Départ du Cofondateur de Goodfood : Fin d’une Ère

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décembre 12, 2025

Départ du Cofondateur de Goodfood : Fin d’une Ère

Imaginez une entreprise qui a surfé sur la vague Covid jusqu’à frôler les 100 millions de dollars de revenus trimestriels, puis qui voit, en l’espace de quelques mois, ses deux cofondateurs historiques claquer la porte l’un après l’autre. C’est exactement ce qui arrive à Goodfood Market en cette fin d’année 2025.

Neil Cuggy, président et directeur des opérations, vient d’annoncer qu’il quittera ses fonctions exécutives le 16 janvier 2026. Un départ qui, cette fois, est annoncé calmement, presque trop calmement, après la sortie brutale de Jonathan Ferrari en août dernier.

Goodfood : quand les fondateurs lâchent la barre

Retour en arrière. En août 2025, Jonathan Ferrari, PDG et cofondateur, quitte subitement son poste. Le communiqué parle alors d’un « recentrage sur de nouveaux projets ». En réalité, l’entreprise accumule les trimestres dans le rouge et l’action a fondu comme neige au soleil québécois.

Neil Cuggy, l’autre cofondateur, prend alors les rênes opérationnelles. On se dit que la continuité est sauve. Quatre mois plus tard, patatras : lui aussi s’en va. Il reste au conseil d’administration jusqu’en février, mais plus aux commandes au quotidien.

Des chiffres qui font mal

Pour comprendre l’ampleur du choc, il suffit de regarder les chiffres.

Au plus fort de la pandémie, Goodfood dépassait les 100 millions de dollars de ventes par trimestre. En novembre 2025, le dernier trimestre annoncé affiche 25 millions. Divisé par quatre en trois ans.

L’action ? Elle frôlait les 14 $ en 2021. Elle clôturait jeudi à 0,28 $. Une chute de plus de 98 %.

« Nous restons réalistes quant aux perspectives de croissance du segment traditionnel des meal kits et aux coûts qui demeurent élevés »

– Neil Cuggy, lors de la présentation des résultats T4 2025

Pourquoi les fondateurs partent maintenant ?

Plusieurs hypothèses circulent dans les cercles tech montréalais.

  • Usure après dix ans de montagne russe entrepreneuriale
  • Désaccord stratégique avec le conseil (notamment le nouveau président exécutif Selim Bassoul, ex-PDG de Six Flags)
  • Impossibilité de redresser la barre sans couper massivement dans les effectifs ou changer radicalement de modèle
  • Opportunités personnelles plus lucratives ailleurs (les deux fondateurs sont multimillionnaires sur le papier, même après la dégringolade)

La vérité se trouve probablement dans un mélange de tout cela.

Selim Bassoul : l’homme qui doit sauver Goodfood

Selim Bassoul n’est pas n’importe qui. Il a redressé Middleby Corporation, puis tenté (avec un succès mitigé) de transformer Six Flags. Son arrivée comme président exécutif intérimaire n’est pas anodine.

On parle déjà d’une transformation profonde : possible recentrage sur l’épicerie en ligne plutôt que les kits repas, partenariats avec des chaînes de supermarchés, voire vente d’actifs (les centres de préparation automatisés valent cher).

Le board promet des annonces sur la nouvelle direction permanente en janvier 2026. Le choix du prochain PDG sera scruté à la loupe.

Le meal kit, un modèle en fin de course ?

Goodfood n’est pas seul. HelloFresh a vu sa croissance ralentir brutalement. Blue Apron a été racheté pour une bouchée de pain. Chez nous, Cook It a été absorbé par Metro.

Le Covid a créé une bulle : les gens coincés chez eux étaient prêts à payer cher pour la nouveauté et la praticité. La bulle a éclaté. Les consommateurs sont revenus aux supermarchés, attirés par les prix plus bas et l’habitude.

Aujourd’hui, le meal kit est devenu un produit de niche. Pratique pour les urbains pressés, mais trop cher pour la majorité des familles.

Et maintenant ? Trois scénarios possibles

Scénario 1 – Le redressement à l’américaine
Selim Bassoul impose des coupes drastiques, recentre sur la livraison d’épicerie prête-à-manger et transforme Goodfood en acteur profitable, même plus petit.

Scénario 2 – La vente par appartement
L’entreprise est démantelée : centres de préparation vendus à Amazon ou Instacart, marque rachetée par un grand groupe alimentaire canadien (Metro, Loblaw, Sobeys).

Scénario 3 – La survie en zombie
Goodfood continue à brûler du cash lentement, reste cotée pour éviter la faillite, mais devient une coquille sans ambition.

Ce que ça nous dit sur l’écosystème startup canadien

L’histoire de Goodfood est un cas d’école. Une startup qui a levé des centaines de millions, s’est introduite en bourse par RTO, a connu une croissance explosive… puis a souffert du retour à la normale.

Elle rappelle que même les succès éclatants peuvent s’effondrer quand le vent macroéconomique tourne. Et que les fondateurs, même brillants, ne sont pas toujours les mieux placés pour gérer la décroissance ou la restructuration.

À Montréal, on regarde ça avec une pointe d’inquiétude. Goodfood était l’une des rares licornes québécoises (brièvement). Son sort dira beaucoup sur notre capacité à faire durer nos champions tech au-delà de l’euphorie initiale.

Conclusion : la fin d’un chapitre, pas forcément de l’histoire

Le départ de Neil Cuggy marque symboliquement la fin de l’ère des fondateurs chez Goodfood. L’entreprise entre dans l’âge adulte, ou peut-être dans l’âge des restructurations brutales.

Mais rien n’est écrit. Des boîtes comme Shopify ont aussi connu des moments très compliqués avant de devenir des géants. D’autres, comme Beyond Meat, n’ont jamais retrouvé leur gloire passée.

Janvier 2026 sera décisif. Soit Goodfood annonce un plan crédible de retour à la rentabilité avec une nouvelle équipe solide, soit les spéculations sur une vente ou une fermeture deviendront assourdissantes.

En attendant, une chose est sûre : dans le monde des startups, même les plus belles histoires peuvent connaître des fins abruptes… ou des rebonds spectaculaires. Goodfood nous dira bientôt dans quelle catégorie elle souhaite entrer.

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