GE Vernova Supprime 149 Postes en France
Imaginez une usine bourdonnante d'activité, où des turbines géantes tournent pour alimenter des nations entières. Soudain, un plan tombe comme un couperet : des centaines d'emplois evaporés. C'est la réalité chez GE Vernova en France, où Belfort paie le prix fort d'une restructuration européenne.
Un Plan de Restructuration Choc pour GE Vernova
Le 4 septembre, la branche énergétique de l'ex-GE a révélé un projet ambitieux et douloureux. Pas moins de 582 postes supprimés à travers l'Europe, avec une part belle pour la France : 149 emplois en moins. En échange, une promesse timide de 200 créations, dont seulement 26 hexagonaux.
Cette annonce n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans une série de coups durs pour les salariés français. Belfort, cœur historique des turbines à gaz, encaisse 42 suppressions. Un chiffre qui masque une réalité plus vaste : des services entiers menacés.
Le site GE EPF de Belfort, spécialisé dans la fabrication de turbines à gaz, fait partie des plus impactés, avec 42 postes supprimés.
– Christophe Carignano, secrétaire du CSE de GE EPF
Belfort en Première Ligne des Coupes
L'usine de Belfort n'est pas un site quelconque. C'est un fleuron de l'ingénierie française, produisant des turbines à gaz essentielles pour la transition énergétique. Pourtant, malgré un carnet de commandes plein, la direction tranche dans le vif.
Chefs de projet, ingénieurs en génie civil, fonctions support : personne n'est épargné. Les ressources humaines, la qualité, les finances subissent des saignées européennes. À Belfort, on parle de services entiers supprimés, une stratégie qui interroge.
Comment justifier cela quand GE Vernova affiche 9,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires au deuxième trimestre ? Une hausse de 11 % sur un an, et un bénéfice net frôlant le demi-milliard. Les chiffres brillent, mais les emplois fondent.
- 42 postes supprimés à Belfort sur turbines à gaz.
- Fonctions support européennes décimées : RH, qualité, finances.
- Chefs de projet et génie civil particulièrement touchés.
Rupture Conventionnelle : Un Outil Souple pour Aller Vite
Pas de PSE classique ici. GE Vernova opte pour la rupture conventionnelle collective. Un mécanisme plus fluide, critiqué par les syndicats pour sa rapidité. Objectif : boucler les départs d'ici le 6 novembre.
Les représentants du personnel exigent une expertise indépendante et un rallongement des délais. Mais la direction pousse. Avec des indemnités attractives, elle mise sur les volontaires. Une stratégie qui a fait ses preuves par le passé.
Christophe Carignano ne mâche pas ses mots. Il dénonce une hâte suspecte quand il s'agit de réduire les effectifs. L'argent coule pour les départs, mais les investissements locaux semblent tarir.
Un véhicule plus souple, qui leur permettra d’aller très vite. Lorsqu’il s’agit de pousser les salariés vers la sortie, ils n’hésitent pas à mettre de l’argent sur la table.
– Christophe Carignano, CFE-CGC
La Crise de l'Éolien Offshore Pèse Lourd
Si les turbines à gaz souffrent, l'éolien offshore plonge. Début 2025, un accord syndical a validé 284 suppressions à Montoir-de-Bretagne et Saint-Herblain. Initialement 360, le chiffre a été négocié à la baisse, mais le mal est fait.
Coûts explosifs, contexte politique défavorable : la filière traverse une tempête. GE Vernova vend même une usine polonaise à Vestas. Un désengagement progressif de l'éolien terrestre en Europe.
Le représentant syndical tire la sonnette d'alarme. D'ici quelques années, GE Vernova pourrait n'employer personne dans l'éolien européen. Une prédiction sombre pour une technologie censée verdir notre énergie.
- 284 postes supprimés en Loire-Atlantique début 2025.
- Vente d'une usine éolienne polonaise à Vestas.
- Crise structurelle : coûts en hausse, politique incertaine.
Droits de Douane et Menace de Délocalisation
Derrière ces coupes, une raison économique claire : les droits de douane de 15 % sur les produits européens importés aux USA. Une mesure qui renchérit les coûts et pousse à relocaliser.
GE Vernova, groupe américain, pourrait fermer des sites européens pour ouvrir aux États-Unis. Une logique trumpienne qui effraie les syndicats. Rien n'empêche une migration massive de la production.
Cette dynamique protectionniste n'est pas nouvelle. Elle accélère les restructurations. Les usines françaises, jadis piliers, deviennent des variables d'ajustement dans un jeu géopolitique.
Un Contexte Énergétique Contrasté
GE Vernova navigue en eaux troubles. D'un côté, les turbines à gaz maintiennent l'activité malgré les coupes. De l'autre, l'éolien offshore coule sous les dettes et les surcoûts.
Le groupe communique peu sur les motifs précis. Priorité aux employés et représentants, dit-on. Mais les spéculations vont bon train : optimisation fiscale, pression actionnariale, anticipation de marchés volatiles.
Malgré tout, les résultats financiers impressionnent. 11 % de croissance, bénéfices solides. Preuve que la santé économique n'explique pas tout. Des choix stratégiques profonds sont en jeu.
Impacts Sociaux et Territoriaux à Belfort
Belfort n'est pas qu'une usine. C'est un territoire, une communauté. 42 emplois en moins, c'est 42 familles impactées. Multiplié par l'effet induit sur les sous-traitants, l'onde de choc est vaste.
Le Territoire de Belfort, déjà marqué par les restructurations GE passées, encaisse un nouveau coup. L'emploi industriel, pilier local, s'effrite. Les syndicats appellent à la vigilance collective.
Pourtant, des alternatives existent. Le plan hydrogène des salariés de Belfort, par exemple, propose une voie d'avenir. Diversifier, innover, plutôt que tailler dans le vif.
D’ici quelques années, j’ai bien peur que GE Vernova n’emploie plus personne dans l’éolien en Europe.
– Christophe Carignano
Perspectives pour l'Industrie Énergétique Française
Cette affaire GE Vernova illustre les défis de la transition énergétique. Entre gaz fiable et renouvelables instables, les industriels jonglent. La France, avec son mix nucléaire, observe ces turbulences.
Les pouvoirs publics pourraient intervenir. Soutien à l'emploi, incitations à la relocalisation verte, formation aux nouveaux métiers. Belfort mérite mieux qu'un rôle de victime collatérale.
Les salariés, eux, résistent. Négociations, expertises, propositions alternatives. Leur combat dépasse l'usine : il questionne le modèle industriel globalisé.
Comparaison avec d'Autres Restructurations
GE n'est pas seul. D'autres géants énergétiques taillent : Siemens Gamesa dans l'éolien, Orsted face aux surcoûts. Une crise sectorielle qui touche l'Europe entière.
Mais des succès existent. Vestas reprend des sites, investit. Preuve que l'éolien peut rebondir avec une stratégie adaptée. GE Vernova choisit-elle la fuite en avant ?
En France, les accords de compétitivité sauvent parfois des emplois. À Belfort, un nouveau pacte pourrait émerger. Hydrogène, maintenance avancée, services numériques : les pistes foisonnent.
- Siemens Gamesa : coupes similaires dans l'offshore.
- Vestas : reprise d'usines pour relancer la production.
- Opportunités : hydrogène, services pour turbines existantes.
Vers une Réinvention de GE Vernova en France ?
Malgré les nuages, des lueurs apparaissent. Les 26 créations promises, modestes, pourraient cibler des compétences émergentes. Cybersécurité énergétique, IA pour la maintenance prédictive.
Les salariés de Belfort innovent déjà. Leur plan hydrogène vise à convertir l'usine. Produire des électrolyseurs, stocker l'énergie : une diversification salvatrice.
GE Vernova doit écouter. Investir localement, former, co-construire. Sinon, le risque est grand : perdre un savoir-faire unique au profit de concurrents asiatiques ou américains.
Leçons pour les Startups de l'Énergie Verte
Cette crise enseigne aux jeunes pousses. Flexibilité, anticipation géopolitique, ancrage territorial : clés de survie. Les startups hydrogène ou stockage regardent Belfort avec attention.
Innover vite, mais solidement. Partenariats locaux, supply chain résiliente. Éviter les pièges des géants : surinvestissement dans une technologie unique.
La transition énergétique needs des acteurs agiles. GE Vernova, avec ses coupes, ouvre des brèches. Pour les startups françaises, c'est une opportunité de conquête.
Conclusion : Un Tournant Décisif
GE Vernova à Belfort incarne les contradictions de l'industrie énergétique. Prospérité financière, mais sacrifices humains. Carnets pleins, emplois vides. L'avenir dépend des choix immédiats.
Salariés, syndicats, direction : tous doivent dialoguer. Réinventer, diversifier, protéger. La France énergétique mérite un destin plus ambitieux que des ruptures conventionnelles.
Suivons cette saga. Elle dira beaucoup sur notre capacité à verdir l'industrie sans la déshumaniser. Belfort, symbole de résilience, saura-t-il rebondir ?
En attendant, les turbines tournent encore. Mais pour combien de temps ? L'histoire s'écrit sous nos yeux, entre gaz fiable et vents capricieux.
Cette restructuration n'est qu'un chapitre. Le prochain pourrait être celui de la renaissance. À condition d'agir collectivement, dès maintenant.
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