Micro1 dépasse les 100M$ ARR en un temps record
Imaginez une startup qui passe de 7 millions à plus de 100 millions de dollars de revenus annuels récurrents en moins de douze mois. Pas en levant des fonds, non : en facturant simplement ses clients. C’est exactement ce qu’a réalisé Micro1, cette pépite de seulement trois ans qui se positionne aujourd’hui comme le challenger le plus sérieux de Scale AI sur le marché ultra-stratégique des données d’entraînement pour l’intelligence artificielle.
Micro1 : la fusée qui défie toutes les lois de la gravité startup
Quand Ali Ansari, 24 ans, encore étudiant à Berkeley, lance Micro1, personne n’imagine que trois ans plus tard son entreprise afficherait une croissance digne des plus belles heures de la bulle internet… mais cette fois dans l’un des secteurs les plus concrets et les plus lucratifs de l’IA : la collecte et la qualification de données humaines de très haute qualité.
Le chiffre donne le vertige : x14 en un an. En septembre 2025, lors de sa levée Series A de 35 millions de dollars à 500 millions de valuation, Micro1 annonçait déjà 45 millions d’ARR. Trois mois plus tard, le voilà au-delà des 100 millions. Même dans la Silicon Valley où les histoires folles sont monnaie courante, ce rythme laisse les investisseurs sans voix.
D’où vient cette explosion ?
Pour comprendre, il faut remonter à l’événement qui a tout déclenché : l’investissement massif de 14 milliards de dollars de Meta dans Scale AI et la nomination de son CEO au poste stratégique chez l’entreprise de Zuckerberg. Conséquence immédiate ? OpenAI, Google DeepMind et plusieurs autres géants ont commencé à diversifier très rapidement leurs fournisseurs de données. Micro1, déjà bien positionnée grâce à son outil d’interview automatique héritée de son premier produit Zara, s’est engouffrée dans la brèche.
« Nous anticipons qu’une bonne partie des budgets produits des entreprises non-natives IA passera de 0 % à au moins 25 % sur les évaluations et les données humaines. »
– Ali Ansari, fondateur et CEO de Micro1
Les trois piliers de la croissance fulgurante de Micro1
Derrière les chiffres se cache une stratégie particulièrement affûtée qui repose sur trois axes majeurs.
- Le recrutement ultra-rapide d’experts de très haut niveau : des professeurs de Harvard aux docteurs de Stanford, Micro1 parvient à mobiliser des milliers d’experts payés jusqu’à 100 dollars de l’heure.
- Une plateforme d’interview et d’évaluation automatisée héritée de Zara, son premier produit de recrutement tech, qui permet de qualifier les candidats en quelques heures au lieu de semaines.
- Une anticipation hors norme des prochains besoins du marché : Micro1 a déjà commencé à construire ce qu’Ali Ansari présente comme le plus grand dataset de pré-entraînement robotique au monde.
Le marché des données humaines : de 15 à 100 milliards de dollars en deux ans ?
Ali Ansari ne mâche pas ses mots : le marché global des données d’entraînement et d’évaluation pour l’IA devrait passer de 10-15 milliards aujourd’hui à près de 100 milliards d’ici deux ans. Et Micro1 veut sa part du gâteau, très grosse part même.
Deux segments entièrement nouveaux sont en train d’émerger et pourraient représenter des dizaines de milliards à eux seuls :
1. Les agents IA en entreprise : le prochain eldorado
Les grandes entreprises traditionnelles (banques, assurances, industrie) se réveillent enfin. Elles veulent leurs propres agents IA internes pour le support client, la finance, les workflows métiers. Mais développer ces agents nécessite un cycle continu d’évaluation humaine à grande échelle : tester les modèles frontières, noter leurs réponses, choisir les meilleurs, les fine-tuner, valider en production…
Micro1 estime que 25 % des budgets produits de ces entreprises vont basculer sur ces tâches d’évaluation et de données humaines. Quand on parle de groupes du Fortune 1000 avec des budgets IA qui se chiffrent déjà en centaines de millions, les chiffres deviennent vertigineux.
2. La robotique : le besoin insatiable de démonstrations humaines
Le deuxième marché que Micro1 attaque déjà est encore plus fou : la pré-formation des robots humanoïdes et domestiques. Pour qu’un robot sache manipuler n’importe quel objet dans n’importe quelle maison, il faut des millions d’heures de démonstrations humaines filmées.
Micro1 mobilise déjà des centaines de personnes chez elles pour enregistrer ces gestes du quotidien. Ali Ansari le dit sans détour : avant que les robots puissent envahir nos salons, il faudra des quantités colossales de ces données. Et celui qui contrôlera ce dataset contrôlera une partie du futur de la robotique.
La concurrence fait rage
Micro1 n’est pas seul. Mercor dépasserait déjà les 450 millions d’ARR et Surge frôlerait les 1,2 milliard selon les sources de TechCrunch. Des chiffres qui donnent le tournis et qui montrent à quel point le marché est en train d’exploser.
Mais Micro1 garde plusieurs atouts : une avance technologique sur le recrutement et l’évaluation des experts, une vision long terme sur la robotique et surtout une philosophie qui met l’humain au centre.
« Il y a des professeurs de Harvard et des PhD de Stanford qui passent la moitié de leur semaine à entrainer l’IA via Micro1. »
– Ali Ansari
Et demain ?
Ali Ansari reste prudent malgré les chiffres stratosphériques. L’objectif n’est pas de grandir à tout prix mais de grandir proprement : payer décemment les experts, maintenir la qualité des données, garder l’humain au cœur d’une industrie qui forme des machines.
Dans un monde où l’on parle de plus en plus d’automatisation totale de la collecte de données, Micro1 prend le contre-pied et affirme haut et fort que les meilleurs modèles auront toujours besoin des meilleurs cerveaux humains.
Et quand on voit la trajectoire de l’entreprise, on a envie de le croire. Après tout, passer de 7 à 100 millions en un an, ce n’est pas seulement une success story : c’est peut-être le signe que nous assistons en direct à la naissance d’un nouveau géant de l’IA.
Une chose est sûre : dans les « data wars » qui s’annoncent, Micro1 vient de prendre une avance décisive. Et le match ne fait que commencer.