Canada Attire les Géants Américains des Puces

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décembre 2, 2025

Canada Attire les Géants Américains des Puces

Et si le prochain iPhone ou le futur supercalculateur d’intelligence artificielle contenait des puces assemblées… au Québec ? Cela pourrait devenir réalité plus vite qu’on ne le pense.

En cette fin d’année 2025, les gouvernements canadiens viennent d’ouvrir grand les bras – et surtout le portefeuille – à deux mastodontes américains du semi-conducteur : IBM et Marvell Technology. Des centaines de millions de dollars publics sont ainsi injectés pour transformer le Canada en hub de production et de R&D de puces de dernière génération.

Le Canada mise gros sur les semi-conducteurs étrangers

Le message est clair : Ottawa, Québec et l’Ontario veulent rattraper leur retard dans la course mondiale aux puces électroniques. Et pour y parvenir, ils n’hésitent pas à dérouler le tapis rouge aux géants américains plutôt qu’à miser uniquement sur des champions nationaux.

Deux annonces majeures ont été faites presque simultanément début décembre 2025.

IBM reçoit jusqu’à 405 M$ pour son usine de Bromont

Le premier dossier concerne le site historique d’IBM à Bromont, en Estrie. Le gouvernement fédéral et celui du Québec s’engagent à verser jusqu’à 405 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir un projet d’un milliard de dollars.

Cet argent servira à moderniser l’usine d’assemblage et à développer des techniques d’encapsulation avancées pour les transistors les plus récents. Le centre de recherche voisin C2MI (MiQro Innovation Collaborative Centre) bénéficie également d’une partie du financement.

« En investissant dans les capacités nationales du Canada avec IBM et C2MI, le gouvernement du Canada renforce non seulement notre chaîne d’approvisionnement, mais positionne aussi le Canada comme leader mondial en technologie de semi-conducteurs à haute valeur ajoutée. »

– Evan Solomon, ministre canadien de l’Intelligence artificielle

Cette nouvelle tranche de subventions fait suite à un premier investissement de 85 millions annoncé en 2024. IBM s’engage en retour à créer des emplois hautement qualifiés et à commercialiser des technologies développées au Québec.

Marvell investit 238 M$ en Ontario avec 17 M$ d’aide provinciale

Le deuxième projet concerne Marvell Technology, spécialiste des puces pour centres de données et réseaux 5G/6G. La province de l’Ontario débloque jusqu’à 17 millions de dollars via le fonds Invest Ontario pour accompagner un plan d’expansion de 238 millions.

Concrètement, Marvell va ouvrir un nouveau bureau à Toronto, créer un laboratoire optique de 8 000 pieds carrés et renforcer ses équipes R&D à Ottawa et dans la région de York. L’objectif affiché : créer jusqu’à 350 emplois spécialisés en cinq ans.

« L’Ontario offre un vivier exceptionnel de professionnels experts en semi-conducteurs et en IA. Nous sommes ravis d’y recruter de nouveaux talents pour consolider notre leadership dans les infrastructures de centres de données nouvelle génération. »

– Sandeep Bharathi, président du groupe Data Center de Marvell

Pourquoi tant de générosité envers des entreprises étrangères ?

La réponse officielle est simple : la guerre mondiale des semi-conducteurs fait rage. Taïwan, la Corée du Sud et les États-Unis dominent toujours le marché, mais la pandémie et les tensions géopolitiques ont révélé la fragilité des chaînes d’approvisionnement.

Le Canada, qui ne représente aujourd’hui qu’une part infime de la production mondiale, veut sa part du gâteau. Et pour attirer rapidement des acteurs établis, rien de tel que des subventions massives.

Les avantages attendus sont multiples :

  • Transfert de technologies de pointe vers le Canada
  • Création d’emplois très qualifiés (ingénieurs, chercheurs)
  • Effet d’entraînement sur l’écosystème local (fournisseurs, startups)
  • Renforcement de la souveraineté technologique nord-américaine face à l’Asie

Mais tout le monde n’applaudit pas

Cette stratégie ne fait pas l’unanimité dans l’écosystème tech canadien. Rappelez-vous : il y a quelques mois à peine, Tobi Lütke, le PDG de Shopify, qualifiait les investissements étrangers directs dans la tech de « toxiques » et les subventions à Nokia de « pot-de-vin ».

Ses arguments ? Quand on donne des centaines de millions à des multinationales étrangères, on prive les startups et scale-ups canadiennes de capitaux publics précieux. Et on risque de créer une dépendance technologique plutôt qu’une véritable souveraineté.

Certains observateurs vont plus loin : pourquoi ne pas avoir créé un grand fonds souverain dédié à faire émerger notre propre TSMC plutôt que de payer des géants américains pour qu’ils installent quelques lignes d’assemblage chez nous ?

Un modèle qui a déjà fait ses preuves… ou pas ?

Pourtant, l’histoire montre que ce type de stratégie peut fonctionner. L’Irlande est devenue un hub tech européen en attirant Intel, Apple et Google avec des incitatifs fiscaux massifs dans les années 1990-2000.

Au Canada même, l’usine IBM de Bromont existe depuis 1974 et a survécu à toutes les crises grâce à un partenariat constant avec les gouvernements. Elle emploie aujourd’hui plus de 2 000 personnes et reste l’un des rares sites au monde capable d’assembler des puces pour l’aérospatiale et la défense.

Le pari, donc : transformer ces investissements en catalyseur pour faire naître tout un écosystème de PME et de startups canadiennes autour des géants.

Vers un « Silicon Valley du Nord » des semi-conducteurs ?

Ce qui se dessine entre Montréal, Ottawa et Toronto commence à ressembler à un véritable corridor des semi-conducteurs. On y trouve déjà :

  • IBM et C2MI à Bromont
  • Ranvo, Teledyne et d’autres acteurs en emballage avancé
  • NordSpace qui prépare des lancements spatiaux depuis le Canada
  • Des dizaines de startups en photonique et calcul quantique (Xanadu, Photon etc.)

Avec l’explosion de l’IA, la demande en puces toujours plus performantes et moins énergivores n’a jamais été aussi forte. Le Canada a une carte à jouer, surtout avec son électricité abondante et peu carbonée – un atout majeur face aux pénuries d’énergie qui frappent la Californie ou Taïwan.

Le vrai défi sera de transformer ces investissements étrangers en souveraineté réelle. Sinon, le Canada risque de devenir un simple atelier d’assemblage haut de gamme pour les géants américains… sans jamais contrôler les brevets ni les designs de demain.

Une chose est sûre : la partie ne fait que commencer. Et les prochains mois diront si le Canada a choisi la bonne stratégie pour enfin peser dans le jeu mondial des semi-conducteurs.

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