
Thorizon Révolutionne le Nucléaire à Villeurbanne
Et si l’avenir de l’énergie nucléaire passait par une start-up franco-hollandaise installée à Villeurbanne ? Thorizon, une jeune entreprise ambitieuse, s’associe à l’Insa Lyon pour tester une technologie prometteuse : les réacteurs modulaires à sels fondus. Ce projet, soutenu par le programme France Relance, pourrait redéfinir notre rapport à l’énergie nucléaire, en combinant innovation, durabilité et économie circulaire. Plongez avec nous dans cette aventure technologique qui pourrait bien changer la donne énergétique.
Une Révolution Nucléaire à l’Horizon
Thorizon n’est pas une start-up ordinaire. Fondée en 2022, elle ambitionne de transformer l’industrie nucléaire en développant des petits réacteurs modulaires (SMR) à sels fondus. Contrairement aux réacteurs traditionnels, cette technologie utilise des sels liquides à haute température comme combustible, offrant une alternative plus sûre et durable. À Villeurbanne, dans le Rhône, Thorizon s’appuie sur l’expertise locale pour faire avancer ce projet audacieux.
Le choix de Villeurbanne n’est pas anodin. La région lyonnaise, riche en institutions académiques et industrielles, est un terreau fertile pour l’innovation énergétique. En collaborant avec l’Insa Lyon et son laboratoire Mateis, Thorizon bénéficie d’un écosystème unique pour tester et perfectionner sa technologie. Ce partenariat illustre parfaitement comment la recherche et l’industrie peuvent s’unir pour relever les défis de la transition énergétique.
Un Réacteur Pas Comme les Autres
Les réacteurs à sels fondus ne datent pas d’aujourd’hui. Expérimentée dès les années 1960 aux États-Unis avec le réacteur d’Oakridge, cette technologie refait surface grâce à son potentiel pour l’économie circulaire. Thorizon va plus loin en utilisant des actinides issus de déchets nucléaires comme combustible. Cette approche permet non seulement de produire de l’énergie, mais aussi de réduire les volumes de déchets radioactifs, un défi majeur de l’industrie nucléaire.
Les installations à sels fondus réutilisent des déchets et évitent leur traitement. C’est une promesse d’énergie infinie.
– Laure Claquin, Directrice des Opérations de Thorizon
Le réacteur de Thorizon se distingue également par sa modularité. Conçu pour produire 100 MW, il est suffisamment compact pour alimenter des datacenters, des zones industrielles ou des infrastructures énergivores. Cette flexibilité pourrait démocratiser l’accès à une énergie nucléaire plus propre, en s’adaptant aux besoins locaux.
Un Partenariat Stratégique avec l’Insa Lyon
L’Insa Lyon, à travers son laboratoire Mateis, joue un rôle clé dans ce projet. Spécialisé en sciences des matériaux, ce laboratoire apporte son expertise en tribocorrosion sous irradiation, un domaine crucial pour garantir la fiabilité des réacteurs à sels fondus. L’école prévoit même d’investir entre 4 et 6 millions d’euros dans un nouveau bâtiment dédié à la R&D sur son campus de la Doua, à Villeurbanne.
Ce partenariat ne se limite pas à la recherche. Il s’inscrit dans une vision stratégique de l’Insa, qui place la décarbonation et la transition énergétique au cœur de ses priorités. En soutenant Thorizon, l’école renforce son positionnement comme acteur majeur de l’innovation technologique.
Les Défis Techniques à Relever
La technologie des sels fondus, bien que prometteuse, n’est pas exempte de défis. Le principal obstacle réside dans la corrosion des matériaux exposés à des sels liquides à haute température. Thorizon travaille à identifier des matériaux capables de résister à ces conditions extrêmes sur le long terme, un enjeu crucial pour la rentabilité du projet.
Pour y parvenir, la start-up s’appuie sur des tests rigoureux. À Villeurbanne, elle collabore avec la PME Curium, spécialisée dans la gestion des risques industriels, pour construire une boucle de validation. Ce démonstrateur permettra de simuler les conditions réelles d’exploitation et de valider la fiabilité des cartouches de sels liquides.
Tant que les réactions n’ont pas été testées à l’échelle, on ne peut pas se lancer.
– Laure Claquin, Directrice des Opérations de Thorizon
Un autre défi consiste à optimiser le processus de transformation des déchets nucléaires en combustible. Thorizon mise sur des cartouches indépendantes pour séparer les combustibles, une innovation qui réduit les risques liés à la manipulation des sels liquides. Ces avancées techniques pourraient faire des réacteurs à sels fondus une solution viable pour l’avenir.
Un Financement Solide pour un Projet Ambitieux
Thorizon ne manque pas de moyens pour concrétiser ses ambitions. Depuis sa création, la start-up a levé 40 millions d’euros, dont 10 millions issus du programme France Relance et 16 millions via une augmentation de capital. Une nouvelle levée de fonds est prévue pour l’automne 2025, signe de la confiance des investisseurs dans ce projet.
Le coût estimé du premier réacteur, prévu pour 2030, s’élève à 500 millions d’euros. Si ce chiffre peut sembler élevé, il reste compétitif par rapport aux réacteurs traditionnels, surtout compte tenu des avantages environnementaux et de la modularité du système.
Pourquoi les Réacteurs à Sels Fondus Fascinent
Les réacteurs à sels fondus incarnent un changement de paradigme dans l’industrie nucléaire. Contrairement aux réacteurs classiques, ils offrent plusieurs avantages :
- Réutilisation des déchets nucléaires, réduisant leur impact environnemental.
- Modularité permettant une adaptation à divers besoins énergétiques.
- Sécurité accrue grâce à des systèmes moins sensibles aux accidents.
Ces atouts font des SMR à sels fondus une solution d’avenir pour répondre à la demande croissante en énergie tout en respectant les objectifs de décarbonation. Thorizon se positionne ainsi comme un pionnier dans ce domaine, avec un potentiel pour redessiner le paysage énergétique mondial.
Un Écosystème Lyonnais Propice à l’Innovation
Le choix de Villeurbanne comme base pour ce projet n’est pas un hasard. La région Auvergne-Rhône-Alpes, et plus particulièrement le Rhône, abrite un écosystème dynamique où cohabitent grandes écoles, laboratoires de recherche et entreprises innovantes. L’Insa Lyon, membre du Collège d’ingénierie de Lyon, incarne cette synergie entre formation, recherche et industrie.
En s’implantant à Villeurbanne, Thorizon bénéficie également de la proximité avec des acteurs comme Curium, qui apporte son savoir-faire en gestion des risques. Cette collaboration tripartite – start-up, académie, industrie – est un modèle pour d’autres projets d’innovation technologique.
Vers un Premier Réacteur en 2030
Thorizon voit grand. La start-up ambitionne de construire son premier réacteur d’ici 2030, avec une puissance de 100 MW. Ce prototype pourrait alimenter des infrastructures énergivores, comme des datacenters ou des usines, tout en démontrant la viabilité de la technologie à sels fondus à grande échelle.
Pour y parvenir, l’entreprise doit encore relever plusieurs défis, notamment la validation des matériaux et la maîtrise des coûts. Cependant, avec le soutien de partenaires comme l’Insa Lyon et Curium, ainsi qu’un financement solide, Thorizon est bien positionnée pour réussir.
Une Vision pour l’Avenir de l’Énergie
Le projet de Thorizon ne se limite pas à la construction d’un réacteur. Il s’inscrit dans une vision plus large : celle d’une industrie nucléaire plus durable, capable de répondre aux enjeux climatiques tout en valorisant les déchets existants. En misant sur l’économie circulaire, Thorizon ouvre la voie à une énergie quasi-infinie, comme le souligne Laure Claquin.
En combinant innovation technologique, partenariats stratégiques et un engagement fort pour la transition énergétique, Thorizon pourrait bien devenir un acteur incontournable du secteur énergétique. À Villeurbanne, le futur du nucléaire est en train de s’écrire, et il s’annonce prometteur.
Les Étapes Clés du Projet Thorizon
Pour mieux comprendre l’ampleur du projet, voici un résumé des étapes majeures :
- 2022 : Création de Thorizon et premières levées de fonds.
- 2024 : Soutien de France Relance (10 millions d’euros).
- 2025 : Partenariat avec l’Insa Lyon et Curium pour les tests.
- Automne 2025 : Nouvelle levée de fonds prévue.
- 2030 : Construction du premier réacteur de 100 MW.
Ce calendrier ambitieux témoigne de la détermination de Thorizon à faire aboutir son projet. Chaque étape est une avancée vers une énergie plus propre et durable.
Conclusion : Un Pari sur l’Avenir
Thorizon, avec son réacteur à sels fondus, incarne l’espoir d’une industrie nucléaire réinventée. En s’associant à des acteurs de premier plan comme l’Insa Lyon et Curium, la start-up franco-hollandaise pose les bases d’une révolution énergétique. Si les défis techniques et financiers sont nombreux, le potentiel de cette technologie est immense. À Villeurbanne, un nouveau chapitre de l’histoire énergétique s’écrit, et il pourrait bien transformer notre avenir.