sa vente en 2022 au fonds allemand Callista Private Equity, cette dépendance n’a pas faibli. Fin 2024, les espoirs d’une reprise par Private Assets se sont envolés lorsque Renault a refusé de garantir des volumes de commandes suffisants. Un désengagement qui a précipité le redressement judiciaire.

Aujourd’hui, l’ombre de Renault plane toujours. Europlasma conditionne son offre à des engagements financiers, publics et privés, incluant probablement les 35 millions d’euros promis par le constructeur lors des négociations avortées avec Private Assets. Une partie de cette somme a déjà été débloquée, mais la confirmation de cet accompagnement reste un point clé pour la viabilité du projet.

La Défense : Une Opportunité en Or ?

Si Europlasma voit juste, la diversification vers la défense pourrait être le salut de la Fonderie. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les besoins en équipements militaires, notamment en corps d’obus, ont explosé en Europe. Le groupe, qui travaille déjà avec Nexter (fabricant du canon Caesar), dispose d’une expertise dans ce domaine. À Caudan, cette nouvelle orientation pourrait tirer parti des compétences des salariés et de l’outil industriel existant.

Mais cette transition ne se fera pas sans défis. Repositionner une usine traditionnellement tournée vers l’automobile demande des investissements, une réorganisation et une montée en compétences. Les lettres d’intention évoquées par Europlasma laissent entrevoir un potentiel, mais leur concrétisation reste à prouver. Pour les experts, c’est là que le bât blesse : une stratégie ambitieuse sans moyens clairs risque de rester lettre morte.

Les Prochaines Étapes : Un Calendrier Chargé

Le feuilleton de la Fonderie de Bretagne est loin d’être terminé. Le 12 mars 2025, le tribunal de commerce de Rennes rendra une première décision sur la suite de la procédure. Une période d’amélioration des offres pourrait alors s’ouvrir, permettant aux candidats d’affiner leurs propositions. Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d’Europlasma, est attendu sur place dans la semaine du 9 mars pour rencontrer les équipes et clarifier ses intentions.

Si tout se déroule comme prévu, la cession définitive pourrait intervenir mi-avril. D’ici là, les regards seront tournés vers les négociations entre Europlasma, les syndicats et les parties prenantes financières. Un équilibre délicat à trouver pour éviter que cette lueur d’espoir ne s’éteigne.

Une Leçon d’Innovation Industrielle

L’histoire de la Fonderie de Bretagne illustre les défis auxquels font face les industries traditionnelles en France. Entre dépendance à un client historique, besoin de diversification et recherche de repreneurs audacieux, le cas de Caudan est emblématique. Europlasma, avec sa stratégie mêlant héritage industriel et secteurs d’avenir, incarne une forme d’**innovation pragmatique**. Mais pour réussir, elle devra transformer ses ambitions en actes concrets.

Pour les salariés, c’est une question de survie. Pour la région Bretagne, un enjeu de souveraineté économique. Et pour Europlasma, une occasion de prouver que son modèle peut tenir ses promesses. Voici les ingrédients d’un récit industriel qui, d’ici quelques mois, pourrait devenir un exemple de résilience… ou un avertissement.

Et Si Tout Reposait sur la Collaboration ?

À y regarder de plus près, le destin de la Fonderie ne dépend pas seulement d’Europlasma. Les pouvoirs publics, Renault et les syndicats ont tous un rôle à jouer. Une collaboration réussie pourrait débloquer les fonds nécessaires, sécuriser les emplois et ouvrir la voie à une diversification durable. À l’inverse, des intérêts divergents risquent de compromettre l’ensemble du projet.

Quelques pistes émergent déjà pour renforcer l’offre d’Europlasma :

  • Un engagement clair de Renault sur des commandes à moyen terme.
  • Une accélération de la diversification vers la défense dès la première année.
  • Des garanties sur le maintien de tous les emplois actuels.

Ces ajustements, s’ils sont pris en compte, pourraient faire pencher la balance en faveur d’une reprise réussie. Reste à voir si les acteurs sauront saisir cette opportunité.

Un Symbole pour l’Industrie Française

Plus qu’une simple usine, la Fonderie de Bretagne est un symbole. Celui d’une industrie confrontée à la mondialisation, aux transitions écologiques et aux impératifs de souveraineté. Son sauvetage par une entreprise comme Europlasma, si ambitieux soit-il, pose une question essentielle : peut-on encore réinventer les fleurons industriels d’hier pour en faire les champions de demain ?

Pour l’instant, les dés ne sont pas jetés. Les prochaines semaines seront décisives, et chaque décision comptera. À Caudan, on retient son souffle, espérant que cette saga industrielle se termine sur une note positive. Et vous, qu’en pensez-vous ? L’avenir de la Fonderie repose-t-il sur une audace bien calibrée ou sur des promesses trop belles pour être vraies ?

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