Bench : Quand les Clients Paient Deux Fois Leurs Services

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mars 15, 2025

Bench : Quand les Clients Paient Deux Fois Leurs Services

Saviez-vous que derrière les promesses d’innovation et de simplicité des startups, certaines histoires prennent des tournures inattendues ? Prenez Bench, une fintech canadienne qui devait révolutionner la comptabilité grâce à l’intelligence artificielle. Rachetée fin 2024 par Employer.com après une faillite retentissante, elle se retrouve aujourd’hui au cœur d’une polémique : des clients affirment devoir payer une seconde fois pour des services déjà réglés. Plongeons dans cette affaire qui mêle espoirs déçus, engagements non tenus et questions éthiques.

Bench : Une Promesse d’Innovation à Double Tranchant

Lancée avec l’ambition de simplifier la vie des petites entreprises, Bench a séduit des milliers de clients en promettant une comptabilité automatisée, rapide et abordable. Mais derrière cette façade brillante, la réalité était bien plus chaotique. Aujourd’hui, alors que la startup tente de se relever sous la houlette d’Employer.com, les témoignages de clients mécontents s’accumulent.

Une Faillite Qui a Tout Changé

Le 26 décembre 2024, Bench a brutalement fermé ses portes, victime d’un manque de liquidités. Après avoir brûlé **135 millions de dollars** en fonds levés, la startup n’a pas su concrétiser sa vision d’une comptabilité entièrement pilotée par l’IA. La Banque Nationale du Canada, son principal créancier, a refusé d’injecter 7,7 millions supplémentaires, précipitant sa chute.

Moins de 72 heures plus tard, Employer.com, une entreprise américaine, annonçait son rachat pour **9 millions de dollars**, un prix dérisoire au regard des investissements initiaux. Ce sauvetage éclair semblait une aubaine, mais il a vite révélé des fissures.

Des Clients Pris au Piège

Imaginez : vous payez pour un service, et des mois plus tard, on vous demande de régler à nouveau pour obtenir ce qui vous est dû. C’est l’expérience vécue par certains clients de Bench. Une entreprise nommée Qorum a même porté plainte, affirmant qu’on lui a exigé un nouvel abonnement pour accéder à sa déclaration fiscale 2023, déjà payée sous l’ancienne direction.

« Jesse Tinsley a fait des déclarations trompeuses en assurant qu’Employer.com honorerait les services prépayés. »

– Extrait de la plainte déposée par Qorum

Un autre client, resté anonyme, raconte avoir été choqué en découvrant qu’il devait renouveler son abonnement pour récupérer des livres comptables payés deux ans plus tôt. Face à ses protestations, un représentant de Bench lui a répondu que la nouvelle entité, surnommée **Bench 2.0**, n’avait aucune obligation envers les engagements passés.

Les Promesses d’Employer.com en Question

Jesse Tinsley, PDG d’Employer.com, avait pourtant juré sur LinkedIn et en interview de respecter les paiements antérieurs des clients. Une déclaration ambitieuse, mais qui semble s’effriter face aux faits. Matt Charney, directeur marketing d’Employer.com, nie fermement ces accusations, assurant que les services prépayés sont honorés.

Pourtant, Andrew Pietra, fondateur de Qorum, maintient qu’un abonnement actif lui a été imposé pour obtenir sa déclaration fiscale. Où est la vérité dans ce jeu de contradictions ?

Un Modèle Économique Fragile

Avant sa faillite, Bench misait gros sur l’intelligence artificielle pour remplacer les comptables humains. Une idée séduisante, mais qui a tourné au fiasco. Les anciens employés évoquent des retards interminables et des piles de dossiers inachevés, l’IA peinant à tenir ses promesses.

Cette dépendance excessive à la technologie a non seulement vidé les caisses, mais aussi laissé des clients dans l’incertitude. Le rachat par Employer.com devait remettre de l’ordre, mais les plaintes suggèrent un autre scénario.

Une Communication Ambiguë

Plus troublant encore, certains clients ont reçu des notifications les incitant à renoncer à leurs droits à un remboursement pour des services prépayés. Un bouton de consentement, discret mais lourd de conséquences, qui a suscité la méfiance. Était-ce une tentative de se dédouaner à moindre coût ?

Cette stratégie, si elle est avérée, jette une ombre sur la bonne foi d’Employer.com. Les clients, déjà échaudés par la fermeture soudaine de Bench, se sentent trahis par cette transition chaotique.

Les Leçons à Tirer de l’Affaire Bench

Cette saga soulève des questions cruciales sur la confiance dans les startups technologiques. Voici quelques enseignements à retenir :

  • Les promesses d’automatisation ne garantissent pas la fiabilité.
  • Un rachat ne signifie pas une continuité sans faille pour les clients.
  • La transparence est essentielle pour maintenir la crédibilité.

Pour les petites entreprises qui comptaient sur Bench, cette expérience est un rappel brutal : derrière les innovations séduisantes, il y a parfois des risques mal anticipés.

Quel Avenir pour Bench et Employer.com ?

Alors que la polémique enfle, l’avenir de Bench sous Employer.com reste incertain. Les poursuites judiciaires, comme celle de Qorum, pourraient ternir davantage leur réputation. Mais au-delà des litiges, c’est la capacité de la nouvelle direction à restaurer la confiance qui sera déterminante.

Pour l’instant, les clients oscillent entre frustration et espoir. Certains envisagent de tourner la page, tandis que d’autres attendent des preuves concrètes que les engagements seront tenus.

Une Réflexion Plus Large sur la Fintech

L’histoire de Bench n’est pas isolée. Elle reflète les défis d’un secteur fintech en pleine effervescence, où l’innovation côtoie souvent l’instabilité. Les startups promettent de bouleverser les codes, mais à quel prix pour leurs utilisateurs ?

Entre ambitions démesurées et réalités économiques, le parcours de Bench invite à une réflexion : la technologie peut-elle tout résoudre, ou avons-nous encore besoin d’une touche humaine pour équilibrer la balance ?

Pour aller plus loin, cette affaire pourrait aussi inciter les régulateurs à mieux encadrer les transitions lors des rachats de startups en difficulté. Car au bout du compte, ce sont les clients qui paient – parfois littéralement – le prix des erreurs stratégiques.

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