Métallurgie : APLD-Rebond Sauve l’Emploi en 2025

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juillet 17, 2025

Métallurgie : APLD-Rebond Sauve l’Emploi en 2025

Face à une conjoncture économique chahutée, la métallurgie française fait figure de pionnière. En avril 2025, un accord novateur, baptisé APLD-Rebond, a été signé par les partenaires sociaux pour préserver l’emploi dans ce secteur stratégique. Mais qu’est-ce qui rend ce dispositif si crucial, et comment s’inscrit-il dans un contexte de crise persistante ? Cet article explore les contours de cet accord, ses implications pour les entreprises et les salariés, ainsi que son rôle dans la sauvegarde des compétences industrielles.

Un Dispositif pour Répondre à la Crise

La métallurgie, un pilier de l’industrie française, traverse une période complexe. Avec une baisse de production de 7 % fin 2024 par rapport à 2019, et une chute des investissements de 11 % entre l’été 2023 et la fin de l’année dernière, le secteur fait face à des défis majeurs. Les secteurs de l’automobile et de la mécanique, particulièrement touchés, ont vu leurs effectifs se réduire de 12 000 postes en 2024. C’est dans ce contexte que l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), en collaboration avec les syndicats CFDT et FO, a signé un accord inédit le 18 avril 2025, faisant de la métallurgie la première branche à adopter l’APLD-Rebond.

Qu’est-ce que l’APLD-Rebond ?

L’Activité Partielle de Longue Durée Rebond, ou APLD-Rebond, est une version actualisée du dispositif instauré en 2020 pour soutenir les entreprises confrontées à une réduction d’activité durable, sans compromettre leur pérennité. Ce mécanisme, introduit par la Loi de finances 2025 et précisé par des décrets d’avril 2025, permet de réduire le temps de travail jusqu’à 40 % sur une période de 18 mois, consécutifs ou non, dans une fenêtre de 24 mois. Contrairement à son prédécesseur, qui couvrait 36 mois sur 48, l’APLD-Rebond est limitée à un an, jusqu’au 28 février 2026.

« Cet accord est essentiel pour protéger les salariés et accompagner les entreprises face à un ralentissement conjoncturel. »

– CFDT Métallurgie

Concrètement, les salariés en activité partielle perçoivent 70 % de leur rémunération brute pour les heures non travaillées, avec une garantie de 100 % s’ils suivent une formation. Les employeurs, quant à eux, bénéficient d’une aide de l’État et de l’Unédic à hauteur de 60 % de ces heures. Ce dispositif vise à éviter les licenciements économiques tout en maintenant les compétences au sein des entreprises.

Un Accord Simplifié pour les Entreprises

L’une des forces de l’accord signé dans la métallurgie réside dans sa souplesse. Contrairement à l’APLD initiale, qui nécessitait souvent un accord d’entreprise, l’APLD-Rebond permet aux employeurs de recourir au dispositif via un document unilatéral, à condition qu’il respecte le cadre fixé par l’accord de branche. Cette simplification est une aubaine pour les PME, qui représentent une large part du secteur et qui n’ont pas toujours les ressources pour négocier des accords complexes.

Pour mettre en œuvre l’APLD-Rebond, les entreprises doivent transmettre leur accord ou document unilatéral à l’administration avant le 28 février 2026. Ce document doit inclure un diagnostic économique justifiant la baisse d’activité, les perspectives de redressement, et des engagements clairs en matière de maintien de l’emploi et de formation professionnelle. Le comité social et économique (CSE) doit également être consulté, garantissant une transparence dans le processus.

Les Enjeux de la Formation

Si l’APLD-Rebond ne rend pas les formations obligatoires, elle met fortement l’accent sur leur importance. La ministre du Travail a insisté sur la nécessité pour les entreprises de proposer des actions de formation pour renforcer les compétences des salariés durant les périodes d’activité réduite. Dans la métallurgie, où les besoins en compétences techniques sont cruciaux, cet aspect est perçu comme un levier pour préparer la reprise.

« Les formations sont un investissement pour l’avenir, permettant aux salariés de rester compétitifs dans un secteur en mutation. »

– Représentant de l’UIMM

Les entreprises peuvent ainsi proposer des formations adaptées aux besoins identifiés, comme le perfectionnement en usinage, en automatisation ou en maintenance industrielle. Ces initiatives ne se contentent pas de maintenir l’employabilité des salariés : elles renforcent également la résilience des entreprises face aux évolutions technologiques.

Les Points de Friction

Si l’accord a été salué par la CFDT et FO, il n’a pas fait l’unanimité. La CFE-CGC, notamment, a refusé de le signer en raison d’un désaccord sur la rémunération des salariés en forfait-jour. Selon la convention collective de la métallurgie, ces salariés ne devraient pas voir leur salaire réduit en cas d’activité partielle, car leur charge de travail reste constante, mais concentrée sur moins de jours. L’absence de cette clause dans l’accord APLD-Rebond a suscité des tensions.

« On ne peut pas remettre en cause des acquis négociés pendant des années à chaque nouvel accord. »

– Fabrice Nicoud, président de la CFE-CGC Métallurgie

Malgré ce point de discorde, la CFE-CGC reconnaît l’utilité du dispositif pour les entreprises en difficulté et n’a pas cherché à s’y opposer. La CGT, de son côté, devait consulter ses instances début mai 2025 pour décider d’une éventuelle adhésion.

Un Secteur en Mutation

La métallurgie n’est pas seulement confrontée à une crise conjoncturelle : elle est aussi en pleine transformation. Les exigences de la transition écologique, l’automatisation croissante et l’évolution des besoins dans l’automobile et l’aéronautique redessinent les contours du secteur. L’APLD-Rebond s’inscrit dans cette dynamique en offrant une bouffée d’oxygène aux entreprises tout en préparant les salariés aux défis de demain.

Voici les principaux avantages de l’APLD-Rebond pour la métallurgie :

  • Préservation des emplois face à une baisse d’activité temporaire.
  • Soutien financier pour les entreprises grâce à l’aide de l’État et de l’Unédic.
  • Renforcement des compétences via des formations pendant les périodes chômées.
  • Flexibilité pour les PME grâce au recours possible à un document unilatéral.

Ces mesures permettent de limiter les licenciements tout en préparant le secteur à une reprise économique, attendue avec prudence d’ici 2026.

Un Modèle pour d’Autres Secteurs ?

La métallurgie, en pionnière, ouvre la voie à d’autres branches. Syntec Ingénierie, par exemple, est en passe de conclure un accord similaire. Ce précédent pourrait inspirer d’autres secteurs confrontés à des défis économiques, comme l’aéronautique ou l’automobile, à adopter des dispositifs comparables pour protéger leurs salariés.

L’APLD-Rebond n’est pas une solution miracle, mais elle incarne une réponse pragmatique à une crise complexe. En combinant soutien financier, flexibilité et engagement sur la formation, elle offre une alternative aux licenciements massifs et aux plans sociaux. Reste à voir si les entreprises sauront tirer parti de ce dispositif pour se réinventer et si les salariés y trouveront une opportunité de se former pour l’avenir.

Perspectives pour 2026 et Au-Delà

Avec une durée d’application limitée à février 2026, l’APLD-Rebond impose aux entreprises de la métallurgie de planifier dès maintenant leur stratégie de sortie de crise. Les bilans intermédiaires et finaux prévus par l’accord permettront d’évaluer son efficacité, notamment en termes de maintien de l’emploi et de montée en compétences. Si les résultats sont positifs, ce modèle pourrait être prolongé ou adapté à d’autres contextes économiques.

En attendant, la métallurgie démontre une fois de plus sa capacité à innover face à l’adversité. En misant sur la collaboration entre partenaires sociaux et sur un dispositif flexible, le secteur pose les bases d’une industrie résiliente, capable de préserver ses talents tout en préparant l’avenir.

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