Que Veut Construire Build Canada pour l’Avenir ?

Au cœur de l’hiver canadien, en février 2025, une initiative a vu le jour, portée par une poignée d’entrepreneurs audacieux. Leur ambition ? Secouer les fondations d’un pays qu’ils jugent trop timide face aux défis du XXIe siècle. Build Canada, c’est le nom de ce projet qui fait déjà couler beaucoup d’encre, mêlant espoirs, critiques et débats enflammés. Mais au-delà du buzz, une question persiste : que cherche-t-on réellement à construire avec cette plateforme ?

Build Canada : Une Vision pour Réveiller le Géant Endormi

Le Canada, avec ses vastes ressources et son talent brut, devrait être un leader mondial incontesté. Pourtant, pour beaucoup, il stagne, freiné par une bureaucratie lourde et une frilosité chronique face au changement. Build Canada veut changer la donne en proposant des idées disruptives, élaborées par des entrepreneurs qui ont déjà fait leurs preuves dans le monde des affaires.

Derrière ce mouvement, on trouve des figures comme Daniel Debow, ancien vice-président de Shopify, ou encore Tobi Lütke, PDG de la même entreprise. Leur objectif ? Transformer des concepts nés dans les coulisses des startups en politiques concrètes, capables de propulser le pays vers un avenir plus prospère et innovant.

Des Idées qui Dépassent les Réseaux Sociaux

Tout commence par une frustration partagée : les bonnes idées restent trop souvent cantonnées aux discussions informelles ou aux publications éphémères sur X. Build Canada veut combler ce fossé en structurant ces propositions pour qu’elles deviennent des leviers d’action pour les décideurs politiques.

Chaque semaine, la plateforme publie des mémos politiques, rédigés par des entrepreneurs et soutenus par des experts en politiques publiques. Ces documents abordent des thèmes variés : de la vente des ressources canadiennes à l’international à la refonte des systèmes d’immigration pour attirer les talents mondiaux.

« Les entrepreneurs ont des idées précises, mais ils n’ont pas le temps de les formater pour les débats politiques. Nous faisons ce pont. »

– Daniel Debow, initiateur de Build Canada

Un Éventail de Propositions Audacieuses

Build Canada ne se contente pas de vagues promesses. Les propositions sont concrètes, parfois radicales. Parmi elles, on retrouve des idées qui pourraient transformer le paysage économique et social du pays.

Par exemple, certains membres plaident pour une réforme du système d’immigration, visant à attirer les diplômés des meilleures universités mondiales via un processus accéléré. D’autres suggèrent de réduire les barrières interprovinciales pour fluidifier le commerce intérieur, un frein historique à la croissance.

• Exporter davantage de produits et services canadiens à l’échelle mondiale.
• Simplifier les réglementations pour stimuler l’innovation dans les startups.
• Investir massivement dans les infrastructures numériques pour une connectivité optimale.

Une IA au Service de l’Innovation

Ce qui distingue Build Canada, c’est aussi son utilisation de l’**intelligence artificielle**. L’IA est mise à contribution pour analyser des données complexes, simuler l’impact des politiques proposées et même générer des brouillons de mémos. Une approche qui reflète l’ADN technologique de ses fondateurs.

Cette intégration de la technologie ne passe pas inaperçue. Elle symbolise une volonté de moderniser non seulement les idées, mais aussi la manière dont elles sont élaborées et présentées aux décideurs.

Pourquoi Tant de Controverses ?

Malgré son ambition, Build Canada ne fait pas l’unanimité. Certains y voient une tentative des élites technologiques de s’immiscer dans la sphère politique sans légitimité démocratique. Une lettre ouverte, signée par plus de 1 000 travailleurs du secteur tech, dénonce une prise de pouvoir par des leaders « non élus et non responsables ».

Les parallèles avec le *Department of Government Efficiency* (DOGE) aux États-Unis, porté par Elon Musk, alimentent les craintes. Là-bas, des coupes massives dans les programmes publics ont suscité des débats houleux. Au Canada, les critiques s’inquiètent d’une influence similaire, notamment après que Shopify a réduit son soutien aux initiatives de diversité.

« Ce n’est pas la bonne direction pour le Canada. »

– Extrait de la lettre ouverte des travailleurs tech

Un Projet Non Partisan, Vraiment ?

Build Canada se présente comme une initiative apolitique, ouverte à tous les leaders prêts à adopter ses idées. Pourtant, la présence de figures comme Tobi Lütke, connu pour ses prises de position tranchées, soulève des doutes. Les critiques estiment que le projet pourrait servir des intérêts spécifiques, masqués sous un vernis d’universalité.

Daniel Debow, lui, rejette ces accusations. Pour lui, l’objectif est clair : accélérer l’adoption de solutions pragmatiques, sans attendre des gouvernements souvent trop lents à réagir.

Les Défis d’une Ambition Nationale

Transformer un pays comme le Canada n’est pas une mince affaire. Entre les différences régionales, les priorités économiques divergentes et les tensions politiques, Build Canada devra naviguer dans un environnement complexe.

Prenez l’exemple de la proposition sur le rail à grande vitesse. Si l’idée séduit pour relier Toronto, Montréal et Vancouver, son coût astronomique et les intérêts provinciaux pourraient la reléguer au rang de doux rêve.

Et Si Ça Marchait ?

Imaginons un instant que Build Canada réussisse. Un Canada où les startups prospèrent sans entraves, où les talents affluent du monde entier, et où l’innovation dicte le rythme de l’économie. Ce serait un virage majeur, un modèle pour d’autres nations.

Mais pour y parvenir, il faudra convaincre au-delà des cercles technologiques. Les citoyens, les petites entreprises et les régions éloignées devront voir des bénéfices tangibles, pas seulement des promesses futuristes.

Un Pont Entre Idées et Réalité

Build Canada n’est pas une utopie figée. C’est un laboratoire d’idées, un espace où des esprits brillants tentent de dessiner un avenir meilleur. Leur succès dépendra de leur capacité à transformer ces visions en actions concrètes, adoptées par ceux qui tiennent les rênes du pouvoir.

Pour l’instant, le projet oscille entre espoir et scepticisme. Une chose est sûre : il a déjà réussi à faire parler de lui, secouant un pays parfois trop confortable dans son immobilisme.

Alors, que construit Build Canada ? Peut-être pas un édifice tangible, mais une nouvelle façon de penser l’avenir. Reste à savoir si cette fondation tiendra face aux vents contraires.