Ownright Révolutionne l’Immobilier avec 4,5M$ en Ontario

Saviez-vous que conclure une transaction immobilière peut ressembler à un parcours du combattant ? Entre paperasse interminable, frais imprévus et jargon juridique, acheter ou vendre une maison reste un défi pour beaucoup. C’est dans ce contexte qu’une startup torontoise, autrefois appelée Doormat et désormais rebaptisée Ownright, fait une entrée remarquée avec une levée de fonds de 4,5 millions de dollars canadiens pour révolutionner le secteur en Ontario.

Une ambition claire : simplifier l’immobilier

Lancée en 2022 par Robert Saunders, Joel Fox et Benjamin Berry, Ownright ne se contente pas de surfer sur la vague des startups technologiques. Cette entreprise de proptech (contraction de "property" et "technology") veut rendre les fermetures de transactions immobilières plus accessibles, transparentes et abordables. Comment ? En combinant technologie de pointe et expertise juridique au sein d’une même plateforme.

Un modèle qui bouscule les traditions

Dans un secteur dominé par des cabinets d’avocats traditionnels, souvent peu équipés technologiquement, Ownright propose une alternative audacieuse. Là où les processus classiques impliquent des échanges interminables et des coûts parfois opaques, la startup intègre ses propres avocats, opérant sous un cabinet partenaire, à une solution logicielle intuitive. Cette approche dite "verticalement intégrée" lui permet de contrôler chaque étape, de la signature à la finalisation.

« Notre ambition est de devenir l’avocat immobilier du Canada. »

– Robert Saunders, PDG d’Ownright

Ce positionnement séduit déjà. En seulement deux ans, Ownright a facilité plus de 1 000 transactions en Ontario, représentant une valeur cumulée de 750 millions de dollars. Un chiffre impressionnant qui pourrait dépasser le milliard d’ici fin 2025 selon leurs prévisions.

Une levée de fonds pour accélérer

Avec cette nouvelle injection de 4,5 millions de dollars, finalisée en décembre dernier, Ownright voit grand. Menée par Alate Partners et Relay Ventures, deux investisseurs torontois déjà impliqués dans un précédent tour de table, cette levée en actions vise à renforcer l’équipe (actuellement 19 personnes, bientôt 25) et à investir dans l’automatisation. L’objectif ? Affiner un processus déjà bien rodé pour capter davantage de parts de marché.

Pour l’instant, la startup se concentre sur l’Ontario, où elle détient encore moins de 1 % du marché des ventes résidentielles. Une marge de progression colossale dans une province où les transactions immobilières restent un moteur économique clé.

Qui sont les clients d’Ownright ?

Si les primo-accédants et vendeurs novices forment une large part de sa clientèle, Ownright attire aussi des profils variés : investisseurs immobiliers, propriétaires de plusieurs biens, ou encore simples particuliers cherchant à refinancer leur hypothèque. Cette diversité s’explique par un bouche-à-oreille efficace, porté par des agents immobiliers et courtiers hypothécaires séduits par la simplicité du service.

Leur promesse ? Des frais fixes, une transparence totale et une expérience utilisateur fluide. Un cocktail qui contraste avec les lenteurs habituelles du secteur.

La technologie au cœur de la stratégie

Ce qui distingue Ownright, c’est sa capacité à marier technologie et savoir-faire humain. Contrairement à un cabinet classique, la startup mise sur des outils numériques pour automatiser les tâches répétitives : vérification des certificats de statut, gestion des documents, suivi des étapes. Les avocats, eux, interviennent là où leur expertise est indispensable, garantissant une conformité juridique irréprochable.

Une concurrente locale, Deeded, adopte une stratégie similaire. Mais Ownright semble vouloir se démarquer par une exécution sans faille et une ambition nationale à plus long terme.

Un pivot stratégique réussi

À ses débuts, sous le nom de Doormat, l’entreprise avait levé 1,25 million de dollars en 2023 pour tester son concept. L’idée initiale était de s’étendre rapidement à la Colombie-Britannique et à l’Alberta. Mais après avoir "appris à scaler", selon Robert Saunders, Ownright a choisi de consolider ses bases en Ontario avant de viser d’autres provinces.

Ce recentrage illustre une maturité stratégique. Plutôt que de disperser ses ressources, la startup préfère peaufiner son modèle dans un marché qu’elle commence à maîtriser.

Les investisseurs croient au potentiel

Les soutiens financiers ne tarissent pas d’éloges. Courtney Cooper, d’Alate Partners, qui rejoint le conseil d’administration, voit en Ownright une réponse à un "vide criant" dans l’immobilier :

« Leur approche allie technologie et expertise humaine d’une manière qu’aucun cabinet traditionnel n’a su égaler. »

– Courtney Cooper, Alate Partners

Avec un total de 6,5 millions de dollars levés depuis sa création, Ownright dispose des moyens pour accélérer. Mais la route est encore longue pour devenir "l’avocat immobilier du Canada".

Et après l’Ontario ?

Pour l’instant, l’expansion hors Ontario reste en attente. Saunders insiste sur la nécessité de prouver la viabilité du modèle localement avant de conquérir d’autres régions. Une prudence qui pourrait porter ses fruits, vu la complexité des réglementations immobilières provinciales au Canada.

À terme, Ownright rêve d’un réseau pancanadien, simplifiant les transactions de Vancouver à Halifax. Mais chaque chose en son temps.

Les défis à venir

Si le succès est au rendez-vous, les obstacles ne manquent pas. La concurrence, même limitée, existe. Les cabinets traditionnels pourraient moderniser leurs pratiques, tandis que d’autres startups pourraient émerger. Sans oublier la volatilité du marché immobilier, sensible aux taux d’intérêt et à l’économie globale.

Ownright devra aussi maintenir une croissance soutenue tout en préservant la qualité de son service. Un équilibre délicat à trouver.

Pourquoi ça nous concerne tous

L’essor d’Ownright dépasse le cadre d’une simple success-story entrepreneuriale. En rendant l’immobilier plus accessible, cette startup pourrait démocratiser un secteur souvent perçu comme élitiste ou intimidant. Pour les jeunes générations, asphyxiées par la hausse des prix, c’est une lueur d’espoir.

Et si acheter une maison devenait aussi simple que commander en ligne ? Ownright n’y est pas encore, mais chaque transaction les en rapproche.

Un avenir à suivre

Avec des centaines de transactions mensuelles et une équipe en expansion, Ownright s’impose comme un acteur à surveiller dans l’écosystème des startups canadiennes. Son pari sur la proptech pourrait redéfinir notre rapport à la propriété. Reste à voir si cette ambition se concrétisera au-delà des frontières ontariennes.

En attendant, une chose est sûre : dans un monde où l’immobilier reste un pilier de la richesse, des initiatives comme celle-ci méritent toute notre attention.