Black Friday 2025 Bat un Record à 11,8 Milliards
Imaginez : il est 10 heures du matin le 28 novembre 2025. Aux États-Unis, des millions d’Américains sont encore en pyjama, café à la main, et pourtant… 12,5 millions de dollars partent en fumée toutes les soixante secondes sur les sites marchands. C’est la réalité dingue que vient de vivre le Black Friday cette année.
Adobe Analytics, qui scrute plus d’un trillion de visites sur les sites de e-commerce américains, a annoncé la nouvelle : 11,8 milliards de dollars dépensés en ligne en une seule journée. Un record absolu, en hausse de près d’un milliard par rapport à 2024.
Le Black Friday n’est plus ce qu’il était
Finies les files d’attente interminables devant les magasins à 5 heures du matin. Le vrai champ de bataille commercial s’est déplacé sur nos écrans. Et cette année, la bascule est plus nette que jamais.
Entre 10 h et 14 h, le pic a été hallucinant : les consommateurs ont dépensé l’équivalent du PIB de certains petits pays en l’espace de quatre heures seulement. Adobe parle d’un “moment e-commerce majeur” où rester chez soi est devenu la nouvelle norme.
« Black Friday est devenu un événement principalement digital, où les shoppers préfèrent le confort de leur canapé aux bousculades en magasin. »
– Adobe Analytics, communiqué officiel 2025
Cyber Monday promet encore plus fort
Attachez vos ceintures : si Black Friday a déjà fait trembler les serveurs, Cyber Monday s’annonce titanesque. Adobe table sur 14,2 milliards de dollars rien que pour le lundi 1er décembre. Soit près de 20 % de plus en 72 heures à peine.
En cumulé, la saison des fêtes 2025 devrait franchir la barre symbolique des 253,4 milliards de dollars dépensés en ligne aux États-Unis, contre 241,1 milliards l’an dernier. On parle là d’une croissance à deux chiffres dans un contexte pourtant marqué par l’inflation.
L’illusion de la croissance ?
Mais tous les chiffres ne racontent pas la même histoire. Salesforce, qui suit lui aussi les flux mondiaux, avance 79 milliards de dollars dépensés dans le monde le jour J, dont 18 milliards aux États-Unis. Des progressions respectives de 6 % et 3 %… qui cachent une réalité moins flatteuse.
Car derrière ces pourcentages, il y a un détail qui change tout : les prix ont augmenté de 7 % en moyenne, alors que le volume de commandes a baissé de 1 %. Autrement dit, les consommateurs n’ont pas forcément acheté plus… ils ont juste payé plus cher.
La grande distribution a beau crier au succès, la vérité est plus nuancée : l’effet inflation joue à plein et masque une certaine frilosité des ménages.
L’IA, nouvelle star du panier moyen
Et puis il y a ce chiffre qui fait bondir les analystes : selon Salesforce, l’intelligence artificielle a influencé 22 milliards de dollars de ventes entre Thanksgiving et Black Friday. Recommandations personnalisées, chatbots ultra-réactifs, agents autonomes qui finalisent les achats… l’IA n’est plus un gadget, c’est le moteur silencieux de la frénésie.
Les géants du retail ne s’y trompent pas. Chez Amazon, Walmart ou Target, les algorithmes savent désormais mieux que nous ce dont nous avons (soi-disant) besoin. Et ils n’hésitent pas à nous le rappeler au pire moment – ou au meilleur, selon le point de vue.
Le grand paradoxe des magasins physiques
Pendant ce temps, les chiffres des boutiques physiques sont… contradictoires. RetailNext parle d’une fréquentation en baisse de 3,4 %, quand Pass_by annonce +1,17 % global et même +7,9 % dans les grands magasins.
La vérité ? Le magasin reste un lieu d’expérience pour certains produits (parfums, vêtements à essayer), mais pour tout le reste – électronique, jouets, électroménager – le clic a définitivement gagné.
Ce que cela dit de nous en 2025
Derrière ces milliards, il y a une mutation profonde de nos comportements. Le Black Friday n’est plus seulement une opération commerciale : c’est devenu un phénomène culturel, presque un sport national américain qui déborde désormais partout dans le monde.
Nous ne courons plus après les bonnes affaires physiques. Nous scrollons, comparons, attendons la notification push qui nous dira que le produit est enfin à -70 %. Et nous cliquons. Souvent sans même réfléchir.
Le confort a gagné. La rapidité aussi. Mais à quel prix pour notre portefeuille… et pour la planète ? Car derrière chaque colis livré en 24 h, il y a un camion, un avion, un emballage en plastique. Le e-commerce explose, mais son empreinte carbone suit la même courbe.
Et la France dans tout ça ?
Si les chiffres américains donnent le ton, l’Europe suit avec un léger décalage. En France, le Black Friday reste critiqué (on se souvient du “Black Friday is dead” de certains politiques), mais les chiffres parlent : la croissance à deux chiffres est là aussi au rendez-vous chaque année.
Les pure players comme Shein, Temu ou Amazon écrasent la concurrence, pendant que les enseignes traditionnelles (Fnac Darty, Boulanger) tentent de surnager avec des offres agressives. L’IA, là aussi, commence à faire la différence : les recommandations personnalisées boostent le panier moyen de façon spectaculaire.
2025 pourrait bien être l’année où le Black Friday français dépasse définitivement les 2 milliards d’euros en une journée. On n’est plus très loin.
Les leçons à retenir pour 2026
Pour les entrepreneurs et les marques, les enseignements sont clairs :
- L’IA n’est plus optionnelle : celui qui ne personnalise pas perd des parts de marché
- Le mobile représente désormais plus de 60 % des ventes : un site qui ne charge pas en moins de 3 secondes est mort
- La transparence sur les prix et les stocks devient cruciale : les consommateurs sont devenus experts en comparaison
- La livraison express (même jour ou lendemain) n’est plus un luxe, c’est une attente de base
Le Black Friday 2025 n’était pas qu’un pic de ventes. C’était un révélateur brutal de la façon dont nous consommons désormais : plus vite, plus malin, plus guidés par des algorithmes qui nous connaissent parfois mieux que nous-mêmes.
Et vous, avez-vous craqué cette année ? Ou avez-vous réussi à résister à la grande machine à clics ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : l’an prochain, les chiffres seront encore plus fous.
Le shopping ne dort jamais. Et en 2025, il a définitivement pris le pouvoir.