Véhicules Autonomes : Les Défis à Surmonter Avant l’Adoption Massive
Les véhicules autonomes font rêver depuis des années, promettant un futur où se déplacer serait plus sûr, pratique et accessible. Pourtant, malgré des progrès constants, leur déploiement à grande échelle se heurte encore à de nombreux obstacles. Technologiques bien sûr, mais aussi juridiques et surtout psychologiques. Car au-delà des prouesses des algorithmes et capteurs, c'est bien l'acceptation par le grand public qui sera déterminante.
La voiture autonome, une technologie pas encore au point
Si l'automatisation a déjà fait ses preuves dans les transports guidés comme le métro, son application aux voitures pose encore de nombreux défis. Comme l'explique Jean-Marc André, chercheur à l'INP ENSC, spécialiste de l'interaction homme-machine :
Les défis technologiques sont énormes et les expériences menées sont mitigées, par exemple à San Francisco. Il y a certainement de grosses avancées. Mais il reste beaucoup de problématiques, pas seulement techniques.
– Pr. Jean-Marc André, INP ENSC
Malgré les milliards investis, la conduite autonome en conditions réelles s'avère bien plus complexe que prévu. Les algorithmes peinent encore face à des situations inattendues et doivent apprendre à interagir de façon sûre et fluide avec les conducteurs humains.
Un cadre légal à définir
Au-delà de la technique, c'est tout un arsenal juridique qu'il faudra mettre en place avant de voir des véhicules autonomes partout. Responsabilité en cas d'accident, utilisation des données personnelles collectées, « code de l'air » pour les drones taxis... Les législateurs devront trancher sur de nombreux points pour sécuriser et encadrer ces nouvelles mobilités.
Gagner la confiance des utilisateurs, le plus grand défi
Mais l'enjeu principal sera d'ordre psychologique : donner suffisamment confiance aux passagers pour qu'ils acceptent de confier leur sécurité à une intelligence artificielle. Un processus qui prendra du temps :
Pour qu'il reste en confiance, le système doit expliquer au conducteur ce qui se déroule en temps réel. Il y a une courbe d'apprentissage à suivre. Comment peut-on passer d'une conduite traditionnelle à une conduite autonome ?
– Pr. Jean-Marc André, INP ENSC
Une transparence et une pédagogie essentielles pour surmonter les réticences. En commençant par des cas d'usage limités, en expliquant le fonctionnement des systèmes, en rassurant sur leur fiabilité. Un travail de longue haleine pour changer les mentalités.
Des niveaux d'acceptation différents selon les véhicules
Tous les modes de transport autonomes ne sont pas logés à la même enseigne en termes d'acceptabilité :
- Les avions, déjà très automatisés, bénéficient d'une bonne confiance, les pilotes restant aux commandes.
- Les drones taxis pourraient bien être plébiscités pour leur côté ludique et pratique, malgré des craintes sur le trafic aérien.
- Le train autonome est techniquement faisable mais fait face à des problématiques sociales et syndicales.
Quel que soit le véhicule, obtenir la confiance sera la clé. Cela passera par des expérimentations progressives pour s'habituer, une communication pédagogique pour comprendre, et des garde-fous pour rassurer. Un long chemin mais nécessaire pour faire des transports intelligents une réalité au service de tous.