L’Europe Se Libère du Gaz Russe

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mai 27, 2025

L’Europe Se Libère du Gaz Russe

Imaginez un continent qui, en seulement trois ans, ambitionne de se libérer d’une dépendance énergétique vieille de décennies. C’est le pari audacieux de l’Europe, qui souhaite rompre ses liens avec le gaz naturel russe d’ici fin 2027. Mais derrière cette promesse, les défis sont colossaux : infrastructures, coûts, pressions politiques et économiques. Comment l’Europe peut-elle réussir cette transition tout en préservant sa compétitivité industrielle et son engagement écologique ?

Un Plan Européen pour l’Indépendance Énergétique

Le 6 mai 2025, la Commission européenne a dévoilé un plan stratégique visant à éliminer toute importation de gaz naturel russe d’ici la fin de 2027. Ce projet, porté par le commissaire à l’énergie Dan Jørgensen, s’inscrit dans la continuité du programme Repower EU lancé en 2022. L’objectif est clair : priver la Russie des revenus générés par ses exportations énergétiques tout en renforçant l’autonomie énergétique du continent.

Avant la guerre en Ukraine, la Russie fournissait 45 % du gaz naturel consommé en Europe. En 2024, cette part a chuté à 19 %, soit environ 52 milliards de mètres cubes, dont 20 milliards sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Malgré cette réduction, les 23 milliards d’euros dépensés en 2024 pour l’achat de gaz, pétrole et uranium russes montrent l’ampleur du défi.

« D’ici fin 2027, nous serons totalement libérés du gaz russe. Ce n’est pas une mince affaire, et les défis sont nombreux. »

– Dan Jørgensen, Commissaire européen à l’énergie

Les Étapes Clés du Plan

La stratégie européenne repose sur plusieurs piliers. Dès fin 2025, les nouveaux contrats d’achat de gaz russe, y compris les transactions spot, seront interdits. Par la suite, les contrats à long terme, qui représentent une part significative des importations, devront être progressivement éliminés d’ici 2027. Pour assurer la transparence, les entreprises européennes devront déclarer les détails de leurs accords existants.

En parallèle, l’Europe mise sur une diversification des sources d’approvisionnement. Les États-Unis, le Qatar et le Canada devraient accroître leurs exportations de GNL d’ici 2026, tandis que des projets comme Neptun Deep en Roumanie promettent 8 milliards de mètres cubes annuels dès 2027. L’expansion du Trans Adriatic Pipeline permettra également d’importer davantage de gaz depuis l’Azerbaïdjan.

Enfin, la Commission table sur une réduction drastique de la consommation de gaz, estimée entre 40 et 50 milliards de mètres cubes d’ici 2027. Cette baisse repose sur des mesures de sobriété énergétique, comme l’isolation des bâtiments, et sur l’électrification des processus industriels.

Les Défis Techniques et Économiques

Si le plan est ambitieux, sa mise en œuvre soulève des questions. La fin du transit via le gazoduc Brotherhood en Ukraine, début 2025, a réduit les importations russes de 19 à 13 %. Cette transition s’est faite sans crise majeure, mais les prix du gaz ont connu des hausses temporaires. L’Europe a renforcé ses capacités d’importation avec 14 nouvelles unités de regazéification depuis 2022, portant sa capacité à 250 milliards de mètres cubes par an. Cependant, la dépendance croissante au GNL, notamment américain, pose un risque de nouvelle dépendance énergétique.

Le coût économique est un autre point sensible. Le gaz russe reste moins cher que les alternatives, notamment l’électricité, pour produire de la chaleur. Cette compétitivité attire certains industriels, notamment en Allemagne, qui espèrent un retour du gaz russe pour relancer leurs secteurs en difficulté.

« Si une paix raisonnable est conclue en Ukraine, nous pourrions retrouver un flux de 60 à 70 milliards de mètres cubes par an. »

– Didier Holleaux, Vice-président exécutif d’Engie

Les Obstacles Politiques

La politique complique encore la donne. La Slovaquie et la Hongrie, approvisionnées via le gazoduc Turkstream, s’opposent au plan européen. Leur proximité avec la Russie pourrait freiner l’unanimité nécessaire à Bruxelles. De plus, la Russie a tout intérêt à maintenir ses exportations vers l’Europe, un levier qu’elle pourrait utiliser dans les négociations de paix en Ukraine.

Enfin, l’augmentation des importations de GNL américain, qui représentent près de 50 % du GNL européen en 2024, pourrait créer une dépendance envers les États-Unis. Avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence, cette relation pourrait devenir un enjeu stratégique.

Vers une Transition Écologique ?

Le plan européen s’inscrit dans une volonté plus large de transition énergétique. Réduire la dépendance au gaz fossile, qu’il soit russe ou non, est cohérent avec les objectifs climatiques. Cependant, le GNL, souvent plus polluant que le charbon lorsqu’il est transporté par voie maritime, pose un défi environnemental. L’Europe devra investir massivement dans les énergies renouvelables pour compenser cette transition sans compromettre ses engagements écologiques.

Des initiatives comme l’isolation des logements et l’électrification des industries sont prometteuses, mais leur mise en œuvre à grande échelle demande du temps et des financements conséquents. Le risque de désindustrialisation, soulevé par certains experts, plane également, surtout dans les secteurs énergivores.

Les Solutions pour Réussir

Pour surmonter ces défis, l’Europe peut s’appuyer sur plusieurs leviers :

  • Accélérer le déploiement des énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire.
  • Renforcer les interconnexions énergétiques entre pays pour optimiser les ressources.
  • Investir dans des technologies de stockage d’énergie pour pallier l’intermittence des renouvelables.
  • Soutenir les projets gaziers alternatifs, comme Neptun Deep, pour diversifier les sources.

Ces solutions nécessitent une coordination sans faille entre les États membres et des investissements massifs. La volonté politique sera déterminante pour maintenir le cap face aux pressions économiques et géopolitiques.

Un Équilibre Délicat à Trouver

Le plan de l’Europe pour se libérer du gaz russe est une entreprise titanesque. Il combine des objectifs géopolitiques, économiques et environnementaux dans un contexte de tensions internationales. Si la réduction de la dépendance énergétique est une priorité, elle ne doit pas se faire au détriment de la compétitivité industrielle ou des engagements climatiques.

Les prochaines années seront cruciales. L’Europe parviendra-t-elle à diversifier ses approvisionnements tout en accélérant sa transition énergétique ? La réponse dépendra de sa capacité à innover, collaborer et surmonter les obstacles politiques. Une chose est sûre : l’avenir énergétique du continent se joue maintenant.

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