
Philippe Salle et Franck Chartier : Le Renouveau d’Atos
Saviez-vous qu’un géant de l’informatique comme Atos, après avoir frôlé le précipice financier, mise aujourd’hui sur deux experts issus du secteur immobilier pour se réinventer ? En février 2025, Philippe Salle et Franck Chartier ont pris les commandes de cette entreprise emblématique, marquée par une année 2024 tumultueuse. Leur mission : transformer une structure fragilisée par un endettement colossal en une force innovante prête à reconquérir le marché. Une histoire de résilience et d’audace qui mérite qu’on s’y attarde.
Un Duo Improbable pour un Défi Colossal
Quand on pense à Atos, on imagine des data centers, des solutions numériques pointues, ou encore des contrats avec des gouvernements. Mais un virage stratégique a surpris tout le monde : l’arrivée de deux profils issus de l’immobilier pour diriger cette firme technologique. Philippe Salle, nouveau PDG, et Franck Chartier, directeur général France, ne sont pas des novices. Leur parcours, bien que éloigné des lignes de code, pourrait bien être la clé d’un renouveau inattendu.
Philippe Salle : De l’Immobilier à la Tech
À 59 ans, Philippe Salle n’est pas un inconnu dans le monde des affaires. Ingénieur des Mines, il a dirigé des poids lourds comme Altran ou Elior avant de prendre les rênes d’Emeria, un leader des services immobiliers intégrant une forte composante technologique. Chez Emeria, il a piloté des entités comme Foncia, modernisant la gestion immobilière grâce à des outils numériques. Aujourd’hui, chez Atos, il apporte cette vision hybride, mêlant rigueur opérationnelle et innovation.
« Philippe Salle excelle à transformer des organisations complexes en machines performantes. »
– Un ancien collaborateur chez Emeria
Sa nomination, effective depuis le 1er février 2025, intervient après le départ de Jean-Pierre Mustier. La mission qui lui est confiée est claire : redresser une entreprise dont la dette a atteint des niveaux critiques et orchestrer un plan d’affaires ambitieux. Avec une augmentation de capital de 233 millions d’euros obtenue en décembre 2024, il dispose d’une première bouffée d’oxygène pour relancer la machine.
Franck Chartier : Le Numérique au Service des Clients
À ses côtés, Franck Chartier, 53 ans, incarne une autre facette de ce renouveau. Ingénieur en systèmes d’information, il a passé des années dans le numérique avant de rejoindre Emeria en 2018. Là, il a dirigé des filiales spécialisées dans les ERP et les logiciels pour les professionnels de l’immobilier. Chez Atos, son rôle de directeur général France est pivotal : garantir un accompagnement client irréprochable tout en soutenant la croissance commerciale.
Son expérience dans la gestion de solutions technologiques pour un secteur aussi exigeant que l’immobilier lui donne une longueur d’avance. Il connaît l’importance d’un service client robuste, un domaine où Atos doit regagner la confiance après des années de turbulences.
Pourquoi l’Immobilier ? Une Reconversion Surprenante
À première vue, associer immobilier et informatique semble audacieux, voire risqué. Pourtant, cette stratégie n’est pas dénuée de sens. L’immobilier, sous l’impulsion de leaders comme Salle et Chartier, a intégré ces dernières années des technologies avancées : gestion de données, plateformes numériques, ou encore outils d’automatisation. Cette expertise pourrait permettre à Atos de renforcer ses propres solutions, notamment dans la **transformation numérique**, un secteur clé pour ses clients.
De plus, leur passé chez Emeria leur a appris à naviguer dans des environnements compétitifs et à optimiser des structures complexes. Une compétence précieuse pour une entreprise qui doit non seulement réduire sa dette, mais aussi repositionner son offre face à des concurrents agressifs.
Atos en Crise : Retour sur une Année Chaotique
Pour comprendre l’ampleur du défi, un retour en arrière s’impose. En 2024, Atos a traversé une tempête financière sans précédent. Endettée à hauteur de plusieurs milliards d’euros, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires chuter de 10 % sur l’année. Une bataille entre repreneurs potentiels a envenimé la situation, tandis que des rumeurs de démantèlement circulaient dans les couloirs.
La restructuration, entamée sous la direction de Jean-Pierre Mustier, a permis de stabiliser temporairement le navire. Mais c’est à Philippe Salle et Franck Chartier de transformer cette accalmie en véritable relance. Leur objectif ? Atteindre une **trésorerie positive** d’ici 2026, comme annoncé dans le plan stratégique de septembre 2024.
Les Défis à Relever : Une Feuille de Route Chargée
Redresser Atos ne sera pas une promenade de santé. Les obstacles sont nombreux, mais les deux dirigeants ont déjà une stratégie en tête. Voici les priorités qui se dessinent :
- Restaurer la confiance des clients avec des services irréprochables.
- Réduire l’endettement grâce à une gestion rigoureuse des ressources.
- Repositionner Atos comme leader dans la transformation numérique.
Ces ambitions nécessitent une coordination sans faille entre les équipes françaises, dirigées par Chartier, et la vision globale portée par Salle. Un tandem complémentaire qui pourrait faire des étincelles.
Un Plan pour l’Avenir : 2026 en Ligne de Mire
Le plan stratégique dévoilé en septembre 2024 donne une feuille de route claire. Après des années de pertes, Atos prévoit un retour à la croissance dès 2026. Cette projection ambitieuse repose sur plusieurs leviers :
D’abord, une consolidation des activités principales, comme les services cloud et la cybersécurité, deux domaines où Atos reste compétitif. Ensuite, une optimisation des coûts, rendue possible par l’expérience de Salle dans la restructuration d’entreprises en difficulté. Enfin, un focus sur l’innovation, où Chartier pourra tirer parti de son expertise en solutions numériques.
« L’objectif est de faire d’Atos une entreprise agile et rentable d’ici deux ans. »
– Philippe Salle, lors de sa prise de fonction
L’Immobilier Tech : Une Inspiration pour Atos ?
L’un des aspects les plus fascinants de cette transition est l’influence potentielle de l’immobilier tech sur Atos. Chez Emeria, Salle et Chartier ont déployé des outils comme des ERP ou des plateformes de gestion en temps réel. Ces technologies, bien que conçues pour un autre secteur, pourraient être adaptées pour renforcer les offres d’Atos, notamment dans la gestion de données ou les services aux entreprises.
Imaginez un Atos qui combine son savoir-faire en informatique avec des solutions inspirées de l’immobilier numérique : une gestion optimisée des infrastructures, des services clients plus fluides, ou encore des outils prédictifs pour anticiper les besoins. Ce croisement des univers pourrait devenir un atout différenciateur.
Les Premiers Signes de Reprise
À peine un mois après leur arrivée, des signaux positifs émergent. L’augmentation de capital de 233 millions d’euros, bouclée en décembre 2024, a donné un coup de pouce immédiat. Les équipes commerciales, sous la houlette de Chartier, travaillent déjà à reconquérir des clients perdus durant la crise. Quant à Salle, il a entamé des discussions avec les créanciers pour alléger la pression financière.
Mais le chemin reste long. Les analystes estiment que la trésorerie positive prévue pour 2026 dépendra de la capacité d’Atos à renouer avec une croissance organique. Un défi que ce duo atypique semble prêt à relever.
Et Après ? Les Enjeux à Long Terme
Si Philippe Salle et Franck Chartier réussissent leur pari, Atos pourrait redevenir un fleuron technologique européen. Mais au-delà des chiffres, leur arrivée pose une question plus large : et si les compétences transversales, issues de secteurs inattendus, étaient la clé pour réinventer les entreprises en crise ?
Leur parcours illustre une tendance croissante : la fusion des expertises pour répondre aux défis modernes. Dans un monde où la technologie et les services s’entremêlent, ce mariage entre immobilier et informatique pourrait inspirer d’autres entreprises à oser des choix audacieux.
Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers ce tandem. Réussiront-ils à transformer Atos en une success story ou s’agit-il d’un pari trop risqué ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : leur aventure ne laissera personne indifférent.