Bryan Johnson Trip Champignons en Direct
Imaginez-vous avaler 5,24 grammes de champignons hallucinogènes pendant que plus d’un million de personnes vous regardent en direct. Ajoutez un casque neuronal hors de prix, Grimes en DJ et des milliardaires qui débattent de la Bible en fond sonore. Non, ce n’est pas le pitch d’un film de science-fiction sous acide. C’est simplement le dimanche soir de Bryan Johnson.
Le trip le plus cher de l’histoire de l’humanité
Le 1er décembre 2025, l’entrepreneur américain connu pour vouloir « inverser son âge biologique » a franché un nouveau cap dans l’excentricité assumée. Objectif officiel : tester si la psilocybine peut ralentir le vieillissement et participer à ce qu’il appelle la longevity escape velocity, ce point où la science allonge la vie plus vite que le temps ne la raccourcit.
Pour le commun des mortels, un trip aux champignons se fait entre amis, dans la nature ou avec une playlist bien choisie. Pour Bryan Johnson, cela ressemble à une conférence Zoom sponsorisée par la mort elle-même.
Un casting cinq étoiles pour un bad trip collectif
Pendant cinq heures, le stream a réuni :
- Marc Benioff (Salesforce) qui a comparé Johnson à Jacob et son échelle biblique
- Naval Ravikant qui le voit comme « un FDA à lui tout seul »
- Ashlee Vance, le biographe de Musk, venu commenter l’expérience
- Grimes, ex-compagne d’Elon Musk, en DJ set live
Le tout avec des graphiques dignes de Windows XP et des blagues sur la possibilité de vendre des espaces publicitaires pendant le trip.
« Il ne fait pas ça pour le plaisir, il construit des ponts vers Dieu. »
– Marc Benioff, en direct pendant que Johnson planait sous sa couverture lestée
Blueprint : quand le biohacking devient une marque
Derrière le spectacle se cache une stratégie commerciale bien rodée. Bryan Johnson a transformé sa quête d’immortalité en deux entreprises :
Kernel, sa société de neurotechnologie qui fabrique le casque utilisé pendant le trip, et Blueprint, la marque qui vend le protocole complet : compléments alimentaires, beurre de cacahuète « optimisé », huile d’olive analysée au microscope électronique et bientôt… des expériences psychédéliques encadrées ?
Le message est clair : « Suivez-moi, je teste tout sur moi en premier, et ensuite je vous vends la version grand public. » Une forme de marketing extrême où le corps du fondateur devient le meilleur argument de vente.
La science ou le show ?
La psilocybine fait l’objet d’études sérieuses dans le traitement de la dépression, des addictions ou du stress post-traumatique. Des universités comme Johns Hopkins ou Imperial College London publient régulièrement des résultats prometteurs.
Mais relier directement les psychédéliques au ralentissement du vieillissement ? C’est pour l’instant du domaine de l’hypothèse audacieuse. Aucun essai clinique randomisé n’a encore démontré que prendre des champignons rallonge l’espérance de vie.
Johnson le sait. Il se positionne volontairement comme le cobaye numéro un, celui qui ira plus vite que la recherche académique traditionnelle, financée lentement et encadrée strictement.
« Il nous faut dix mille Bryan Johnson. »
– Naval Ravikant
Entre Timothy Leary et transhumanisme 2.0
Dans les années 60, Timothy Leary prônait déjà « Turn on, tune in, drop out » et parlait d’extension de la longévité (SMI²LE : Space Migration, Intelligence Increase, Life Extension).
Soixante ans plus tard, la même idée resurgit, mais version Silicon Valley : exit les hippies et les concerts des Grateful Dead, bonjour les capteurs biométriques, les bilans sanguins à 500 000 dollars et les streams financés par la publicité.
Le fond reste identique : utiliser des substances psychédéliques pour repousser les limites humaines. Seule la forme a changé.
Ce que ça dit de notre époque
Ce livestream révèle plusieurs tendances lourdes :
- La privatisation accélérée de la recherche sur la longévité
- L’acceptation croissante des psychédéliques dans les cercles d’influence
- La transformation de l’intime (un trip) en contenu viral monétisable
- La fascination persistante des ultra-riches pour l’immortalité
Quand un entrepreneur peut réunir en quelques clics plus d’attention que la plupart des laboratoires universitaires, la science entre dans une nouvelle ère : plus rapide, plus spectaculaire, mais aussi plus risquée.
Et après ?
Bryan Johnson promet déjà d’autres expériences publiques : MDMA thérapeutique, 5-MeO-DMT, peut-être même des thérapies géniques en direct. Chaque étape sera mesurée, quantifiée, commentée par des invités prestigieux et vendue sous forme de protocole Blueprint.
Restera à savoir si l’humanité suivra ce pionnier solitaire ou si elle préférera garder ses trips dans l’intimité, loin des caméras et des milliardaires en visioconférence.
Une chose est sûre : on n’a jamais été aussi près de voir l’immortalité devenir un produit de consommation courante. Terrifiant pour certains, excitant pour d’autres. Probablement les deux à la fois.