Bourget 2025 : Airbus Domine, Boeing en Retrait

Imaginez un salon où les géants de l’aéronautique déploient leurs ailes sous les projecteurs, rivalisant pour capter l’attention des compagnies aériennes et des investisseurs. Le Salon du Bourget 2025, grand-messe de l’aviation mondiale, a offert un spectacle saisissant : Airbus a multiplié les annonces de contrats colossaux, tandis que Boeing, habituellement un acteur clé, est resté dans l’ombre, marqué par un drame récent. Comment expliquer cette dynamique, et que révèle-t-elle des tendances actuelles dans l’industrie aéronautique ? Plongeons dans les coulisses de cet événement qui redessine les rapports de force du ciel.

Bourget 2025 : Une Arène de Contrats et de Contrastes

Le Salon du Bourget, organisé tous les deux ans près de Paris, est bien plus qu’une vitrine technologique : c’est un théâtre où se jouent des rivalités économiques et des stratégies industrielles. En 2025, Airbus a su tirer parti de cette scène pour asseoir sa domination, tandis que Boeing, affecté par un accident tragique, a adopté une posture discrète. Cette édition a mis en lumière des tendances majeures : la montée en puissance des commandes d’avions éco-efficaces, l’attrait croissant pour les versions cargo, et une course à l’innovation dans un contexte de crises multiples.

Airbus : Une Moisson de Commandes Impressionnante

Dès l’ouverture du salon, Airbus a donné le ton avec une série d’annonces spectaculaires. Le loueur saoudien AviLease a signé pour 10 A350F, la version cargo de l’A350, et 30 A320neo, avec des options pour 22 A350F supplémentaires et 55 appareils de la famille A320neo. Ce contrat, évalué à plusieurs milliards de dollars, illustre l’appétit des investisseurs pour des appareils modernes, conçus pour réduire les émissions de CO2 tout en maximisant la rentabilité.

La nouvelle compagnie saoudienne Riyadh Air, positionnée sur le segment premium, a également fait parler d’elle en commandant 25 A350-1000, avec une option pour 25 autres. Ce choix stratégique reflète une ambition : faire de Riyadh Air un acteur majeur du transport aérien de luxe, tout en s’appuyant sur la fiabilité et l’efficacité des gros-porteurs d’Airbus.

« Airbus propose des solutions qui répondent aux besoins actuels du marché : des avions performants, durables et polyvalents. C’est un choix naturel pour une compagnie comme la nôtre. »

– Tony Douglas, PDG de Riyadh Air

En parallèle, Airbus a séduit un nouveau client, la compagnie polonaise LOT Polish Airlines, qui a opté pour 20 A220-100 et 20 A220-300, marquant une rupture avec sa flotte historiquement composée d’appareils Boeing, Embraer et Bombardier. Cette commande, assortie d’une option pour 40 appareils supplémentaires, montre l’attrait des avions monocouloirs d’Airbus pour les compagnies régionales en quête de flexibilité.

Le Japon n’est pas en reste : All Nippon Airways (ANA) a finalisé une commande de 24 A321neo et 3 A321XLR, confirmant une annonce faite en février 2025. Ce contrat renforce la position d’Airbus sur le marché asiatique, où la demande pour des avions à courte et moyenne portée reste soutenue.

Vietjet et Starlux : Les Stars du Deuxième Jour

Le deuxième jour du salon a vu Airbus décrocher un contrat monumental avec la compagnie vietnamienne Vietjet. Un protocole d’accord pour 100 A321neo, potentiellement valorisé à 6,3 milliards de dollars selon les analystes de Cirium Ascend, a été signé, avec une option pour 50 appareils supplémentaires. Vietjet, qui avait déjà commandé 20 A330neo fin mai, confirme ainsi son ambition de devenir un acteur clé en Asie du Sud-Est.

Le lendemain, Airbus a continué sur sa lancée. La compagnie taïwanaise Starlux a commandé 10 A350-1000 supplémentaires, tandis qu’Egyptair a renforcé sa flotte avec six A350-900. Même le secteur du e-commerce s’est invité dans la danse, avec MNG Airlines, un géant turc, qui a signé pour deux A350F. Au total, Airbus a accumulé 419 commandes, options et engagements en seulement trois jours.

Boeing : Le Silence Après la Tempête

Pendant ce temps, Boeing, habituellement un protagoniste incontournable du Bourget, a choisi le silence. Ce mutisme fait suite au crash tragique d’un Boeing 787 d’Air India le 12 juin 2025, qui a coûté la vie à 279 personnes. Cet accident, le plus grave depuis plus d’une décennie, a conduit Boeing à annuler sa conférence de presse prévue avant le salon et à éviter toute annonce commerciale. L’entreprise a déclaré vouloir se concentrer sur ses clients et partenaires, une décision qui contraste avec son dynamisme habituel.

« Dans ce moment difficile, notre priorité est de soutenir nos clients et de garantir la sécurité de nos appareils. »

– Porte-parole de Boeing

Ce retrait stratégique laisse Airbus dominer les projecteurs, mais il soulève aussi des questions sur l’avenir de Boeing. Comment l’entreprise américaine pourra-t-elle regagner la confiance des compagnies aériennes et du public ? Les défis sont nombreux : enquêtes sur la sécurité, retards de livraison, et une concurrence accrue de la part d’Airbus et d’acteurs émergents comme Comac.

Les Enjeux de l’Aéronautique en 2025

Le Bourget 2025 ne se limite pas à une course aux contrats. Il reflète des tendances profondes dans l’industrie aéronautique. Voici les principaux enseignements :

• Transition écologique : Les compagnies privilégient des avions comme l’A320neo ou l’A350, conçus pour réduire la consommation de carburant et les émissions.
• Croissance du fret aérien : La demande pour des avions cargo, comme l’A350F, explose avec l’essor du e-commerce.
• Renouvellement des flottes : Les compagnies aériennes modernisent leurs flottes pour rester compétitives, même dans un contexte économique incertain.

En parallèle, des défis subsistent. Les retards de livraison, notamment en raison des difficultés d’approvisionnement en moteurs chez Safran et GE Aerospace, affectent la production d’Airbus. De plus, la hausse des droits de douane et les tensions géopolitiques compliquent le commerce international, obligeant les avionneurs à repenser leurs chaînes d’approvisionnement.

Vers une Nouvelle Ère pour l’Aéronautique ?

Le succès d’Airbus au Bourget 2025 ne doit pas occulter les incertitudes qui planent sur l’industrie. Si les carnets de commandes sont pleins, la capacité des avionneurs à livrer à temps reste un défi majeur. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux acteurs, comme le chinois Comac, pourrait bousculer le duopole Airbus-Boeing dans les années à venir.

Pour Boeing, le chemin vers la rédemption sera long. L’entreprise devra non seulement répondre aux exigences des régulateurs, mais aussi reconquérir la confiance des compagnies aériennes. En attendant, Airbus capitalise sur son avance technologique et sa réputation pour séduire de nouveaux clients, notamment dans les marchés émergents.

Un Salon sous le Signe de l’Innovation

Le Bourget 2025 a également été l’occasion de découvrir des innovations prometteuses. Airbus a présenté une plateforme robotique, développée avec Daher, pour faciliter le contrôle non destructif des pièces aéronautiques. Ce type de technologie pourrait révolutionner la maintenance et réduire les coûts pour les compagnies aériennes.

En parallèle, les discussions sur la transition écologique ont occupé une place centrale. Les avionneurs explorent des carburants durables et des designs plus aérodynamiques pour répondre aux attentes des régulateurs et des consommateurs. Ces avancées, bien que prometteuses, nécessiteront des investissements massifs et une collaboration étroite entre les acteurs de l’industrie.

Que Retenir du Bourget 2025 ?

Le Salon du Bourget 2025 a marqué un tournant pour l’industrie aéronautique. Airbus a su tirer son épingle du jeu avec des contrats historiques, tandis que Boeing, plombé par un drame, a choisi la discrétion. Voici un récapitulatif des moments forts :

• Airbus accumule 419 commandes et engagements en trois jours.
• Boeing reste silencieux après le crash d’un 787 en Inde.
• Les avions éco-efficaces, comme l’A320neo, dominent les commandes.
• Le fret aérien gagne du terrain avec des commandes d’A350F.

Ce contraste entre les deux géants illustre les défis et les opportunités d’une industrie en pleine mutation. Alors que les compagnies aériennes modernisent leurs flottes et que les technologies vertes gagnent du terrain, le Bourget 2025 restera dans les mémoires comme un moment clé pour l’avenir de l’aviation.

Et vous, pensez-vous qu’Airbus maintiendra son avance face à Boeing ? Ou un nouvel acteur, comme Comac, viendra-t-il bouleverser l’équilibre ? Une chose est sûre : le ciel de demain se dessine aujourd’hui, et le Bourget 2025 en est la preuve éclatante.