Merz Critique l’Offensive d’UniCredit sur Commerzbank

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Merz Critique lOffensive dUniCredit sur Commerzbank   Innovationsfr
juin 29, 2025

Merz Critique l’Offensive d’UniCredit sur Commerzbank

Pourquoi une banque italienne suscite-t-elle autant de remous en Allemagne ? La tentative d’UniCredit, géant bancaire italien, de s’emparer d’une part significative de Commerzbank, l’une des plus grandes banques allemandes, a provoqué une onde de choc à Berlin. Le chancelier Friedrich Merz, figure centrale de cette controverse, a pris une position ferme, dénonçant une manoeuvre qu’il juge inacceptable. Cette bataille financière dépasse les simples chiffres : elle touche à l’identité économique de l’Allemagne et à la souveraineté de son système bancaire.

Un Conflit Bancaire aux Enjeux Nationaux

Depuis l’annonce par UniCredit de sa montée au capital de Commerzbank, les tensions entre l’Italie et l’Allemagne se sont intensifiées. En septembre 2024, UniCredit a révélé avoir acquis environ 28 % des parts de Commerzbank via des transactions financières complexes, notamment des dérivés. Cette stratégie, perçue comme agressive, a immédiatement suscité l’ire des autorités allemandes, à commencer par l’ancien chancelier Olaf Scholz, qui avait qualifié cette manoeuvre d’attaque inamicale. Merz, désormais à la tête du gouvernement, a repris le flambeau de cette opposition, soulignant l’importance systémique de Commerzbank pour l’économie allemande.

Cela vaut tout particulièrement pour une banque d’importance systémique comme Commerzbank AG.

– Friedrich Merz, chancelier allemand

Commerzbank n’est pas une banque ordinaire. En tant que deuxième plus grande banque cotée en Allemagne, elle joue un rôle crucial dans le financement des Mittelstand, ces petites et moyennes entreprises qui forment l’épine dorsale de l’économie allemande. Une prise de contrôle par UniCredit pourrait bouleverser cet écosystème, avec des répercussions potentielles sur l’emploi et les exportations.

Les Dessous de l’Offensive d’UniCredit

UniCredit, sous la direction de son PDG Andrea Orcel, n’a jamais caché son ambition de créer un géant bancaire paneuropéen. En augmentant sa participation dans Commerzbank à près de 29,9 % avec l’approbation de la Banque centrale européenne (BCE), UniCredit se positionne à la limite du seuil de 30 %, qui déclencherait une offre publique d’achat obligatoire selon la réglementation allemande. Orcel, connu pour son passé de banquier d’investissement chez Merrill Lynch, adopte une approche méthodique, qualifiant son investissement de financier tout en laissant la porte ouverte à une fusion complète d’ici 2026 ou 2027.

Cette stratégie a surpris Berlin, qui n’avait pas anticipé une telle rapidité après avoir vendu une partie de sa participation de 12 % dans Commerzbank en septembre 2024. Le gouvernement allemand, encore actionnaire minoritaire, craint de perdre le contrôle d’une institution clé et de lier son économie à celle de l’Italie, souvent perçue comme plus fragile en raison de sa dette publique élevée.

Pourquoi l’Allemagne Résiste-t-elle ?

La résistance de l’Allemagne à cette opération ne repose pas uniquement sur des considérations économiques. Elle touche aussi à une question d’identité nationale. Commerzbank est perçue comme un pilier du système financier allemand, garantissant un accès au crédit pour des milliers d’entreprises locales. Une fusion avec UniCredit pourrait déplacer le centre de décision vers Milan, au détriment de Francfort, un scénario que Berlin veut éviter à tout prix.

De plus, les craintes de suppressions d’emplois massives alimentent l’opposition. Lors de l’acquisition de la banque allemande HVB par UniCredit en 2005, des réductions importantes de personnel avaient été observées, un précédent que les syndicats allemands, comme Verdi, brandissent aujourd’hui comme un avertissement.

Nous ferons tout pour empêcher cette prise de contrôle.

– Stefan Wittmann, membre du conseil de surveillance de Commerzbank

Les employés de Commerzbank, soutenus par leur comité d’entreprise, ont organisé des manifestations, certains arborant des costumes symboliques pour exprimer leur refus d’une invasion italienne. Cette mobilisation illustre l’attachement profond des parties prenantes à l’indépendance de la banque.

Les Enjeux pour l’Europe

Ce conflit dépasse les frontières germano-italiennes et met en lumière les défis de l’intégration bancaire européenne. Depuis des années, les dirigeants européens appellent à la création d’un marché bancaire unifié pour renforcer la compétitivité face aux géants américains et chinois. Un rapport récent de Mario Draghi soulignait que l’absence de consolidation bancaire en Europe freine son développement économique, les grandes banques européennes ayant une capitalisation boursière bien inférieure à celle de leurs homologues américaines, comme JP Morgan.

Une fusion entre UniCredit et Commerzbank créerait une entité avec environ 1,3 trillion d’euros d’actifs, capable de rivaliser sur la scène mondiale. Cependant, les divergences entre Berlin et Rome sur la gestion de ce projet montrent à quel point les intérêts nationaux prédominent encore sur l’idéal d’union européenne.

Les Réactions Politiques et Économiques

Le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a salué la prise de position de Merz comme un signal politique fort. Lors d’une conférence de presse à Berlin, il a insisté sur l’engagement du gouvernement à préserver l’indépendance de Commerzbank. Cependant, il a aussi reconnu que des discussions politiques étaient en cours, sans en révéler les détails.

De son côté, l’Italie adopte une posture plus nuancée. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a défendu UniCredit, arguant que l’opposition allemande allait à l’encontre des principes d’un marché européen commun. Cette divergence de points de vue pourrait compliquer les relations entre les deux pays, membres influents de l’Union européenne.

Les Options Stratégiques de Commerzbank

Face à la menace d’une prise de contrôle, Commerzbank explore des alternatives pour renforcer son indépendance. Parmi celles-ci, l’acquisition d’une banque allemande de taille moyenne, comme Hamburg Commercial Bank ou Oldenburgische Landesbank, est envisagée. Une telle opération rendrait Commerzbank plus complexe à absorber pour UniCredit, tout en consolidant sa position sur le marché domestique.

La banque a également annoncé des résultats financiers solides pour le premier trimestre 2025, avec un bénéfice net de 834 millions d’euros, en hausse de 11,7 %. Ces performances, combinées à des rachats d’actions et à des réductions de coûts, visent à rassurer les investisseurs et à démontrer la viabilité d’une stratégie autonome.

Les Défis de la Régulation

La Banque centrale européenne (BCE) joue un rôle clé dans ce dossier. En mars 2025, elle a autorisé UniCredit à augmenter sa participation à 29,9 %, mais toute tentative de dépasser ce seuil nécessitera une nouvelle approbation. L’autorité allemande de supervision financière, BaFin, doit également examiner la solidité financière d’UniCredit et les risques potentiels liés à sa forte exposition aux obligations d’État italiennes, évaluées à environ 40 milliards d’euros.

La BCE, sous la direction de Claudia Buch, semble favorable à la consolidation bancaire transfrontalière, perçue comme un moyen de renforcer la résilience du secteur. Cependant, Berlin exerce une influence notable au sein de l’institution, ce qui pourrait compliquer les plans d’UniCredit.

Perspectives pour l’Avenir

Alors que les tensions persistent, plusieurs scénarios se dessinent pour l’avenir de Commerzbank :

  • UniCredit parvient à convaincre les régulateurs et les actionnaires, ouvrant la voie à une fusion historique.
  • Commerzbank renforce sa stratégie autonome en acquérant une banque locale, rendant une prise de contrôle plus difficile.
  • UniCredit se retire, choisissant de conserver sa participation comme un investissement financier sans chercher à prendre le contrôle.

Chacun de ces scénarios aura des implications profondes, non seulement pour les deux banques, mais aussi pour l’avenir de l’intégration bancaire européenne. La position de Merz, soutenue par une large partie de l’establishment allemand, reflète une volonté de protéger les intérêts nationaux dans un contexte de globalisation accrue.

Un Débat Plus Large sur la Souveraineté Économique

Ce bras de fer entre UniCredit et Commerzbank soulève des questions fondamentales sur la souveraineté économique dans une Europe intégrée. Alors que la BCE et la Commission européenne prônent des fusions transfrontalières pour créer des champions bancaires européens, les gouvernements nationaux restent attachés à la préservation de leurs institutions clés. Ce paradoxe met en lumière les limites actuelles de l’union bancaire européenne.

En parallèle, le débat sur la dette italienne, souvent perçue comme un risque par Berlin, ajoute une couche de complexité. Avec un ratio d’endettement public italien de 139 % du PIB, contre 64 % pour l’Allemagne, les craintes allemandes d’une contagion financière en cas de fusion ne sont pas infondées.

Conclusion : Une Bataille aux Enjeux Multiples

L’opposition de Friedrich Merz à l’offensive d’UniCredit sur Commerzbank illustre les tensions entre ambitions européennes et priorités nationales. Alors que l’Italie voit dans cette opération une opportunité de renforcer son influence bancaire, l’Allemagne défend farouchement son indépendance financière. Ce conflit, loin d’être résolu, continuera d’alimenter les débats sur l’avenir du secteur bancaire européen.

Pour l’instant, Commerzbank semble bien positionnée pour résister, grâce à ses résultats financiers solides et au soutien politique dont elle bénéficie. Mais dans un monde où les fusions transfrontalières deviennent incontournables, la question reste ouverte : l’Allemagne pourra-t-elle préserver ses champions nationaux face à la montée en puissance des géants étrangers ?

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