
BDC Investit 200M$ dans les Startups Innovantes
Et si l’avenir des industries traditionnelles reposait sur des startups audacieuses ? En août 2025, la Banque de développement du Canada (BDC) a annoncé un investissement massif de 200 millions de dollars dans des entreprises technologiques émergentes, ciblant des secteurs comme l’agriculture, la fabrication avancée et l’exploitation minière. Cette initiative, loin d’être anodine, vise à combler le déficit de productivité du Canada tout en répondant à des enjeux stratégiques, comme la sécurisation des minéraux critiques. Mais comment ces fonds vont-ils transformer des industries souvent perçues comme figées dans le temps ?
Une Nouvelle Ère pour les Industries Traditionnelles
Le Canada, riche en ressources naturelles et en savoir-faire industriel, fait face à un défi de taille : moderniser ses secteurs clés pour rester compétitif à l’échelle mondiale. La BDC, en tant que bras armé du gouvernement fédéral pour le soutien aux entreprises, a décidé de relever ce défi avec son deuxième fonds d’innovation industrielle. Ce fonds de 200 millions de dollars, baptisé Industrial Innovation Venture Fund II, se concentre sur les startups de série A et au-delà, développant des solutions technologiques pour des industries traditionnelles.
Pourquoi ce choix ? Parce que des secteurs comme l’agriculture, la fabrication et l’extraction minière souffrent d’un déficit de productivité par rapport à leurs homologues internationaux. Les technologies comme l’intelligence artificielle, la robotique et les logiciels industriels offrent une opportunité unique de renverser la vapeur.
Un Focus Renforcé sur les Minéraux Critiques
Contrairement à son prédécesseur, ce nouveau fonds met un accent particulier sur les minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique et à la sécurité économique du Canada. Ces minéraux, utilisés dans des produits allant des smartphones aux véhicules électriques, sont au cœur des chaînes d’approvisionnement mondiales. Mais pourquoi ce virage stratégique ?
Les minéraux critiques sont cruciaux pour la souveraineté économique et les ambitions nationales du Canada.
– Geneviève Bouthillier, vice-présidente exécutive de BDC Capital
La demande mondiale pour ces ressources explose, portée par la transition vers une économie verte et les besoins croissants en technologies avancées. En soutenant des startups qui innovent dans ce domaine, la BDC cherche à positionner le Canada comme un acteur clé dans cette course mondiale.
Des Secteurs Ciblés pour un Impact Maximal
Le fonds se concentre sur plusieurs secteurs stratégiques, chacun avec ses propres défis et opportunités :
- AgTech : Solutions pour une agriculture plus efficace et durable, comme les plateformes de surveillance des cultures.
- Fabrication avancée : Technologies comme l’automatisation et la robotique pour moderniser les usines.
- Technologies minières : Innovations pour l’extraction et le traitement des minéraux critiques.
- FoodTech : Solutions pour optimiser la production et la distribution alimentaire.
Ces secteurs, souvent qualifiés de « traditionnels », sont en réalité des terrains fertiles pour l’innovation. Prenons l’exemple de BinSentry, une startup soutenue par le premier fonds de la BDC, qui a développé une plateforme de surveillance à distance pour l’alimentation animale, désormais utilisée au Brésil. Ce type de technologie illustre parfaitement comment l’innovation peut transformer des pratiques établies.
Un Premier Fonds aux Résultats Prometteurs
Le premier fonds d’innovation industrielle de la BDC, lancé il y a six ans, a investi dans 20 entreprises, dont 4AG Robotics, spécialisée dans la robotique pour la récolte de champignons, ou Kepler Communications, qui développe des solutions de connectivité par satellite. Trois sorties réussies – Brizo FoodMetrics, Precision NanoSystems et Sol Cuisine – témoignent du potentiel de cette stratégie.
Si les performances globales du premier fonds ne sont pas encore publiques, elles ont suffi à convaincre la BDC de renouveler l’expérience avec un fonds presque identique. Sous la direction d’Aditya Aggarwal, le nouveau fonds prévoit de soutenir un nombre similaire d’entreprises, avec une ambition claire : combler le vide laissé par un marché du capital-risque en difficulté.
Un Marché du Capital-Risque en Crise
Le contexte actuel du capital-risque au Canada est loin d’être rose. Selon l’Association canadienne du capital de risque et d’investissement privé, l’activité de capital-risque a atteint son niveau le plus bas depuis le début de la pandémie en 2020. Les incertitudes géopolitiques et économiques, combinées à un marché des sorties difficile, freinent les investisseurs, en particulier dans les stades précoces, jugés plus risqués.
Nous voyons chaque semaine des entreprises avec des technologies révolutionnaires qui peinent à lever des fonds.
– Geneviève Bouthillier
Dans ce contexte, la BDC se positionne comme un acteur stabilisateur. En injectant du capital là où d’autres hésitent, elle espère catalyser l’innovation et permettre à des startups prometteuses de surmonter ces obstacles financiers.
Une Stratégie Complémentaire au Marché
La mission de la BDC est claire : soutenir l’entrepreneuriat canadien tout en jouant un rôle complémentaire aux autres acteurs du marché. Contrairement aux fonds de capital-risque privés, qui recherchent avant tout des rendements rapides, la BDC adopte une approche patiente, axée sur les besoins à long terme de l’écosystème.
Cette approche se reflète dans la gestion de ses différents fonds. Par exemple, le fonds Industrial, Clean, and Energy (ICE), qui a soutenu des entreprises comme D-Wave et General Fusion, a cédé la place à un fonds axé sur la durabilité en 2023. La BDC continue également d’investir dans des entreprises en phase de croissance via son Growth Venture Fund et son programme Growth Equity Partners, dotés respectivement de 500 et 450 millions de dollars.
Un Écosystème en Évolution
La stratégie de la BDC ne se limite pas à injecter des fonds. Elle implique aussi une réflexion constante sur les besoins du marché. Par exemple, la décision de fusionner son programme de financement basé sur la propriété intellectuelle avec d’autres divisions illustre une volonté d’optimiser ses ressources. De plus, la BDC travaille sur un nouveau fonds axé sur les technologies profondes, signe qu’elle reste à l’affût des tendances émergentes.
En parallèle, la BDC pourrait jouer un rôle dans les efforts du gouvernement canadien pour renforcer ses investissements dans la défense, bien que les détails restent flous pour l’instant. Cette flexibilité montre que la BDC n’est pas seulement un investisseur, mais un acteur stratégique dans la transformation économique du Canada.
Pourquoi Cela Compte pour l’Avenir
L’initiative de la BDC arrive à un moment crucial. En soutenant des startups qui modern全世界 modernisent les industries traditionnelles, elle contribue à combler un vide dans l’écosystème du capital-risque canadien. Voici les principaux impacts attendus :
- Renforcement de la compétitivité des industries traditionnelles grâce à la technologie.
- Soutien à la transition énergétique via les minéraux critiques.
- Stimulation de l’innovation dans un marché du capital-risque en difficulté.
En fin de compte, ce fonds pourrait redéfinir la place du Canada dans l’économie mondiale, tout en offrant aux startups une chance de briller sur la scène internationale. Mais réussira-t-il à surmonter les défis d’un marché en crise ? L’avenir le dira.