Caroline Schneider : Ingénieure au Cœur de l’Innovation

Imaginez une jeune femme de 30 ans, passionnée par les moteurs et les usines, qui parcourt le monde pour transformer la manière dont les trains du futur sont fabriqués. Caroline Schneider, ingénieure chez Alstom, incarne cette vision. Son parcours, entre ateliers mécaniques et usines high-tech, illustre comment une détermination sans faille et une curiosité insatiable peuvent redéfinir l’industrie ferroviaire. Dans cet article, plongez dans l’univers de cette ingénieure d’exception, nommée pour le Trophée des Femmes de l’Industrie 2025, et découvrez comment elle façonne un avenir plus durable.

Une Ingénieure au Service de l’Innovation Mondiale

Caroline Schneider n’est pas une ingénieure ordinaire. Basée dans l’usine d’Ornans, en Bourgogne-Franche-Comté, elle occupe un poste unique : celui d’ingénieure en transfert de technologies. Son rôle ? Harmoniser les pratiques de production des moteurs dans les usines d’Alstom à travers le monde, de l’Afrique du Sud à la Chine, en passant par les États-Unis et l’Inde. Cette mission, créée sur mesure pour elle, reflète son talent à allier rigueur technique et vision globale.

Son travail ne se limite pas à optimiser des processus. Il s’agit de transmettre un savoir-faire, d’uniformiser les standards pour garantir une production plus efficace et durable. En deux ans, Caroline a déjà marqué l’industrie par son approche innovante, qui combine expertise technique et une capacité rare à s’adapter à des contextes culturels variés.

« Je voyage deux semaines tous les deux mois pour partager les meilleures pratiques et standardiser les processus. C’est un défi, mais aussi une chance de contribuer à un transport plus durable. »

– Caroline Schneider, ingénieure chez Alstom

Un Parcours Forgé par la Passion

Tout commence dans un garage Ford près de Colmar, où Caroline, alors lycéenne, se forme comme mécanicienne. Avec un bac pro en maintenance automobile en poche, elle aurait pu s’arrêter là. Mais son patron, convaincu de son potentiel, l’encourage à poursuivre ses études. Direction l’IUT de Mulhouse pour un diplôme en génie productique et mécanique, suivi d’un stage chez Safran, où elle affine ses compétences dans l’aéronautique.

Ses années universitaires sont marquées par une soif d’apprendre. Après une licence et un master, elle s’envole pour Birmingham, au Royaume-Uni, pour travailler chez Federal Mogul, un fabricant de pièces de moteurs. Cette première expérience internationale est brutalement interrompue par la pandémie de Covid-19. De retour en France, elle pose ses valises à Ornans, où elle découvre un nouveau rythme de vie, loin de l’effervescence britannique.

Pour autant, Caroline ne ralentit pas. En parallèle de son poste chez Alstom, elle entame une thèse doctorale au CNAM, sous la direction d’Emmanuel Caillaud. Son sujet ? L’influence des acteurs dans les transferts de processus industriels dans le secteur ferroviaire. Prévue pour être soutenue en 2028, cette recherche pourrait redéfinir les approches du transfert technologique.

Un Impact Concret sur l’Industrie Ferroviaire

Chez Alstom, Caroline ne se contente pas de suivre des directives. Elle innove. Son poste, créé il y a deux ans, vise à standardiser les méthodes de production des moteurs à l’échelle mondiale. Cela signifie des déplacements fréquents, des échanges avec des équipes multiculturelles et, parfois, des opportunités commerciales inattendues. « J’ai la chance de ramener de l’argent à l’entreprise en vendant des prestations à des opérateurs ferroviaires », confie-t-elle avec enthousiasme.

Son travail a un impact direct sur la transition écologique. Les trains, souvent présentés comme une alternative durable aux transports polluants, bénéficient de processus optimisés grâce à ses interventions. En standardisant les pratiques, elle réduit les gaspillages, améliore l’efficacité énergétique et contribue à rendre l’industrie ferroviaire plus respectueuse de l’environnement.

Voici quelques-unes de ses contributions clés :

• Standardisation des processus de production dans les usines d’Alstom à travers le monde.
• Formation des équipes locales pour adopter les meilleures pratiques.
• Réduction des coûts et des impacts environnementaux grâce à des méthodes optimisées.

Une Vision pour la Transition Écologique

Pour Caroline, l’industrie ferroviaire est un levier majeur pour décarboner les transports. Mais elle regrette que les métiers qui soutiennent cette transition ne soient pas assez mis en lumière. « On parle beaucoup des trains pour réduire les émissions, mais pas assez des formations qui permettent d’y arriver », explique-t-elle. Elle plaide pour une meilleure visibilité des parcours post-bac, qui attirent des talents vers ces métiers d’avenir.

« Les métiers de l’industrie ferroviaire sont essentiels pour la transition écologique. Il faut valoriser les formations techniques pour attirer les jeunes. »

– Caroline Schneider, ingénieure chez Alstom

Elle compare cette situation à l’engouement pour l’intelligence artificielle, qui, selon elle, peut aggraver l’impact environnemental si elle n’est pas encadrée. À l’inverse, l’ingénierie ferroviaire offre des solutions concrètes pour un avenir plus vert. Caroline incarne cette nouvelle génération d’ingénieurs qui allient innovation et responsabilité environnementale.

Un Équilibre entre Technique et Passion

Malgré un emploi du temps chargé, Caroline trouve du temps pour ses passions. Amatrice de VTT, elle arpente les forêts du Doubs pour se ressourcer. Elle pratique également le modélisme, avec une réalisation impressionnante : un 4x4 tout-terrain à l’échelle 1:8, équipé d’un moteur électrique. Cette activité reflète son amour pour la mécanique, qu’elle applique aussi bien dans son travail que dans ses loisirs.

Son passé de pompière volontaire, inspiré par son grand-père, ajoute une dimension humaine à son profil. Pendant sept ans, elle a servi sa communauté, et envisage de reprendre cette activité après sa thèse. Cette facette de sa personnalité montre une femme engagée, capable de jongler entre des défis techniques et un sens profond du collectif.

Les Défis du Transfert Technologique

Le transfert technologique, au cœur du métier de Caroline, n’est pas sans défis. Chaque usine a ses particularités : différences culturelles, contraintes locales, niveaux de maturité technologique. Harmoniser ces réalités demande une communication efficace et une grande adaptabilité. Caroline excelle dans cet exercice, en formant les équipes locales et en s’assurant que les standards d’Alstom sont appliqués de manière cohérente.

Voici un aperçu des défis qu’elle relève :

• Adaptation des processus aux contextes culturels et techniques des usines.
• Gestion des résistances au changement au sein des équipes locales.
• Optimisation des coûts tout en maintenant la qualité des moteurs.

Sa thèse doctorale explore justement ces dynamiques, en analysant l’influence des acteurs humains dans ces transferts. Ses recherches pourraient offrir des clés pour rendre ces processus encore plus fluides à l’avenir.

Une Inspiration pour la Nouvelle Génération

Caroline Schneider n’est pas seulement une ingénieure talentueuse ; elle est une figure inspirante, notamment pour les jeunes femmes dans les métiers techniques. Sa nomination au Trophée des Femmes de l’Industrie 2025, dans la catégorie « Femme internationale », témoigne de son rayonnement. À travers son parcours, elle prouve que les filières techniques, souvent perçues comme masculines, sont accessibles à tous ceux qui osent s’y aventurer.

Son message aux jeunes est clair : « Les métiers de l’ingénierie offrent des opportunités incroyables pour façonner le monde de demain. Il faut croire en soi et saisir chaque chance d’apprendre. » Cette philosophie guide chacune de ses actions, qu’il s’agisse de standardiser une usine en Inde ou de construire un modèle réduit dans son atelier.

Vers un Avenir Plus Durable

Le travail de Caroline Schneider illustre parfaitement comment l’innovation technologique peut servir des objectifs écologiques. En optimisant les processus de production des moteurs, elle contribue à rendre les trains d’Alstom plus compétitifs et respectueux de l’environnement. À une époque où la mobilité durable est au cœur des débats, son rôle est plus crucial que jamais.

Son parcours, entre usines, voyages internationaux et recherches académiques, montre qu’il est possible de concilier passion, expertise et impact sociétal. Alors que l’industrie ferroviaire se transforme pour répondre aux défis du XXIe siècle, des figures comme Caroline sont des moteurs de changement, prouvant que l’avenir de la mobilité se construit dès aujourd’hui.

En somme, Caroline Schneider n’est pas seulement une ingénieure. Elle est une pionnière, une passeuse de savoir et une ambassadrice de la transition écologique. Son histoire inspire et rappelle que l’innovation, lorsqu’elle est guidée par une vision humaniste, peut transformer le monde, une usine à la fois.