Tesla Dojo : L’Ascension et Chute d’un Rêve AI

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septembre 25, 2025

Tesla Dojo : L’Ascension et Chute d’un Rêve AI

Imaginez un projet si ambitieux qu’il promet de redéfinir une industrie entière, porté par un visionnaire connu pour défier les limites du possible. C’est l’histoire de Tesla Dojo, un superordinateur conçu pour propulser Tesla vers les sommets de l’intelligence artificielle. Pourtant, après des années de promesses, ce rêve s’est éteint en août 2025, laissant derrière lui des questions sur l’avenir de l’innovation chez Tesla. Comment un projet aussi crucial a-t-il pu s’effondrer si rapidement ?

Dojo : Une Vision pour l’IA de Tesla

Lancé avec une ferveur digne des plus grandes annonces d’Elon Musk, Dojo était bien plus qu’un simple ordinateur. Conçu pour entraîner les réseaux neuronaux de la conduite autonome (Full Self-Driving, ou FSD), il incarnait l’ambition de Tesla de devenir une entreprise d’intelligence artificielle à part entière. L’idée était séduisante : un superordinateur sur mesure, capable de traiter des quantités massives de données vidéo issues des véhicules Tesla, pour créer une IA rivalisant avec la perception humaine.

Contrairement à ses concurrents, qui misent sur des capteurs variés comme le lidar ou le radar, Tesla a opté pour une approche visionnaire : s’appuyer uniquement sur des caméras. Cette stratégie, bien que risquée, nécessitait une puissance de calcul colossale pour analyser des millions d’heures de vidéos. Dojo devait être la réponse à ce défi, un outil permettant à Tesla de se libérer de sa dépendance envers les puces coûteuses de Nvidia.

Les Origines d’un Projet Audacieux

En 2021, lors de l’AI Day de Tesla, le monde découvre le cœur de Dojo : la puce D1. Fabriquée par TSMC avec une technologie de 7 nanomètres, cette puce promettait une efficacité inégalée pour les tâches d’IA spécifiques à Tesla. Avec ses 50 milliards de transistors, elle était conçue pour optimiser l’entraînement des modèles d’IA, notamment pour le FSD et le robot humanoïde Optimus.

Elon Musk ne s’en cachait pas : il voulait faire de Tesla un leader de l’IA, capable de rivaliser avec des géants comme Nvidia. Lors d’un appel aux résultats du deuxième trimestre 2024, il déclarait :

Nous voyons un chemin pour être compétitifs avec Nvidia grâce à Dojo.

– Elon Musk, PDG de Tesla

Mais ce rêve reposait sur une prouesse technique : concevoir un matériel et un logiciel parfaitement synchronisés, une philosophie héritée d’Apple. Tesla espérait ainsi réduire ses coûts et accélérer ses innovations.

Pourquoi Dojo Était-il Nécessaire ?

Pour comprendre l’importance de Dojo, il faut plonger dans les exigences de la conduite autonome. Les réseaux neuronaux de Tesla, qui imitent le cortex visuel humain, nécessitent une analyse en temps réel de données visuelles complexes. Cela implique de stocker et de traiter des milliards de kilomètres de données vidéo collectées par les véhicules Tesla à travers le monde.

Un superordinateur comme Dojo, composé de milliers de nœuds équipés de processeurs (CPU) et de processeurs graphiques (GPU), était indispensable pour gérer cette charge. Contrairement aux GPU standards, les puces D1 étaient optimisées pour les tâches spécifiques de Tesla, promettant une meilleure bande passante et des latences réduites.

Voici les principales raisons pour lesquelles Dojo était crucial :

  • Traiter des volumes massifs de données vidéo pour entraîner l’IA.
  • Réduire la dépendance envers les coûteux GPU Nvidia.
  • Accélérer le développement du FSD et d’Optimus.

Les Promesses Non Tenues

Malgré l’enthousiasme initial, Dojo n’a jamais atteint les sommets annoncés. En 2023, Musk affirmait que Dojo était opérationnel depuis quelques mois, avec des objectifs ambitieux : devenir l’un des cinq superordinateurs les plus puissants au monde d’ici février 2024, avec une capacité de calcul de 100 exaflops d’ici octobre 2024. Ces promesses n’ont jamais été confirmées.

En janvier 2024, Tesla s’engageait à investir 500 millions de dollars pour construire un superordinateur Dojo à Buffalo, New York. Mais à peine quelques mois plus tard, en août 2024, le projet était abandonné. Pourquoi un tel revirement ?

Les Raisons de l’Échec

L’abandon de Dojo peut être attribué à plusieurs facteurs. Tout d’abord, la perte de talents clés a joué un rôle déterminant. En août 2025, le départ de Peter Bannon, responsable du projet, accompagné d’une vingtaine d’ingénieurs pour fonder DensityAI, a porté un coup fatal au projet. La fuite des cerveaux est un risque majeur pour les projets technologiques internes, surtout ceux aussi spécialisés que Dojo.

Ensuite, les défis techniques étaient immenses. Les puces D1, bien que prometteuses, n’égalaient pas la puissance des GPU Nvidia A100. La puce D2, censée résoudre ces problèmes en intégrant un cluster entier sur une seule plaquette de silicium, n’a jamais vu le jour à grande échelle.

Enfin, la stratégie de Tesla a évolué. En août 2025, Musk annonçait un partenariat de 16,5 milliards de dollars avec Samsung pour développer la puce AI6, conçue pour alimenter à la fois le FSD, Optimus et les centres de données. Ce pivot stratégique a rendu Dojo obsolète, comme l’expliquait Musk sur X :

Une fois qu’il est devenu clair que tous les chemins convergeaient vers AI6, j’ai dû fermer Dojo. C’était une impasse évolutive.

– Elon Musk, sur X

Un Pivot Stratégique ou un Échec Cuisant ?

La fin de Dojo a suscité des réactions contrastées. Pour certains, c’est une preuve supplémentaire des promesses non tenues d’Elon Musk, surtout dans un contexte de baisse des ventes de véhicules électriques et d’un lancement décevant du robotaxi. D’autres y voient un choix pragmatique : plutôt que de persister dans un projet coûteux et incertain, Tesla a opté pour des partenariats avec des leaders comme Nvidia, AMD et Samsung.

Ce changement de cap pourrait permettre à Tesla de se concentrer sur Cortex, un nouveau supercluster d’entraînement AI basé à Austin. Contrairement à Dojo, Cortex s’appuie sur des GPU Nvidia H100 et H200, avec une capacité de calcul atteignant 67 000 équivalents H100 en 2025. Ce cluster a déjà contribué à la version 13 du FSD supervisé.

Les Enjeux pour l’Avenir de Tesla

L’abandon de Dojo soulève des questions sur la vision à long terme de Tesla. En renonçant à développer ses propres puces, l’entreprise risque de perdre son indépendance technologique. Cependant, les partenariats avec des géants comme Samsung pourraient accélérer ses projets, notamment le déploiement à grande échelle du robotaxi et l’amélioration d’Optimus.

Voici un résumé des implications pour Tesla :

  • Dépendance accrue envers des fournisseurs comme Nvidia et Samsung.
  • Économies potentielles en évitant les coûts de développement interne.
  • Accélération des projets grâce à des technologies éprouvées.

Leçons d’un Rêve Inachevé

L’histoire de Dojo est celle d’une ambition démesurée confrontée aux réalités du marché. Elle rappelle que même les visionnaires comme Musk ne sont pas à l’abri des échecs. Pourtant, cet abandon pourrait marquer un tournant pour Tesla, qui semble désormais privilégier l’efficacité à l’autonomie technologique.

Comme le souligne Anand Raghunathan, professeur à Purdue University :

Il y a une limite à l’approche consistant à accumuler toujours plus de données. Cela devient trop coûteux, et les données ne contiennent pas forcément plus d’informations utiles.

– Anand Raghunathan, Purdue University

En fin de compte, Dojo reste un symbole de l’audace de Tesla, mais aussi de ses limites. L’entreprise saura-t-elle rebondir avec Cortex et AI6 ? L’avenir de la conduite autonome et de l’IA chez Tesla en dépend.

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