Jim Balsillie sonne l’alarme face à Trump

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Jim Balsillie sonne lalarme face à Trump   Innovationsfr
décembre 8, 2025

Jim Balsillie sonne l’alarme face à Trump

Imaginez que votre voisin le plus puissant décide soudain qu’il a le droit de tout contrôler dans votre jardin, y compris l’air que vous respirez. C’est exactement la sensation que ressent Jim Balsillie en lisant la nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine publiée sous Donald Trump. L’ancien co-PDG de Research In Motion (BlackBerry) ne mâche pas ses mots : le Canada court droit dans le mur s’il ne change pas radicalement de cap, et vite.

Ce n’est pas une simple critique politique. C’est un cri d’alarme venant de quelqu’un qui a déjà vu son empire technologique vaciller face à la concurrence américaine. Et cette fois, le danger est bien plus profond que la perte de parts de marché.

La « Trump Corollary » : une Monroe Doctrine 2.0

Le document officiel américain ne cache pas ses ambitions. Il se présente ouvertement comme un « corollaire Trump » à la doctrine Monroe de 1823. Pour ceux qui ont oublié leurs cours d’histoire, cette doctrine proclamait déjà que l’hémisphère occidental était la zone d’influence exclusive des États-Unis. Deux siècles plus tard, la version 2025 va beaucoup plus loin.

Elle exige désormais que tous les pays de l’hémisphère alignent leurs priorités de sécurité et de prospérité sur celles de Washington. En clair : vos données, votre intelligence artificielle, vos brevets, vos chaînes d’approvisionnement critiques doivent servir d’abord les intérêts américains. Sinon ? Tarifs punitifs, restrictions d’accès au marché, pression diplomatique maximale.

« La doctrine Monroe est une déclaration de domination hémisphérique, et tout doit être subordonné aux priorités américaines. Aucun pays n’est plus affecté que le Canada. »

– Jim Balsillie, décembre 2025

Et Balsillie de préciser : Trump n’a pas inventé cette logique, il l’a simplement « montée d’un cran ». Le problème ? Ottawa continue de faire comme si rien n’avait changé.

L’aveuglement canadien face à l’économie intangible

Prenez le dernier budget fédéral. On y trouve des mesures sur les stablecoins, un timide assouplissement sur l’extraction de ressources… mais presque rien sur ce qui compte vraiment aujourd’hui : l’économie des intangibles.

Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 90 % de la valeur des entreprises du S&P 500 repose désormais sur des actifs immatériels (brevets, algorithmes, données, marques). Le Canada, lui, continue de penser en termes de pipelines et de mines.

Jim Balsillie le martèle depuis plus de dix ans : sans contrôle sur nos données et notre intelligence artificielle, nous ne serons que des fournisseurs de matières premières numériques pour les géants américains. Et la nouvelle doctrine Trump vient de rendre cette menace existentielle.

Les trois piliers d’une réponse canadienne crédible

Pour l’ancien patron de BlackBerry, il n’y a pas trente-six solutions. Le Canada doit se doter en urgence d’une stratégie fondée sur trois piliers :

  • La souveraineté des données : arrêter de laisser les données canadiennes être aspirées par les clouds américains sans contrôle
  • La propriété intellectuelle nationale : cesser de brader nos brevets via des investissements étrangers qui exigent leur transfert
  • La capacité en IA : investir massivement dans nos propres modèles plutôt que de dépendre de ChatGPT, Gemini ou Claude

Sans cela, prévient Balsillie, nous nous condamnons à devenir le « 51e État numérique » des États-Unis. Et cette fois, il n’y aura pas de référendum.

Le paradoxe des investissements américains au Canada

Le plus ironique ? Ottawa ouvre grand les bras (et le portefeuille) aux investissements américains dans les semi-conducteurs au Québec et en Ontario. Des milliards de dollars publics pour attirer Intel, Samsung ou TSMC.

Mais qui contrôlera les données générées par ces usines ? Qui détiendra les brevets des procédés développés sur le sol canadien ? Qui formera les ingénieurs qui, demain, iront travailler chez Nvidia ou OpenAI ?

Pour Jim Balsillie, c’est la même erreur qu’avec le pétrole albertain : on extrait la ressource brute (ici, le talent et les données), on l’exporte, et on laisse la valeur ajoutée aux autres.

« On creuse des trous encore plus profonds en matière d’investissement étranger direct au lieu de construire notre capacité nationale. »

– Jim Balsillie

Et pendant ce temps, dans l’écosystème startup…

La bonne nouvelle, c’est que certains acteurs bougent. Cohere signe des partenariats avec Thales Canada dans la défense. Des fonds américains comme Forum Ventures ouvrent des studios d’IA à Toronto. L’Université de Toronto crée une chaire pour attirer le « prochain Geoffrey Hinton ».

Mais ces initiatives restent dispersées, souvent financées par du capital étranger qui, demain, pourra exiger le rapatriement des technologies développées ici.

Le contraste est frappant avec le discours du ministre de l’IA Evan Solomon, qui met en avant les investissements fédéraux… mais sans jamais aborder la question de la souveraineté. Comme si on pouvait devenir un leader mondial en IA en restant simple locataire de la technologie américaine.

Vers un sursaut national ?

Jim Balsillie ne demande pas la lune. Il veut simplement que le Canada applique à l’économie numérique les mêmes principes qui ont fait le succès de ses industries historiques : contrôle des ressources, transformation locale, exportation de produits à haute valeur ajoutée.

La nouvelle doctrine Trump offre une opportunité paradoxale : celle de forcer enfin un débat national sur notre modèle de développement technologique. Car si nous continuons à ignorer l’économie intangible, nous risquons de nous réveiller dans un monde où même notre système de santé, nos réseaux électriques et nos institutions démocratiques dépendront de décisions prises à Washington.

Le temps presse. Comme le disait déjà Pierre Elliott Trudeau : « Vivre à côté des États-Unis, c’est comme dormir avec un éléphant. » Avec Trump, l’éléphant vient de se réveiller… et il a très faim.

La question n’est plus de savoir si le Canada doit changer de stratégie. Elle est de savoir s’il le fera avant qu’il ne soit trop tard.

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