La métallurgie française booste son attractivité auprès des femmes
Depuis dix ans, la branche de la métallurgie en France n'avait pas révisé son accord sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il était grand temps de s'y atteler, tant la société a évolué ! C'est désormais chose faite, avec un texte ambitieux soumis à la signature des syndicats jusqu'au 24 avril. L'objectif est clair : renforcer l'attractivité des entreprises du secteur auprès des femmes, qui ne représentent actuellement que 23% des effectifs.
Lutter contre les écarts de salaires et de carrière
Premier cheval de bataille de cet accord : réduire les écarts de rémunération entre hommes et femmes. S'ils ont diminué ces dernières années, atteignant 2,9% chez les cadres et 3,2% chez les non-cadres, des progrès restent à faire. Les partenaires sociaux se sont entendus pour étudier finement ces disparités, classe d'emploi par classe d'emploi, en s'appuyant sur la nouvelle convention collective de la branche.
Autre priorité : favoriser des évolutions de carrière équitables. Lors des entretiens professionnels, les salariés seront incités à postuler sur des postes de management, quel que soit leur genre. Un point sera également fait sur l'équilibre entre vie pro et perso.
Féminiser les métiers et améliorer les conditions de travail
Avec seulement 23% de femmes dans ses rangs en 2022 (contre 22% en 2016), la métallurgie peine encore à attirer les talents féminins. Pour y remédier, l'accord prévoit de former managers et recruteurs à la non-discrimination ainsi qu'à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les stéréotypes.
Autre levier intéressant : l'UIMM envisage de discuter avec l'Opérateur de compétences interindustriel (Opco 2i) d'une majoration des prises en charge pour les contrats de professionnalisation signés avec des femmes. Le but ? Les encourager à se reconvertir vers les métiers de la métallurgie.
Il était temps de s'y mettre ! La société a connu des évolutions sociétales importantes.
– Michèle Brient, négociatrice CFE-CGC
Un accord volontariste mais pas contraignant
Si ce texte, soutenu par une majorité de syndicats, se veut un guide pour l'action en faveur de l'égalité femmes-hommes, il n'impose toutefois rien. Chaque entreprise reste libre de mettre en œuvre les mesures suggérées. Les syndicats avaient demandé une enveloppe dédiée aux rattrapages salariaux lors des NAO. Sans succès pour l'instant.
Par ailleurs, alors que le sujet des salariés aidants monte en puissance dans les entreprises, l'accord ne prévoit rien de spécifique sur ce point. Un angle mort qui sera peut-être comblé à l'avenir. En attendant, cet accord posera de solides fondations pour féminiser la branche. Et lui permettre de recruter plus largement, dans un contexte de tension sur les compétences.