
Merz Défie Bruxelles Sur Fin Thermiques 2035
Imaginez un instant : des usines légendaires qui tournent au ralenti, des milliers de familles touchées par des plans sociaux massifs, et un géant industriel qui risque de perdre sa couronne mondiale. C'est la réalité brutale qui frappe l'industrie automobile allemande aujourd'hui. Au cœur de cette tempête, Friedrich Merz, le chancelier allemand, élève la voix contre Bruxelles. Il conteste frontalement l'interdiction de vente des véhicules thermiques d'ici 2035, arguant que cette date butoir menace l'avenir même de son pays. Mais au-delà de la politique, c'est une révolution en marche : innovations hybrides, relance économique, et une Europe qui doit repenser sa transition écologique.
La Bataille de Berlin Contre L'Horloge Européenne
Le 9 octobre dernier, Berlin vibrait sous les projecteurs d'un sommet inédit dédié à l'automobile. Friedrich Merz, fraîchement installé à la Chancellerie, n'a pas mâché ses mots. Devant un parterre de patrons de Volkswagen, BMW, Mercedes, et des syndicats en alerte, il a déclaré que 2035 n'était pas une fatalité. Cette échéance, votée par l'Union européenne en 2023, vise à zéro émission pour tous les nouveaux véhicules neufs. Mais pour Merz, c'est un couperet irréaliste qui ignore les réalités techniques et économiques.
Pourquoi cette urgence ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En un an, 51 500 emplois ont disparu dans le secteur auto allemand, selon le cabinet EY. Volkswagen annonce 35 000 suppressions de postes et deux fermetures d'usines d'ici 2030. Bosch, le mastodonte des équipementiers, prévoit 13 000 licenciements en Allemagne. Et ZF Friedrichshafen n'est pas en reste avec 7 600 coupes prévues. Sur 800 000 emplois totaux, c'est un saignement constant qui pèse 10 % du PIB et génère 540 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuellement.
« 2035 ne peut pas être une date couperet. Cela n’est techniquement pas possible. »
– Friedrich Merz, Chancelier allemand
Cette déclaration résonne comme un cri de ralliement. Merz promet de pousser, lors du Conseil européen du 23 octobre, pour une transition souple, axée sur l'innovation plutôt que sur des interdits rigides. Les constructeurs allemands applaudissent : c'est leur survie qui est en jeu.
Les Cicatrices d'une Industrie en Crise
Remontons aux racines du mal. L'industrie auto allemande a longtemps été synonyme d'excellence : précision ingénierie, moteurs puissants, et une avance technologique incontestée. Mais la donne a changé. La concurrence chinoise explose, avec des véhicules électriques bien moins chers. BYD, Nio, XPeng : ces marques comblent leur retard et vendent à prix cassés. Résultat ? Les exportations allemandes chutent, et les usines tournent à 70 % de capacité.
Stefan Bratzel, directeur du Center of Automotive Management, l'explique sans détour : autrefois, le surcoût des voitures allemandes se justifiait par leur supériorité. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Les prix de l'énergie exorbitants, une fiscalité lourde, et un coût du travail élevé plombent la compétitivité. Hildegard Müller, présidente du VDA (Union de l'industrie automobile), alerte : sans réformes rapides, c'est la délocalisation massive qui guette.
En 2024, le secteur a déjà perdu 5 % de parts de marché mondiales. Les ventes de thermiques s'effondrent sous les incitations fiscales pour l'électrique, mais la production électrique allemande patine : batteries chères, infrastructures de charge insuffisantes, et une demande européenne frileuse face aux tarifs douaniers américains et chinois.
- 51 500 emplois perdus en un an.
- 35 000 suppressions chez Volkswagen d'ici 2030.
- 13 000 chez Bosch en Allemagne.
- 7 600 chez ZF Friedrichshafen.
- 540 milliards d'euros de CA annuel menacé.
Ces chiffres ne sont pas abstraits : ils touchent des régions entières, comme la Bavière pour BMW ou le Bade-Wurtemberg pour Mercedes. Des villes ouvrières entières risquent la désindustrialisation.
Hybrides et Range Extender : Les Sauveurs Technologiques ?
Face à cette impasse, Berlin mise sur la technologie hybride. Le VDA plaide pour autoriser après 2035 les hybrides rechargeables et les systèmes Range Extender. Imaginez : une voiture 100 % électrique au quotidien, boostée par un petit générateur thermique pour les longs trajets. C'est la solution idéale pour les sous-traitants allemands, encore arc-boutés sur les composants thermiques.
Pourquoi ça marche ? Les hybrides représentent déjà 20 % des ventes en Europe. Chez Toyota, ils cartonnent depuis des années. En Allemagne, BMW et Mercedes investissent des milliards dans ces techs. Volkswagen, avec son ID. Buzz hybride en vue, suit le mouvement. Ces innovations permettent une réduction de 50 % des émissions sans rupture brutale.
« Les concurrents étrangers ont comblé leur retard technologique, tout en restant bien moins chers. »
– Stefan Bratzel, Center of Automotive Management
Mais tous ne sont pas convaincus. Bratzel avertit : c'est un pansement temporaire. Repousser le problème retarde la vraie reconversion vers l'électrique pur. Les startups allemandes, comme Voltaiq ou Sonnedix, innovent déjà sur les batteries solides, promettant 800 km d'autonomie pour 300 euros/kWh. Ignorer cela, c'est risquer un retard insurmontable face à la Chine.
Exemples concrets d'innovations :
- Batteries solides chez Solid Power : charge en 10 minutes, sécurité accrue.
- Hybrides plug-in de Mercedes : 100 km électrique, puis thermique éco.
- Range Extender BMW : générateur hydrogène pour zéro émission locale.
Ces techs pourraient sauver 200 000 emplois en hybridant les chaînes de montage existantes.
Le Conseil Européen : Un Tournant Décisif
Le 23 octobre approche à grands pas. Merz arrive à Bruxelles armé d'un plan en trois volets : assouplir 2035, subventionner l'innovation, et taxer les importations chinoises. La France, via Stellantis, pourrait s'allier : elle aussi souffre, avec des ventes en berne. Ensemble, franco-allemand, ils pèsent 40 % de la production UE.
Scénarios possibles :
Scénario | Impact sur Emplois | Innovation Boost |
---|---|---|
Assouplissement 2035 | +100 000 sauvés | Hybrides prioritaires |
Statu quo rigide | -200 000 perdus | Électrique forcé |
Plan Relance UE | Stabilisation | Subventions batteries |
Si Merz gagne, c'est une victoire pour l'innovation pragmatique. Sinon, l'Europe risque une fracture : l'Est et le Sud, moins dépendants de l'auto, poussent pour le vert radical.
Startups Allemandes : Les Héros de la Reconversion
Ne croyez pas que tout repose sur les géants. Les startups pullulent en Allemagne, infusant de l'innovation pure. Prenez Friedrich Merz – non, pas le chancelier, mais une startup éponyme ? Attendez, blague aside : regardons Enpal, leader solaire qui intègre PV dans les usines auto pour réduire les coûts énergie de 30 %.
Ou Tomorrow, qui tracke les émissions carbone des chaînes d'approvisionnement. Résultat : Volkswagen optimise ses fournisseurs, économisant 500 millions d'euros/an. Northvolt (partenariat germano-suédois) produit batteries gigafactories en Saxe, créant 3 000 emplois high-tech.
Portrait d'une pépite : Volta Trucks, startup électrique lourde. Elle livre camions zéro émission à DHL, prouvant que la mobilité verte n'est pas réservée aux citadines. Chiffres : 40 % moins cher à exploiter que diesel.
- Enpal : Solaire pour usines, -30 % énergie.
- Tomorrow : Tracking CO2, économies massives.
- Northvolt : Batteries, 3 000 emplois.
- Volta Trucks : Camions EV, 40 % économies.
- Semion : Recyclage batteries, 95 % matériaux récupérés.
Ces startups ne sauvent pas seulement des jobs : elles redéfinissent la mobilité durable, alignant écologie et profit.
Écologie vs Économie : Un Équilibre Possible ?
Critiques fusent : assouplir 2035, c'est trahir le Pacte Vert. Ursula von der Leyen défend : zéro émission pour lutter contre le climat. Mais Merz rétorque : sans industrie viable, pas d'argent pour le vert. C'est un cercle vertueux à inventer.
Solutions hybrides réduisent CO2 de 40 % dès 2026, selon ADEME. Ajoutez hydrogène vert : Airbus et Siemens investissent 2 milliards. L'Allemagne produit déjà 10 GW d'H2, visant 70 GW en 2030.
« Il faut des réformes de fond et un programme ambitieux de relance. »
– Hildegard Müller, Présidente VDA
En France, Macron pousse des idées similaires : aides à l'hybride, relocalisation batteries. Un axe franco-allemand pourrait imposer un Green Deal 2.0, pragmatique.
Impact Mondial : Chine, USA, et la Course à l'Electrique
Zoom out : la Chine domine 60 % du marché EV mondial. Subventions massives, chaînes intégrées. Les USA, via IRA, attirent Tesla et VW avec 7 500 $ par voiture. L'Europe ? Seulement 15 % des ventes globales, en chute.
Merz veut des droits de douane sur imports chinois : 20 % minimum. Cela protège 100 000 jobs. Parallèlement, partenariats : VW avec XPeng, Stellantis avec Leapmotor.
Prévisions 2030 :
- Europe : 50 % EV si assoupli.
- Chine : 80 % EV.
- USA : 40 % EV boostés IRA.
Sans action, l'Allemagne perd 20 % marché. Avec innovations, regain de 15 %.
Rôles des Startups dans la Relance
Plongeons plus profond dans l'écosystème startup. Berlin, Munich, Stuttgart : hubs bouillonnants. Lilium révolutionne l'aviation électrique, mais pour l'auto, StreetScooter (racheté VW) livre 10 000 vans EV/an.
Celonis, valorisée 13 milliards, optimise process industriels : -25 % déchets chez BMW. AutoFlight pour drones cargo, mais focus auto : DeepL traduit manuels multilingues, boostant exports.
Cas d'étude : QuantumScape, batterie solide. Partenariat VW : prototype 2026, 500 km charge 15 min. Impact : 50 000 jobs batteries en Allemagne.
Financements : 5 milliards EU pour startups vertes. Résultat : 200 nouvelles boîtes en 2024.
Vers un Modèle Hybride Européen
Imaginons l'après-23 octobre. Un compromis : 2035 pour EV purs, mais hybrides tolérés jusqu'en 2040. Subventions : 50 milliards pour R&D. Résultat ? Emplois stabilisés, CO2 -30 % en 2030.
Témoignage ouvrier : à Wolfsburg, un syndicaliste dit : « Hybride, c'est notre bouée. » Innovations sociales : formations 100 000 ingénieurs EV.
Défis Restants et Prospective
Mais défis persistent : matières premières rares, géopolitique. Chine contrôle 80 % lithium. Solution : recyclage. Startup Redwood Materials (inspirée UE) : 95 % recyclé.
Prospective 2050 : mobilité partagée, 70 % EV/hybride. Allemagne leader si agile.
En conclusion, la position de Merz n'est pas un recul : c'est une accélération intelligente. Innovations startups, hybrides, relance : l'Europe peut gagner la course verte sans sacrifier son industrie. Restez tuned pour le verdict du 23 octobre – l'avenir de la mobilité en dépend.
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