La FTC Supprime ses Critiques de Big Tech : Que Cache Cette Décision ?

Et si une agence gouvernementale décidait soudainement d’effacer des centaines de traces de son passé critique envers les géants technologiques ? C’est exactement ce qui se passe avec la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis, qui vient de retirer plus de 300 articles de son site officiel. Publiés sous la direction de l’ancienne présidente Lina Khan, ces billets pointaient du doigt des entreprises comme Amazon ou Microsoft pour leur gestion douteuse des données personnelles. Une décision qui soulève des questions brûlantes : assiste-t-on à un virage idéologique sous l’ère Trump, ou à une tentative de réécrire l’histoire réglementaire ?

La FTC Face à un Tournant Historique

La FTC, connue pour son rôle de gardienne de la concurrence et de la protection des consommateurs, traverse une période troublée. Sous Lina Khan, nommée par Biden, l’agence avait adopté une posture offensive contre les monopoles technologiques. Aujourd’hui, ce passé semble s’effacer littéralement, alors que des articles disparaissent sans explication officielle. Que faut-il en penser ?

L’Héritage de Lina Khan : Une Ère de Rigueur

Pendant son mandat, Lina Khan a marqué les esprits par sa fermeté. Elle n’hésitait pas à qualifier les PDG de Big Tech de « parrains de la mafia », une métaphore choc pour dénoncer leur pouvoir écrasant. Son objectif ? Renforcer les lois antitrust pour limiter l’influence des géants technologiques sur les marchés américains.

« Ces entreprises contrôlent trop de secteurs clés. Il est temps de rétablir une concurrence équitable. »

– Lina Khan, ancienne présidente de la FTC

Ses critiques visaient notamment **Amazon**, accusé d’exploiter les données de ses vendeurs tiers, et **Microsoft**, pointé pour ses pratiques dans le cloud. Ces positions, bien documentées dans les blogs supprimés, reflétaient une volonté de transparence et de responsabilité. Alors pourquoi les effacer aujourd’hui ?

Un Changement de Cap sous Trump

Avec le retour de Donald Trump à la présidence, la FTC semble prendre une nouvelle direction. L’administration actuelle privilégie une dérégulation favorable aux entreprises, un contraste saisissant avec l’approche de Khan. La suppression de ces articles s’inscrit dans une campagne plus large visant à purger certains termes et idées des documents officiels, comme « femmes » ou « victimes ».

Cette décision n’est pas anodine. Elle pourrait signaler un relâchement dans la surveillance des pratiques anticoncurrentielles des géants technologiques. Mais est-ce légal ? Certains experts estiment que cette purge viole les règles sur la conservation des archives publiques.

Les Géants Technologiques dans le Viseur

Les articles supprimés ne se contentaient pas de critiquer. Ils détaillaient des cas précis : abus de position dominante, collecte massive de données, ou encore entraves à l’innovation des petites entreprises. Prenons **Amazon** : la FTC avait enquêté sur ses pratiques publicitaires et son traitement des vendeurs indépendants. Idem pour **Microsoft**, dont les services cloud étaient soupçonnés de verrouiller les clients dans un écosystème fermé.

Ces révélations, bien que techniques, touchaient un public large. Elles montraient comment les choix des grandes entreprises affectent notre quotidien, de la vie privée aux prix des produits. Leur disparition laisse un vide dans le débat public.

Une Menace pour les Start-ups ?

Les start-ups, souvent étouffées par les géants technologiques, pourraient être les grandes perdantes de ce revirement. Sans régulation stricte, des acteurs comme Amazon ou Google risquent de consolider encore plus leur domination. Moins de concurrence, c’est moins d’espace pour les jeunes pousses innovantes.

Un exemple concret : les outils d’intelligence artificielle. Si Microsoft ou Google monopolisent ce secteur, les petites entreprises auront du mal à rivaliser. La FTC jouait un rôle clé pour équilibrer les forces. Aujourd’hui, cet équilibre semble compromis.

Que Reste-t-il de la Transparence ?

La suppression de ces contenus pose une question fondamentale : qui décide de ce qui doit être oublié ? Sans réponse officielle de la FTC, les spéculations vont bon train. Certains y voient une volonté de plaire aux entreprises influentes, d’autres une simple réorganisation interne. Mais une chose est sûre : le public perd un accès précieux à l’historique des décisions réglementaires.

Pour mieux comprendre l’ampleur de cette purge, voici quelques chiffres :

• Plus de 300 articles supprimés en une seule vague.
• Des critiques visant au moins 5 grandes entreprises technologiques.
• Un silence total de la FTC face aux demandes d’explications.

Vers un Avenir Dérégulé ?

Si cette tendance se confirme, l’avenir de la régulation technologique pourrait être sombre. Les États-Unis, autrefois pionniers dans la lutte contre les monopoles, risquent de céder du terrain face à des entreprises toujours plus puissantes. Les consommateurs, eux, pourraient en payer le prix : moins de choix, moins de contrôle sur leurs données.

Et en France ? Nos propres régulateurs, comme la CNIL, observent de près ces évolutions. Car ce qui se passe outre-Atlantique influence souvent les politiques européennes. La question reste ouverte : jusqu’où ira cette vague de dérégulation ?

Un Débat à Suivre de Près

Ce n’est pas qu’une histoire de blogs effacés. C’est un signal sur la manière dont nos sociétés choisissent de gérer le pouvoir des technologies. Entre transparence et opacité, entre contrôle et laissez-faire, les décisions d’aujourd’hui façonneront le paysage numérique de demain. Alors, restez vigilants : l’histoire ne s’efface pas si facilement.